Bouhier, Odile « De mal à personne »(2012)
Les enquêtes du commissaire Kolvair et du Professeur Salacan
De mal à personne 02 (2012)
Résumé : Deuxième opus des aventures du duo d’experts lyonnais : le commissaire Kolvair et le professeur Salacan allient leur savoir et leur science du crime pour résoudre une affaire qui les confronte à la délinquance des mineurs et à la peine de mort.
Installés dans les combles du palais de justice de Lyon, le commissaire Kolvair et le professeur Salacan sont, dans les années 1920, les premiers experts. L’un est unijambiste, mélomane, rescapé des tranchées. Le second est marié, père de famille, dévoué à la criminologie. Initiateurs de la police scientifique, ils sont chargés d’élucider la mort de Firmin Dutard, riche industriel tué à l’arme blanche.
Les premières conclusions révèlent que le meurtrier mesure 1mètre vingt-huit : la taille du fils de la victime, celle de nombreux enfants… Parricide ? Crime crapuleux ?
A une époque où les colonies pénitentiaires pour mineurs délinquants sont des bagnes pour enfants qui n’avouent pas leur nom, à une époque où la science n’a pas les moyens de ses intuitions, le commissaire devra remettre en question ses rares certitudes pour faire la vérité sur cette affaire…
Mon avis : Septembre 1920. Salacan est à l’étranger et son assistant ( un autre personnage récurrent) va aider le Commissaire Kolvair. La psychiatre qui étaitt dejà presente dans le premier livre prend sa place à côté de Kolvair. Roman social et toujours le côté psychologique. On y retrouve les personnages du précédent, on découvre leur passé ; petit à petit ils se dévoilent, on pénètre dans leurs traumatismes.
Certes l’enquête est importante mais elle passe après le contexte, les personnages, le milieu social dans lequel on évolue. On parle des mineurs délinquants, de coupables désignés mais pas forcément coupables… Trop court !
Extraits :
Il alluma un feu, pour le seul plaisir d’entendre le bois crépiter. L’été s’étirait telle une femme languissante.
Le commissaire, notamment dans l’exercice de sa fonction, côtoyait de nombreux scientifiques. La plupart du temps, il les trouvait empruntés et tristes, des livres sans pages
Je préfère demander pardon que la permission.
Il écouta le duo du silence et de la flambée
Avec pour compagne la rigueur et pour complice la discipline, elle était en avance sur tout et avait appris à l’accepter. Mieux : cette particularité était devenue la marque de fabrique de sa réussite
Si se taire était pour un nombre considérable de femmes une corvée, en réalité la plupart ne disaient jamais rien d’important
Si les gens ne parlaient pas, ce n’était pas forcément parce qu’ils n’avaient rien à dire
Un rire cruel et cynique, pareil à ceux des bourreaux qui peuplaient les contes que l’orphelin n’avait jamais lus.
Elle le laissa faire la vaisselle sans le moindre sentiment de culpabilité, une façon comme une autre de militer pour les droits de la femme
la vie se réduisait à des petits malentendus pour grands malentendants
Il se rappela, enfant, qu’il avait suffi qu’un paysan de son village se jette du haut d’un pont pour que celui-ci devienne le « pont des suicidés ». Ainsi, d’autres personnes, qui n’en avaient jamais entendu parler jusque-là, s’y rendaient-elles à leur tour en pleine nuit pour y mettre fin à leurs jours, plongeant dans l’eau noire qui reflétait le ciel. Il en allait de même dans cette colonie pénitentiaire, sauf que les enfants, ici, ne sautaient pas vers les étoiles.
Le commissaire partit à la dérive, longeant son rêve comme d’autres le bord d’un précipice
Embarqués par le manège d’un désir chargé d’urgence et de fureur, ils s’étreignirent dans un mouvement ondoyant, tels des nageurs en perdition dans une mer en furie
Sujet sur la série : Les enquêtes du commissaire Kolvair et du Professeur Salacan
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