Abel, Barbara «Derrière la haine» (2012)

Abel, Barbara «Derrière la haine» (2012)

  • Autrice: Barbara Abel, née le 3 décembre 1969 à Bruxelles, est une auteure belge de roman policier.
    Ses romans : L’Instinct maternel, 2002 – Un bel âge pour mourir, 2003 – Duelle, 2005 – La Mort en écho, 2006 – Illustre Inconnu, 2007 – Le Bonheur sur ordonnance, 2009 – La Brûlure du chocolat, 2010 – Derrière la haine, 2012 – Après la fin, 2013 – L’Innocence des bourreaux, 2015 – Je sais pas, 2016 – Je t’aime, 2018 –

Fleuve noir – 12.04.2012 – 315 pages / Pocket – 14.03.2013 – 342 pages

Résumé : D’un côté, il y a Tiphaine et Sylvain ; de l’autre, il y a Laetitia et David. Deux couples voisins et amis, ayant chacun un enfant du même âge. Deux couples fusionnels et solidaires qui vivent côté à côte dans une harmonie parfaite. Jusqu’au jour du drame. Un tragique accident fait voler en éclats leur entente idyllique, et la cloison qui sépare leurs maisons tout comme la haie qui sépare leurs jardins ne seront pas de trop pour les protéger les uns des autres.
Désormais, les seuls convives invités à la table des anciens amis s’appellent Culpabilité, Suspicion, Paranoïa et Haine… Derrière la haine est un roman psychologique à glacer les sangs, d’une noirceur implacable.
Le livre a été adapté au cinéma sous le titre « Duelles » – il est sorti en mai 2019.

Mon avis : Première fois que je lis un roman de cette autrice, dont j’ai entendu parler depuis longtemps. Si je n’avais pas eu des échos favorables, je ne sais pas si j ’aurais continué.
La raison : je n’ai pas aimé sa façon d’écrire et pour moi, il n’y a pas que l’intrigue qui compte. Le style a également son importance. J’ai toutefois pris la décision de poursuivre ma lecture, en privilégiant le fond à la forme. Il faut reconnaitre que c’est juste machiavélique. Deux couples pour ainsi dire fusionnels vont se mettre en pièce. Entre amour et haine, la frontière est étroite. D’un coté un couple qui a de mauvaises relations avec leurs parents ; de l’autre un couple qui n’a plus de parents.  Ils vivent l’un à coté de l’autre et se rapprochent encore davantage la naissance de leurs fils qui, avec 3 mois d’écart, sont comme des frères jumeaux. Les maris ont tous les deux un passé difficile ; pour l’un la prison, pour l’autre un secret qui lui lie les mains. Quand le drame va se produire, ils vont devoir gérer les implications du passé. Quand aux deux femmes, entre douleur, culpabilité et peur, elles vont transformer la vie des deux maisons en un véritable cauchemar. Un roman noir, angoissant, mais aucune empathie avec les personnages. Juste le pauvre petit Milo qui tente de survivre et de garder un peu de son insouciance enfantine dans cette atmosphère de violence et de suspicion.

Extraits :

Rien n’est droit dans l’existence. La vie ressemble à un immense terrain accidenté, parsemé d’obstacles, de virages et de détours, une sorte de labyrinthe bourré de pièges dans lequel la ligne droite n’existe pas.

Le plus court chemin entre deux points ?
Celui qu’on connaît.

Mais quoi que l’on fasse, quels que soient les jalons que l’on pose, au bout de la route on trouve toujours la même chose.

À croire que les dimanches ont été inventés pour que les couples se disputent. Les couples avec enfants, bien sûr.

Ça l’avait toujours étonné de constater à quel point la plupart des gens semblaient persuadés qu’un chauffeur de taxi n’avait ni oreille ni opinion, comme s’il était réduit à ne posséder que des yeux pour se guider, des mains agrippées au volant et des pieds pour démarrer, accélérer ou freiner.

Il suffit pourtant qu’un événement « extra-ordinaire » bouleverse le cours normal de l’existence pour que la famille biologique reprenne ses droits sur celle du cœur.

Ne pas penser. Chasser les mots, les idées, les images qui tournoient sans fin dans la danse infernale d’une impitoyable détresse. Remettre à la seconde suivante la conscience d’une vérité inavouable. Se taire. Ne pas bouger. Retenir pour quelques instants encore l’illusion d’un but à atteindre. Et lorsque cette seconde-là sera passée, recommencer, tout en boucle.

Il n’était pas question pour eux de se battre, encore moins de tourner la page : seule la douleur leur donnait la force d’avancer, titubant à l’aveuglette vers un avenir inexistant.

Souffrir était à présent devenu leur unique raison de vivre.

L’enfant réclamait à cor et à cri l’insouciance à laquelle il avait droit, la désinvolture du quotidien et la légèreté d’une existence dont il comptait bien profiter.

Trop blessé pour assumer la douleur de l’autre, on se laisse dériver au fil des arguments bateaux, ceux qui sont censés mettre fin à la conversation. Pour clouer le bec. Ou seulement pour avoir la paix.

Les amis imaginaires ont pour vocation de combler un vide

Les défenses instinctives qu’il s’était forgées enfant revinrent dominer ses réactions, sans compter les réminiscences d’une époque où chaque jour était un combat.

Comme projetée dans un cauchemar dont on tente en vain de s’extirper, où chaque seconde qui passe ressemble à une torture sans fin et l’on se dit qu’on va se réveiller, que ça ne peut pas être réel, que tout va redevenir normal, forcément… Et à chaque seconde, il faut admettre l’évidence : non, on ne s’est pas réveillé, pour la simple raison qu’il ne s’agit pas d’un cauchemar.
C’est pire : c’est la réalité.

9 Replies to “Abel, Barbara «Derrière la haine» (2012)”

  1. Totalement de ton avis . Pas d’empathie avec les personnages et une écriture assez plate . Euh , dans mon exemplaire , la maman de Milo ne s’appelle pas Miléna mais Laetitia ???

    1. Oups oui … j’ai corrigé ! je sais pas où est sorti cette Milena…
      De fait, si tu vas sur Google et que tu tapes le nom de l’autrice et le titre, il y a deux résumés différents.. et parfois c’est Milena.. Et comme pour mes chroniques je vais recopier le résumé …

  2. Finalement j’ai lu la suite . Bien ficelée et machiavélique aussi , trés addictif , la toute fin est maligne! Un peu plus d’empathie avec les nouveaux personnages .

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