del Arbol, Victor : La Tristesse du Samouraï (2012)

del Arbol, Victor : La Tristesse du Samouraï (2012)

Résumé : Mise élégante et port altier, une femme arpente les quais de la gare de Mérida au petit matin. Des passagers apeurés n’osent croire que la guerre est finie, mais Isabel fait partie de la caste des vainqueurs et n’a rien à redouter des phalangistes arrogants qui battent le pavé en ce rude hiver 1941. Elle presse la main de son plus jeune fils et écrit à l’aîné, qu’elle s’apprête à abandonner, les raisons de sa fuite. Le train pour Lisbonne partira sans elle. L’enfant rentre seul chez son père, obnubilé par le sabre qu’un homme vient de lui promettre. Il n’est encore qu’un petit garçon vulnérable, très attaché à sa mère. Et Isabel disparaît pour toujours.

Mon avis : C’est l’un des meilleurs livres de ces dernières années ! Ceux qui me connaissent savent que j’aime les auteurs espagnols. Une fois encore je craque! Un roman noir oui.  Mais surtout un roman… Complots, torture, enlèvements, violence contre les femmes, silences, … enquête et ambition politique… tout est là. Magistral! Un crime qui gangrène 3 générations. Des années 40 aux années 80. Une tragédie, une enquête. Un livre pas toujours facile à suivre car les cheminements des vies et les retours en arrière se croisent ……. Des êtres fracassés, les vies des parents conditionnent les enfants qui se vengent et cherchent à comprendre…

Sommes-nous responsables des actes de nos parents ? Devons-nous en porter le poids ? Est-il possible d’en réchapper? Parfois on se demande comment les vies s’imbriquent mais petit à petit on comprend comment les destins des protagonistes se mêlent. Les victimes sont les coupables, les coupables les victimes. Un roman fort, impitoyable… La langue est belle, la poésie sous-jacente, ce qui ne gâche rien!

Extraits:

Rappelle-toi la devise du samouraï: L’honneur ou le déshonneur ne sont pas dans l’épée, mais dans la main qui l’empoigne.

Pour se suicider, il faut un certain courage. Quand la vie n’est plus un choix, il ne faut pas laisser le hasard vous arracher le dernier acte digne qui vous reste.

Peu d’êtres humains supportent leur propre regard, car les miroirs déclenchent un phénomène curieux: vous regardez ce que vous voyez, mais si vous traversez la surface, vous avez l’impression désagréable que c’est le reflet qui vous regarde avec insolence. Il vous demande qui vous êtes. Comme si l’étranger, c’était vous et pas lui.

Les morts haïssent avec plus d’intensité que les vivants.

Quand un homme meurt, justement ou pas, il ne se passe rien de particulier. La vie continue. Le paysage ne change pas, il n’y a pas plus de place dans le monde, sauf peut-être un peu plus de douleur chez ceux qui ont vécu cette mort de près.

Elle réalisa sans doute à cet instant que ce ne sont pas les lieux qui s’égarent au fond de notre mémoire, mais notre regard sur eux

Et elle se dit que c’était une femme d’une autre époque, qui avait l’élégance d’un film en noir et blanc.

Il y a des plaies incurables…Mais nous devons avancer avec ce que nous sommes. Il ne faut pas demander pardon, ça ne sert à rien. Il faut simplement avancer, il n’y a pas d’autres solutions.

* la photo est celle de ma maman

6 Replies to “del Arbol, Victor : La Tristesse du Samouraï (2012)”

  1. Ben voilà, tu sembles tellement aimer et apprécier cet auteur espagnol que l’un de ses romans a fini par me sauter dans les mains…
    Toutefois, il s’agit de la version en français… mes connaissances en espagnol étant plus que limitées, pour ne pas dire nulles 😉

  2. Roman effroyable mais très beau , d’une grande intensité de bout en bout . Des personnages inoubliables. Merci Catherine de me l’avoir conseillé.
    j’avais beaucoup aimé « Toutes les vagues de l’océan » , j’ai adoré celui-là.

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