Legardinier, Gilles «Le premier miracle» (10.2016)

Legardinier, Gilles «Le premier miracle» (10.2016)

Auteur : Né en 1965, Gilles Legardinier travaille sur les plateaux de cinéma américains et anglais, notamment comme pyrotechnicien. Il réalise également des films publicitaires, des bandes-annonces et des documentaires sur plusieurs blockbusters. Il se consacre aujourd’hui à la communication pour le cinéma pour de grandes sociétés de production, ainsi qu’à l’écriture de scénarios de bandes dessinées et de romans. Alternant des genres très variés, il s’illustre en livres pour les enfants et la jeunesse avec, notamment, Le Sceau des Maîtres (2002), mais aussi dans le thriller avec L’Exil des Anges (Prix SNCF du polar 2010) et Nous étions les hommes (2011), et, plus récemment, dans le roman humoristique, ce qui lui vaut un succès international avec Demain j’arrête ! (2011), Complètement cramé ! (2012), Et soudain tout change (2013) , Ca peut pas rater! (2014) , Quelqu’un pour qui trembler (2015). Le Premier miracle (2016) est un thriller.

 

Résumé : Karen Holt est agent d’un service de renseignements très particulier. Benjamin Horwood est un universitaire qui ne sait plus où il en est. Elle enquête sur une spectaculaire série de vols d’objets historiques à travers le monde. Lui passe ses vacances en France sur les traces d’un amour perdu. Lorsque le vénérable historien qui aidait Karen à traquer les voleurs hors norme meurt dans d’étranges circonstances, elle n’a d’autre choix que de recruter Ben, quitte à l’obliger.

Ce qu’ils vont vivre va les bouleverser. Ce qu’ils vont découvrir va les fasciner. Ce qu’ils vont affronter peut facilement les détruire… Avec ce nouveau roman, Gilles Legardinier allie pour la première fois tous les talents qui ont fait de lui un exceptionnel auteur de best-sellers. Aventure, intrigue fascinante et humour nous entraînent aux confins des mystères de la science et de l’Histoire.

Mon avis : Toujours sympa à lire Legardinier … Alors sorti pendant la Rentrée Littéraire, certes, mais il ne fait pas partie de la RL2016 … Et surprise de taille… C’est un thriller, un roman d’aventure, et pas une petite comédie …. Entre Indiana Jones et le 5ème élément, j’ai passé un super moment : les personnages sont attachants, le rythme soutenu, le suspense au rendez-vous. L’humour aussi qui cache les fêlures des êtres humains. Je ne vous raconte pas car ce serait dommage de dévoiler l’intrigue mais sachez que vous allez voyager… Si vous aimez les romans de Dos Santos ( en moins touffu au niveau des connaissances scientifiques), si vous avez envie d’aller faire un petit tour en Egypte ancienne… Le super roman de vacances aussi 😉 et avec des parties extrêmement bien documentées ( D’ailleurs si vous souhaitez approfondir plusieurs époques ou faits historiques, vous avez en fin de livre une liste de livres à lire)

Extraits :

en affaires comme dans la vie, il faut savoir se positionner et attendre le bon moment.

Approcher le miracle qui transforme une touche de couleur parfaitement placée en une émotion véritable, jusqu’à sublimer une réalité matérielle en un souffle de sentiment.

Certains hommes dépassent les autres, et ce qu’ils offrent à ce monde nous élève tous.

Alors que notre monde court à sa perte, trouvez-vous qu’il soit digne de consacrer le génie de nos civilisations à la création de vernis à ongles fluo ou d’applications pour gâcher son temps avec un téléphone ?

Par quelle malédiction les mécréants ont-ils asservi l’intelligence au commerce plutôt qu’à la progression et à la survie de notre espèce ? Pourquoi les rêves ont-ils été confisqués au service de pitoyables petits intérêts ? Pourquoi faudrait-il accepter ce monde inféodé à l’argent, à l’immédiat et au vulgaire ?

Comme un pantin désarticulé, il dut s’appuyer contre l’arbre pour se retrouver maladroitement sur ses deux jambes. En quelques secondes, il offrit un parfait condensé de l’évolution de la larve primaire jusqu’à l’Homo erectus.

— Dormir debout, c’est déjà dormir…

Les archéologues ne disent-ils pas que tout ce qui est important est enterré ?

Et vous savez ce que le fait de ne pas comprendre déclenchait chez lui : il ne pensait plus à rien d’autre !

La dérision peut-elle servir de bouclier contre la vie ?

Depuis son plus jeune âge, se retrouver dans la forêt en pleine nuit lui avait toujours donné la chair de poule. Beaucoup d’adultes prétendent que ces peurs disparaissent en grandissant. La plupart mentent.

Les services secrets n’ont pas la moitié des pouvoirs qu’on leur prête. Mais ça les arrange bien que tout le monde le croie.

Certains individus ne comprendront jamais pourquoi jeter des détritus est mauvais pour la collectivité. Ils ne se soucient que de leurs petits intérêts et se moquent de celui d’une société dont ils bénéficient pourtant. Rien ne compte, hormis eux-mêmes. Beaucoup d’entre eux se croient plus malins, supérieurs. En face, d’autres préfèrent passer leur vie à se taper la corvée plutôt que de voir la rue disparaître sous un chaos d’immondices. C’est une question de nature. Vous êtes volontaire pour assumer, ou simplement bon à profiter. Vous vous montrez responsable ou pas. Pour quelles causes sommes-nous prêts à nous baisser pour ramasser ? Pour quels enjeux sommes-nous décidés à nous lever pour nous battre ? Je vois cette rue comme une version miniature de notre monde.

Le moins démonstratif n’est pas nécessairement le moins attaché.

Je suis convaincu qu’il est impossible de tenter de comprendre l’histoire si nous ne tenons pas compte des rêves et des espoirs de ceux qui l’écrivent. On dit souvent que la foi soulève des montagnes. Je serais tenté d’ajouter qu’à mon sens, il n’y a qu’elle qui en soit capable.

Aucun des apprentis sorciers avides de nous vendre leurs prétendues prouesses ne pourra surpasser le plus humble des potiers, qui en mélangeant la glaise et l’eau, puis en exposant le tout au feu, obtient un résultat capable de résister à l’eau comme au feu.

Aux alentours de l’an 2330 avant notre ère, le pharaon Ounas, dernier de la Ve dynastie, entreprit un long voyage dont il ne révéla la destination à personne.

L’histoire se réécrit sans cesse au fil de ce que nous acceptons d’apprendre chaque jour.

À trois secondes de claquer, il hésitera encore à se confier à Dieu parce qu’il le soupçonnera de travailler pour le camp adverse.

En étudiant le passé, vous ne courez aucun risque. Aucune décision à prendre, aucun choix cornélien, aucune urgence. Tous les dilemmes sont résolus depuis longtemps. Plus rien à sauver ou à condamner. Uniquement des leçons à tirer, en restant bien au chaud, sur la berge, à l’abri du torrent de la vie.

À force d’étudier la vie des autres, le plus souvent à travers les seuls progrès de la science, il en avait un peu oublié de faire sa propre expérience et de fréquenter les vivants.

— C’est juste. Pardonnez-moi. Quand je suis épuisé, je dis n’importe quoi.
— Cela vous arrive aussi quand vous êtes bien reposé.

Chaque existence est un fil dont est tissée l’étoffe du monde. Comparables à des fibres, les vies coulent et ondulent entre hauts et bas, se plient, s’accrochent, résistent et s’usent parfois jusqu’à se déchirer. Tous les êtres vivent dans cet entrelacs sans fin où les destins se croisent, se nouent, liés les uns aux autres par un métier qui s’active depuis la nuit des temps, ajoutant sans cesse son œuvre du jour à l’infinie tapisserie de notre histoire. Tantôt rugueux, tantôt de soie, ce tissu universel et sacré s’avère plus fort que la mort elle-même.

Certains futurs ne tiennent qu’à un fil, et nul ne sait ce qui lui donnera la force de résister ou le fera rompre.

Si la vie n’a pas de prise sur nous, c’est pour une raison toute simple : nous n’attendons plus rien d’elle. Nous avons trop peu à perdre et trop peu à gagner.

Lorsque tout ce qui compte vous échappe, vous n’avez plus envie de rien. Se détacher de tout constitue peut-être la seule voie vers la liberté. L’absence d’intérêt personnel vous épargne les partis pris. Puisque plus rien n’a d’importance, vous ne faites jamais semblant et vous osez réagir à ce que le monde tente de vous imposer. Comme un prisonnier qu’aucune grâce ne viendra sauver et qui peut se permettre de hurler la vérité.

Faites-moi confiance et arrêtez d’appuyer sur la pédale de frein qui n’existe pas sous votre pied. Pour la conduite, je vous rappelle que j’ai la formation…

— Chaque homme a son prix, c’est ça ?
— Je préfère considérer que chaque homme a ses raisons. L’argent n’est jamais une fin en soi – sauf pour les imbéciles, ce que vous n’êtes pas.

 

Image : une photo prise par moi à Abou-Simbel ( pas pu résister de remettre un chat en couverture d’un Legardinier 😉 )

4 Replies to “Legardinier, Gilles «Le premier miracle» (10.2016)”

  1. On prend les thrillers de Gilles Legardinier, on ajoute l’humour de ses romans « à chats », on mélange le tout et on obtient une enquête à la Dan Brown à la fois drôle et captivante. Que demander de plus ?

    Bon, « Le Premier Miracle » n’est pas le chef-d’oeuvre du siècle mais j’avoue que l’auteur m’est sympathique. J’aime bien les messages qu’il adresse à ses lecteurs sur Facebook ou à la fin de ses romans. Donc je suis particulièrement tolérante avec lui surtout lorsqu’il me fait voyager jusqu’à Abou Simbel, avec ou sans chat.

  2. Je n’avais encore rien lu de cet auteur…
    Vous aviez mentionné, B@stet et Soeurette, les mots « thriller, Assouan, aventure, humour », entre autres.
    Et j’avais donc ajouté « Le premier miracle » sur ma petite liste au père Noël.

    Je viens d’en terminer la lecture et suis sans doute moins enthousiaste que vous.
    Si j’ai beaucoup apprécié le duo improbable, les réparties drôles ou ironiques, et les vérités archéologiques (avec biblio), je n’ai toutefois pas été aussi emballée par « la découverte fascinante ».
    Peut-être pas lu au bon moment…

  3. Je viens de lire ce roman qui effectivement change de ses autres écrits. J’y ai retrouvé son humour et ses personnages un peu décalés. Un bon moment de lecture. Merci à ma petite-fille pour me l’avoir prêté.

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