LECTURES

2013

1er trimestre

Auteur coup de cœur
Ah oui . je recommande
Incontournable
Beaucoup aimé

passé un bon moment
intéressant
un peu longuet
sympa
sympa sans plus

toutes mes lectures,

 au fil des ans ...

été jusqu'au bout avec peine
pas aimé du tout

grenat : résumé

en vermillon : mon avis

je sais pas trop ...

 

 

Les livres lus en 2013 : 1er semestre  ( par ordre alphabétique : les résumes et impressions suivent)

 

Les livres lus en 2013 : 2ème semestre  (   lectures 2ème semestre )

 
José Carlos Carmona "Pour l'amour du chocolat" (Roman)
  Barbara Constantine "Et puis Paulette" (Roman)
Barbara Constantine "Allumer le chat" (Roman)
  Mia Couto "Poisons de dieu, remèdes du diable : les vies incurables de Vila Cacimba" (Roman)

       Mia Couto "L'accordeur de silences " (Roman)

Catherine Cusset "Indigo" (Roman)
Denis Stéphane "Les dormeurs" (2013) Roman

         Jean Diwo " la calèche" (Roman)
Anthony Doerr "le mur de mémoire" (Nouvelles)
Jean-Claude Ellena "journal d'un parfumeur" (Mémoires)
   Matthias Enard "Rue des voleurs" (Roman)
  Jeffrey Eugenides "le roman du mariage" (Roman)
Perceval Everett "Montée aux enfers" (Policier)
Arnaldur Indridason "Etranges rivages " (Policier)

    Sylvie Germain : "Hors champ" (Roman)
Giacometti - Ravenne "Le septième templier" ( polar franc-maçon)

        Keigo Higashino : "La maison où je suis mort autrefois" (Roman)

      Jahn Ryan David « De bons voisins » (Roman/polar)
Jonas Jonasson "le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire" (Roman)
Legardinier Gilles : " Demain j’arrête " (Roman)
Laroui Fouad « Une année chez les français » (Roman)

        Blandine Le Callet - Dix rêves de pierre

       Makine Andreï "la musique d'une vie"(Roman)
Makine Andreï "la femme qui attendait"(Roman)

         Andreï Makine : Une femme aimée (janvier 2013)

         Claire-Lise Marguier "Les noces clandestines" (Roman 2013)
Dominique Marny "Les nuits du Caire" (Roman)
Peter May "L'île des chasseurs d'oiseaux" (Roman policier - trilogie écossaise1)
Peter May "L'homme de Lewis" (Roman policier - trilogie écossaise2)

      Peter May "Le braconnier du lac perdu" (Roman policier - trilogie écossaise3)
Katarina Mazetti "Entre Dieu et moi c'est fini" ( Roman)
Katarina Mazetti "La fin n'est que le début " ( Roman)
Katarina Mazetti "Le caveau de famille " (Roman)
Haruki Murakami "1Q84" livre 1 - livre 2 (Roman)
Michela Murgia "la guerre des saints" (Roman)
Nele Neuhaus "Flétrissure" (Roman policier)
Yoko Ogawa "La mer" (nouvelles)
Jean d'Ormesson "la conversation" (Théâtre)
Parot Jean-François "l'enquête russe" (policier historique)
Arturo Pérez-Reverte "Cadix, ou la diagonale du fou" (Roman)
Anne Perry : « Ashworth Hall (Série Charlotte/Policier)
Anne Perry : « Brunswick Gardens » (Série Charlotte/Policier)
Anne Perry : « Half moon Street » (Série Charlotte/Policier)
Anne Perry ; "Pentecost Alley" (Série Charlotte/Policier)
Anne Perry : "Southampton Road" (Série Charlotte/Policier)
Anne Perry : "Buckingham palace Gardens" (Série Charlotte/Policier)
Anne Perry : "Bedford Square" (Série Charlotte/Policier)
Anne Perry : "Une mer sans soleil" (Série Monk/ Policier)
Per Petterson : "Pas facile de voler des chevaux" (Roman)
Pivot Bernard : "oui, mais quelle est la question?" (Essai)

     Kate Quinn "la maitresse de Rome" (Roman)

      Carlos Ruiz Zafon : « Le Palais de Minuit » (Roman)
Carlos Ruiz Zafon « Les lumières de Septembre » (Roman)
  Carlos Salem "Je reste roi d'Espagne" (Roman Policier)

       Pierre Stasse "la nuit Pacifique" (Roman 2013)
Abdellah Taïa "Infidèles" (Roman)
Jean Teulé : "Fleur de tonnerre" (Roman)
Danielle Thiery :"Des clous dans le cœur" (Policier prix du quai des orfèvres 2013)
Didier Van Cauwelaert : "la maison des lumières" (Roman)

 

Carmona José Carlos "Pour l’amour du chocolat" ( écrivain espagnol - 2008)  4ème de couverture : Lausanne, 1922. Le jeune Adrian Troadec, dix-huit ans, livreur de lait de son état, tombe amoureux de la jeune violoncelliste Alma Trapolyi. Pour la séduire, il s'essaie à la musique, sans succès; puis aux échecs. Il devient champion de Suisse et découvre par la même occasion le pouvoir du chocolat : sa force, son mystère, sa douceur. Adrian a trouvé sa voie et ouvre sa boutique, Le Petit Chocolat Troadec. C'est le début d'un empire. Le violoncelle et les échecs ont laissé Alma indifférente, mais le chocolat est une réussite : elle se rapproche d'Adrian ... et se fiance avec un autre ! De la Suisse des années 1920 à l'Amérique du jazz, les personnages, de part et d'autre de l'Atlantique, traversent un krach boursier et une guerre mondiale, affrontent la maladie, l'adultère, le suicide et la mort. Mais quand rien ne va plus, il reste toujours le goût du chocolat… (Basé sur des faits réels…)  Le moins qu’on puisse dire c’est qu’il la voulait son Alma. Un roman sur l’espoir, sur quand on veut, on peut…  On fait des tours et des détours, mais on finit par y arriver… et là.. on se rend compte qu’on a peut-être davantage aimé la poursuite du rêve que la personne elle-même... Ou pas…  Le style n’est pas inintéressant. Des mini-chapitres, des faits qui se succèdent. Par petites touches… Un événement heureux, un tragique, un petit coup d’histoire, un récit personnel, un bonheur, un drame, une nouvelle, un grand vide… Comme on est encore à l’époque du courrier entre la Suisse et l’Amérique, un décalage dans le temps entre les épisodes… Des départs et des arrivées surprises… La vie quoi…  L’espoir, le désespoir, les événements qui s’enchainent, et le moteur de la vie : Que nous réserve demain ??? mais je dois dire que je m’attendais à autre chose … le titre m’évoquait la douceur, la jouissance, le bonheur… j’avais imaginé un roman plein de sensations onctueuses, olfactives… et j’ai l’impression d’être devant le papier d’alu qui emballe un chocolat poussiéreux qui a perdu son goût et son arôme… Tout ça pour ça…  Il y avait tellement d’éléments qui auraient pu en faire un livre chaleureux : des personnages, la musique, le chocolat, l’amour…  Si vous avez lu le résumé, vous avez une idée du roman ;  des faits mis bout à bout, mais tout froid, sans émotion.  Le roman est comme le rendez-vous : manqué, vide, sans émotion… Un roman sur la solitude..  je me suis sentie comme abandonnée par les personnages qui sont là mais ne vivent pas…  Amoureux du chocolat.. passez votre chemin...

Barbara Constantine "Et puis Paulette" (Roman) Résumé : Ferdinand vit seul dans sa grande ferme vide. Et ça ne le rend pas franchement joyeux. Un jour, après un violent orage, il passe chez sa voisine avec ses petits-fils et découvre que son toit est sur le point de s'effondrer. A l'évidence, elle n'a nulle part où aller. Très naturellement, les Lulus ( 6 et 8 ans ) lui suggèrent de l'inviter à la ferme. L'idée le fait sourire. Mais ce n'est pas si simple, certaines choses se font, d'autres pas...
Après une longue nuit de réflexion, il finit tout de même par aller la chercher.
De fil en aiguille, la ferme va se remplir, s'agiter, recommencer à fonctionner. Un ami d'enfance devenu veuf, deux très vieilles dames affolées, des étudiants un peu paumés, un amour naissant, des animaux. Et puis, Paulette...
Alors oui vite lu et très sympa..
Il est écrit comme on cause, il se lit vite.. il remonte le moral.. montre que la solidarité et la coloc entre les différentes générations a de beaux jours devant elle. Plein de sensibilité... bien aimé..

Constantine Barbara « Allumer le chat »Résumé : Bastos, le chat philosophe et pédant, parvient à échapper au fusil de Raymond. N'empêche qu'il le nargue ce chat ! Et il faut encore s'occuper du môme, un peu nul en foot, qui n'a rien trouvé de mieux que de choper de l'eczéma sur le visage... Sans compter son imbécile de père qui se fait encastrer par un cerf de deux cent kilos. Il y a franchement de quoi devenir allumé dans cette famille ! Alors à nouveau une belle brochette de personnages déjantés et hors-normes. Mais j’ai nettement moins aimé que « Et puis Paulette » car je n’ai pas trouvé les personnages attachants et ils sont beaucoup trop nombreux…

  Mia Couto "Poisons de dieu, remèdes du diable : les vies incurables de Vila Cacimba" (Roman)

 

Résumé :  Sidónio Rosa est tombé éperdument amoureux de Deolinda, une jeune Mozambicaine, au cours d'un congrès médical à Lisbonne, ils se sont aimés puis elle est repartie chez elle. Il se met à sa recherche et s'installe comme coopérant à Vila Cacimba. Il y rencontre les parents de sa bien-aimée, entame des relations ambiguës avec son père et attend patiemment qu'elle revienne de son stage. Mais reviendra-t-elle un jour ?
 Là, dans la brume qui envahit paysage et âmes, il découvre les secrets et les mystères de la petite ville, la famille des Sozinho, Munda et Bartolomeu, le vieux marin. L'Administrateur et sa Petite Épouse, la messagère mystérieuse à la robe grise qui répand les fleurs de l'oubli. Les femmes désirantes et abandonnées. L'absence dont on ne guérit jamais.  Un roman au charme inquiétant écrit dans une langue unique.
Le personnage principal ? Un mourant... ou une Afrique moribonde atteinte d’un mal qui attaque les fondements même de son être et de ses pensées.. Un récit sur le mal de vivre, sur le manque et la solitude, l’enfermement, la non-communication, la peur … Les personnages vivent-ils dans le passé ou le présent, dans l’espoir ou les souvenirs ? Tout se mélange et la magie de l’Afrique imprègne le récit. Un blanc, des mulâtres, des noirs… des incompréhensions tant culturelles que « colorielles »… Un pays, une ville, une maison, des personnages… tous s’accrochent au passé et tentent de résister dans une atmosphère ou tout se délite, se délabre, s’effrite, tombe en poussière… le monde dans lequel ils vivent est un enchevêtrement de croyances, de mensonges, de haines, de rancœur, et d’amour aussi… Mais qui sont réellement les personnages? des ombres, des vivants, des souvenirs ? les objets se muent en personnages et les personnages deviennent ombres. «Après tant d'années, on ne vit plus dans la maison, on devient la maison où l'on vit. C'est comme si les murs habillaient notre âme». Magnifiquement écrit et superbement traduit, dans une langue qui m’appartient qu’à lui. Un bijou ! Un roman et à la fois un long poème désenchanté.

Mia Couto "L'accordeur de silences" (Roman)

Résumé : « La première fois que j’ai vu une femme j’avais onze ans et je me suis trouvé soudainement si désarmé que j’ai fondu en larmes. Je vivais dans un désert habité uniquement par cinq hommes. Mon père avait donné un nom à ce coin perdu : Jésusalem. C’était cette terre-là où Jésus devait se décrucifier. Et point, final. Mon vieux, Silvestre Vitalicio, nous avait expliqué que c’en était fini du monde et que nous étions les derniers survivants. Après l’horizon ne figuraient plus que des territoires sans vie qu’il appelait vaguement l’Autre-Côté. » Dans la réserve de chasse isolée, au cœur d’un Mozambique dévasté par les guerres, le monde de Mwanito, l’accordeur de silences, né pour se taire, va voler en éclat avec l’arrivée d’une femme inconnue qui mettra Silvestre, le maître de ce monde désolé, en face de sa culpabilité. Mia Couto, admirateur du Brésilien Guimarães Rosa, tire de la langue du Mozambique, belle, tragique, drôle, énigmatique, tout son pouvoir de création d’un univers littéraire plein d’invention, de poésie et d’ironie  Alors ceux qui ont trouvé que je m’enflammais pour le livre « Poisons de Dieu, remèdes du Diable »du même auteur n’ont encore rien vu. Là, je suis dithyrambique.  Ce livre est une splendeur, un bijou. Et extrêmement bien traduit. Silvestre a perdu sa femme ; il part s’enterrer au milieu de nulle part avec ses deux fils à qui il interdit tout contact avec le monde. Voyage intérieur des deux fils qui rêvent de voyager à l’extérieur de la prison paternelle. Parallèlement, l’histoire d’une jeune femme portugaise qui vient au Mozambique pour retrouver son mari disparu, envouté par l’Afrique et dont l’histoire croisera ce père et ses fils. On est au pays de la « saudade », du silence, du non-dit, de la tyrannie, du déni d’espoir. Livre de contrastes, de descriptions somptueuses.. Mia Couto enchante à tous les niveaux, à la fois peintre, poète et écrivain de l’âme et de l’Afrique

Catherine Cusset "Indigo" (Roman 2013) Résumé : Un festival culturel rassemble pendant huit jours en Inde quatre Français, deux hommes et deux femmes, qui ne se connaissent pas. Une surprise attend chacun d'eux et les confronte avec leur passé. Cette semaine bouleverse leur vie. De Delhi à Kovalam, dans le Sud, ils voyagent dans une Inde sur le qui-vive où, juste un an après les attentats de Bombay, se fait partout sentir la menace terroriste. Une Inde où leur jeune accompagnateur indien déclare ouvertement sa haine des États-Unis. Une Inde où n'ont pas cours la légèreté et la raison françaises, où la chaleur exacerbe les sentiments, où le ciel avant l'orage est couleur indigo. Tout en enchaînant les événements selon une mécanique narrative précise et efficace, ce nouveau roman de Catherine Cusset nous fait découvrir une humanité complexe, tourmentée, captivante. Avis: Ah quelle déception! En lisant le résumé je pensais me retrouver en Inde du Sud! Et bien non! Oui il y a bien quelques traces de ce pays merveilleux mais c'est surtout des personnages qui se retrouvent confrontés avec leur passé.. Alors oui il y a de jolies phrases. mais l'Inde n'est pas mise en valeur.. C'est le petit égo des personnages qui est le centre du livre.

Stéphane Denis « Les dormeurs » (2013) Résumé : Philip Julius, installé à Genève après avoir quitté précipitamment Paris, s’est spécialisé dans les transferts de fonds et la gestion de fortune. Grâce à des amis hauts placés, il est sur le point d’obtenir son passeport suisse quand la directrice de l’hôtel Beau Rivage lui fait une proposition : occuper la maison du mystérieux Anton Beucle, sur les bords du lac, moyennant une forte rémunération. De son côté, le vieil et célèbre avocat René Simon, avec qui Philip s’est associé, veut mettre en sécurité un de ces comptes anonymes qu’on appelle « les dormeurs du lac »... Dans une Suisse en proie au doute et aux pressions internationales, c’est toute une partie de l’héritage de la milliardaire française Charlotte Brune qui est en jeu. Et, de Chypre à Zurich, de Bâle à Singapour, Philip va découvrir, en même temps que l’origine des millions des Brune, qu’il est manipulé. Le saisissant portrait d'une communauté de « super riches » venus vivre à l'abri de la curiosité. Mon avis : Alors c’est un livre qui se lit très très vite. Très factuel, il est plus proche du journalisme que du roman. En cette période ou l’évasion fiscale fait la une des magazines, ce petit livre nous parle des mécanismes mis en place par certaines personnes peu scrupuleuses pour faire main basse sur des fonds qui dorment bien sagement dans les banques «  les dormeurs » oubliés de tous.. Visiblement l’auteur connait bien et la Suisse et les mécanismes bancaires. Mais les personnages, l’histoire (en fait il y en a pas vraiment) sont pour ainsi dire inexistants. La manipulation est la trame de ce récit et l’argent son personnage principal. ) Stéphane Denis ayant obtenu il y a quelques années le prix Interalliés on aurait pu s’attendre à plus. C’est en effet le strict minimum… C’est un « plan »  qui aurait mérité qu’on développe les personnages, les actions, l’histoire, pour en faire un roman. Mais on ne s’ennuie pas ( on n’a pas le temps tellement il est vite fini !)

 

Jean Diwo « la calèche » l'histoire passionnante et romanesque de la famille Hermès.


Résumé : "Figure-toi que j'ai lu dans un journal français que le nombre croissant des voitures cause des encombrements permanents à Paris, que les cabriolets, les calèches, les cavaliers et les chevaux de volée se bousculent sur les Champ-Elysées comme au Bois de Boulogne, et qu'il n'y a pas assez de selliers pour satisfaire les besoins de tant d'équipages. Eh bien, moi, je leur en ferai, des selles ! Magnifiques, en cuir fauve, lissées comme un miroir, cousues à la façon du maître Hermès, foi de Thierry."
Le nouveau roman de Jean Diwo, qui raconte avec souffle et passion la saga de la famille Hermès, est bien plus que l'histoire du jeune Thierry, talentueux sellier monté à Paris au début du XIXe siècle pour fonder la célèbre marque, symbole du luxe à la française. C'est le grand roman d'une dynastie du savoir-faire qui traverse les tourments et les progrès d'une époque où tout s'accélère, tout en gardant à l'esprit son rêve d'excellence.
Des campagnes de Napoléon jusqu'à l'aube du XXe siècle, en passant par les Trois Glorieuses et la Commune, c'est le cœur d'une famille de chair et de cuir qui bat dans cette grande fresque romanesque.
  J'ai adoré... J'aime bien la naissance de ces dynasties .. Cet amour de la matière, la recherche de la réussite.. et l'aventure... Sans compter que j'aime bien le style très fluide de Diwo et la plongée dans l'histoire de la mode...

Doerr Anthony « le mur de mémoire » Résumé : De l’Afrique du Sud à la Lituanie, de l’Allemagne nazie à la banlieue de Cleveland, le livre d’Anthony Doerr est un voyage troublant dans l’espace et dans le temps. Le temps de la mémoire qui relie, comme un fil fragile, les personnages de ces six nouvelles, tous hantés par la perte ou la résurgence de leur passé, et confrontés à ce manque vertigineux de ce qui a été mais n’est plus. À l’image d’Alma, une veuve septuagénaire de Cape Town, à qui l’on tente curieusement de voler ses plus précieux souvenirs, dans la magnifique nouvelle qui donne son titre au recueil.
Nulle nostalgie sous la plume d’Anthony Doerr, plutôt la volonté d’évoquer, de son écriture fluide, cristalline et élégante, en quoi la mémoire façonne nos destins et fait de nous des êtres véritablement humains. Récompensé par les plus prestigieux prix anglo-saxons, révélé en France par Le Nom des coquillages, il poursuit une œuvre ambitieuse et originale qui ne ressemble à aucune autre.

   6 nouvelles dans ce livre : « Le mur de mémoire » (les souvenirs sont stockés dans des petites cartouches que l’on peut s’insérer dans la tête pour les revivre ; on peut ainsi vivre les souvenirs que quelqu’un d’autre.)   « Engendrer, Créer » (sur la difficulté d’avoir un enfant), La Zone démilitarisée » (un soldat en Corée correspond avec ses parents restés aux Etats-Unis) , « Village 113 » (un barrage va noyer un village), « La Nemunas » (une jeune fille doit quitter le Texas pour aller vivre chez son grand-père en Lituanie suite au décès de ses parents. Elle va s’immerger dans la jeunesse de sa mère et tenter de vivre certains de ses souvenirs, « Vie posthume» (une jeune épileptique et ses jeunes amies orphelines dans l’Allemagne nazie. Ce ne sont donc pas des récits sur la vieillesse. Il y a plusieurs raisons qui poussent à construire (reconstruire) la/une mémoire.. Mémoire des gênes, mémoire de sa propre vie, besoin de connaitre la vie de ses proches pour se retrouver en eux, mémoire des lieux, mémoire collective, mémoire de l’histoire. Mes préférées sont « Village 113 » et « La Némuras ». « Village 113 » ou la disparition programmée d’un village chinois.. Je n’ai pu m’empêcher de faire un parallèle avec la « noyade » de la Nubie…les personnes déplacées, le passé englouti à jamais, la perte d’une façon de vivre et d’une culture..  La vie des personnes qui sera balayée par une vague. Dans « La Némuras » deux solitudes s’ancrent l’une à l’autre. Une jeune orpheline déracinée de 15 ans et sa vieille voisine vont tisser des liens muets en partant sur l’eau à la pêche à l’esturgeon qui a disparu de la rivière depuis un demi-siècle.. La vieille dame doit se remémorer des bribes de son passé qui s’effiloche en même temps que sa santé décline, la jeune fille refuse de croire que ce qui la relierait à sa Maman disparue est du domaine du passé et du mythe.. et toutes deux vont à la pêche au poisson en se refusant de le prendre pour une légende.  Elles communient dans la pensée et non dans la parole. Et cette nouvelle est porteuse d’espoir.. J’ai beaucoup aimé ce recueil de nouvelles, d’une grande sensibilité. Pour une fois, le fait que ce soit des nouvelles ne m’a pas trop gêné. Il faut dire qu’elles ne m’ont pas semblé trop courtes…

Ellena Jean-Claude « Journal d’un parfumeur » Résumé : Pendant un an, j’ai tenu ce journal de façon assidue ou plus relâchée, décousue, sporadique, régulière, souhaitant partager quelque aperçu sur la vie d’un nez. J’imaginais que dans le désordre apparent de cette pensée ainsi exposée, au-delà des digressions ou des chemins de traverse, le lecteur entrant dans mes pas pouvait se construire une vision globale assez fidèle, significative, de ce qu’est la réalité d’un compositeur de parfums. Le fait est que beaucoup d’éléments de ma vie sont tendus vers cette forme d’expression particulière qu’est la composition d’un parfum. Mes pensées quotidiennes m’y ramènent souvent, en tout cas finissent toujours par y revenir, comme si j’étais tissé de cela. Les odeurs sont mes mots. Le maniement que j’en ai découle d’une logique, d’un instinct, d’un travail que je crois comparables à la démarche d’un écrivain lorsqu’il s’attelle à un livre. Je sais aussi que ce métier, parce qu’il est un art, est irréductible au langage et aux concepts. Avec ce journal, j’ai voulu simplement partager une expérience. Mon avis : Au moment où l’envie de trouver un nouveau parfum me titille, je viens de lire ce petit livre du « nez » d’Hermès.  Depuis toujours les parfums ont marqué ma vie. Les odeurs ravivent les souvenirs. « Mitsouko » et ma grand-mère se matérialise dans ma mémoire… L’auteur se décrit comme un « écrivain d’odeurs », il compose par touches, par notes . En nous offrant ce journal, il nous parle de son univers de sa vie, de sa façon de créer. Il n’hésite pas à critiquer le coté marketing, nous entraine dans les effluves, dans la nature.. Il fait le parallèle avec d’autres plaisirs de la vie, la cuisine, le vin, mais aussi les promenades sur les marchés, dans la forêt.  A la fois artiste et artisan, il nous fait partager sa recherche et son cheminement. J’ai beaucoup aimé. Le livre est suivi d’un « abrégé d’odeurs » Là… Je rêve nettement moins..  le mot « jacinthe » me fait voyager… Mais « alcool phényléthyque – acétate de benzyle-galbanum »  ne me fait pas du tout penser à mon parfum…..

Matthias Enard « Rue des voleurs »

C’est un jeune Marocain de Tanger, un garçon sans histoire, un musulman passable, juste trop avide de liberté et d’épanouissement, dans une société peu libertaire. Au lycée, il a appris quelques bribes d’espagnol, assez de français pour se gaver de Série Noire. Il attend l’âge adulte en lorgnant les seins de sa cousine Meryem. C’est avec elle qu’il va “fauter”, une fois et une seule. On les surprend : les coups pleuvent, le voici à la rue, sans foi ni loi. Commence alors une dérive qui l’amènera à servir les textes – et les morts – de manières inattendues, à confronter ses cauchemars au réel, à tutoyer l’amour et les projets d’exil. Dans Rue des Voleurs, roman à vif et sur le vif, l’auteur de Zone retrouve son territoire hypersensible à l’heure du Printemps arabe et des révoltes indignées. Tandis que la Méditerranée s’embrase, l’Europe vacille. Il faut toute la jeunesse, toute la naïveté, toute l’énergie du jeune Tangérois pour traverser sans rebrousser chemin le champ de bataille. Parcours d’un combattant sans cause, Rue des Voleurs est porté par le rêve d’improbables apaisements, dans un avenir d’avance confisqué, qu’éclairent pourtant la compagnie des livres, l’amour de l’écrit et l’affirmation d’un humanisme arabe.

C'est un livre à la fois très violent et très touchant qui nous fait vivre en marge du printemps arabe, dans une ville jonction entre le monde arabe et l'Europe. Tanger, un port où la jeunesse est balloté entre les islamistes et les tentations européennes. 
Difficile de vivre quand on est rejeté par sa famille, qu'il est impossible de quitter le pays légalement, sans argent... Lakhdar, le héros, est amoureux des livres et il va tomber amoureux d'une jeune Catalane. A la rue, pour survivre, il accepte un travail dans une librairie musulmane, alors que lui, ce qu'il aime c'est la littérature policière, et surtout les romans policiers français;  Il ne souhaite pas être mêlé à la vague revendicatrice et islamiste qui déferle sur le Maroc lors du printemps arabe. Mais, indirectement, il ne peut fermer les yeux - tout en refusant d'y croire - sur les sentiments qui animent des êtres qui lui sont proches. 
C'est un roman politique que nous livre M. Enard. Son personnage est témoin des événements sanglants qui agitent le bord de la Méditerranée, des attentats terroristes, de la montée de l'intégrisme, du problème de l'immigration clandestine, puis de la révolte des indignés. Il acceptera plusieurs boulots pour survivre, petit musulman à tout faire qui travaille au rabais et tente de rejoindre la fille qu'il aime et qui vit à Barcelone; il volera, fuira et deviendra clandestin. Parfois il voudra retourner chez lui, mais pour quoi faire? 
Enard réussit le pari de mélanger aussi la poésie arabe et la littérature à ce voyage.

Un livre qui fait réfléchir sur notre époque, sur le naufrage des valeurs, sur la mondialisation, sur le choc des cultures et des religions,  sur la tolérance, sur l'amour, l'amitié. 

Une fois encore Enard fait le pont entre les civilisations, comme cela avait déjà été le cas dans "Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants". On est loin de l'exotisme de Constantinople et de Michel-Ange mais une fois encore on assiste à la découverte d'un autre univers et au déracinement ( ou enracinement ?) d'un être. Que ce soit Constantinople-Venise ou  Tanger/Barcelone dans "Rue des Voleurs",  dans les deux cas l'amitié et l'amour sont des refuges et des moteurs. 

Et Mathias Enard se révèle à moi une fois encore. 

 

  Eugenides Jeffrey « le roman du mariage »

Résumé de l’éditeur: Le Roman du mariage est l'histoire de trois étudiants américains, une fille et deux garçons, qui se rencontrent à l'université de Brown, au début des années 80. Ensemble, ils découvrent avec exaltation la littérature, le sexe, Roland Barthes et les Talking Heads. Madeleine tombe sous le charme de Leonard, Mitchell tombe sous le charme de Madeleine. Tel un personnage de Jane Austen, la jeune femme se retrouve au coeur d'un dilemme, entre l'amant maniaco-dépressif et le gendre idéal attiré par la spiritualité. Mais l'Amérique de Reagan n'est pas l'Angleterre victorienne, et l'amour n'a plus le même sens. Le vrai sujet de ce livre est peut-être celui du passage à l'âge adulte. Madeleine, Leonard et Mitchell sont les héros d'une nation d'adolescents hypersexués et idéalistes. Comme les soeurs Lisbon de Virgin Suicides ou l'hermaphrodite de Middlesex, Madeleine fait l'apprentissage de la féminité en perdant son innocence, sans renoncer pour autant à toutes ses illusions. Acclamé dans le monde entier, ce nouveau livre de Jeffrey Eugenides, dix ans après Middlesex, réinvente l'idée même d'intrigue conjugale. D'un classique triangle amoureux, Eugenides tire un roman magistral, une comédie dramatique étincelante qui est aussi le portrait d'une génération.Madeleine est une jolie jeune fille. Elle est amoureuse de Léonard et Mitchell est amoureux d’elle. Léonard aussi. Mais ce n’est pas aussi simple que cela. Léonard est un être charismatique mais il souffre d’une maladie mentale. On suit la construction et la déconstruction de ces 3 personnages, la déconstruction de l’amour, au travers de leur vie mais aussi au travers de leurs lectures et de l’influence des auteurs sur leur vie. Jane Austen et de Tolstoï n’abordent évidemment pas le thème de l’amour de la même façon que Barthes. Les trois jeunes suivent des cursus différents ; l’un étudie la biologie, l’autre la théologie et Madeleine la littérature. Mais leurs explorations et leur quête se recoupe. Pour se trouver, Mitchell va partir en Europe puis en Inde. Mais Madeleine ne quittera pas son esprit pour autant. Madeleine, éperdument amoureuse de Léonard parviendra-t-elle à le sauver de sa pathologie maniaco-dépressive. Léonard entrainera-t-il Madeleine dans sa chute ou parviendront-ils à surmonter leurs problèmes à force d’amour ? Le tout dans une ambiance estudiantine des années 80. Un roman sur la passion, à la fois envahissante et à la fois « disséquée ». L’amour se comprend-il via les livres et les analyses ou par le fait de le vivre ? C’est un roman que je trouve magnifique. Peut-être la pathologie doit souffre Léonard est-elle un peu trop  expliquée, mais je ne sais même pas.

Perceval Everett "Montée aux enfers" (Policier)  Résumé : Ogden Walker, shérif adjoint d'une petite ville du Nouveau-Mexique, doit retrouver l'assassin d'une vieille femme. Problème : les seules empreintes de pas relevées sur les lieux du crime sont les siennes. Pour ne rien arranger, d'autres affaires surviennent, les meurtres s'accumulent et le FBI s'en mêle. Ogden tente de poursuivre le peu de pistes dont il dispose sur la foi de minces indices pour des raisons qui le sont peut-être plus encore. Des prostituées du quartier chaud de Denver aux hippies défoncés qui zonent dans les montagnes environnantes, Ogden s'enfonce pour les besoins de l'enquête dans une Amérique plus interlope que jamais...
Avec Montée aux enfers, l'un des romanciers les plus protéiformes de la littérature contemporaine s'empare magistralement du genre policier pour mieux enquêter sur le cauchemar américain ordinaire, entre violence aveugle et terrifiante absurdité. Dans un roman énigmatique et fulgurant qu'aurait pu écrire Walter Mosley s'il avait lu Derrida (ou l'inverse), Percival Everett invente le polar suspect.

Mon avis :  Je viens de le terminer et je sais pas trop quoi dire... Ca part bien.. un flic noir dans un pays de blancs, un début d'enquête qui semble prometteur... et puis ... il commence à y avoir des morts partout... on va de l'un à l'autre... et on ne s'arrête ni s'attache à aucun personnage.. je suis même pas sure d'avoir tout compris...

« Hors champ » Sylvie Germain
En l'espace d'une semaine, Aurélien, un homme ordinaire, va progressivement disparaître. Il est de plus en plus hors champ, perdant jusqu'à sa voix, son odeur et son ombre. Au fur et à mesure de cette genèse à rebours, il sort aussi de la pensée et de la mémoire des autres, même de ses proches. Cet effacement intensif s'opère au grand jour, dans l'agitation de la ville, à l'aune de tous ces naufragés qu'on ne regarde plus et qui ne comptent pour personne.
Alors si vous n'avez pas le moral, ce n'est pas le moment de le lire.. mais il est magnifique. et d'une telle écriture...
Un être devient de plus en plus invisible et de plus en plus seul..... Le regard des autres lui passe au travers, il n'est plus personne... il devient transparent.. Et pourtant , il existe.. mais existe-t-il ?

 

Giacometti - Ravenne "Le septième templier" Quatrième de couverture : Sept templiers, Trois portes, Une seule vérité. 1307. Le roi Philippe le Bel et le pape Clément V ordonnent l'anéantissement total de l'Ordre du Temple. Mais dans l'ombre des commanderies, sept templiers vont organiser sa survivance par-delà les siècles. De nos jours, le commissaire franc-maçon Antoine Marcas reçoit l'appel désespéré d'un mystérieux frère, sur le point d'être assassiné, qui lui transmet la piste d'un secret fabuleux : le trésor des templiers. Au même moment à Saint-Pierre de Rome, le pape s'apprête à bénir la foule quand il est abattu par un tireur d'élite... Du Paris initiatique aux arcanes occultes du Vatican, découvrez dans le nouveau Giacometti et Ravenne les étapes codées d'un parcours ésotérique, placé sous le signe de la croix du Temple... Les enquêtes d'Antoine Marcas ont été traduites dans 15 langues. Avec déjà 800 000 exemplaires vendus en France, Giacometti et Ravenne ont donné ses lettres de noblesse au thriller ésotérique français.  une fois encore, je ne décroche pas... Un bon roman, passionnant, documenté, rythmé... 

Keigo Higashino : "La maison où je suis mort autrefois" (Roman Actes Noirs de Actes Sud 2010)

Résumé : Sayaka Kurahashi va mal. Mariée à un homme d'affaires absent, mère d'une fillette de trois ans qu'elle maltraite, elle a déjà tenté de mettre fin à ses jours. Et puis il y a cette étonnante amnésie : elle n'a aucun souvenir avant l'âge de cinq ans. Plus étrange encore, les albums de famille ne renferment aucune photo d'elle au berceau, faisant ses premiers pas... Quand, à la mort de son père, elle reçoit une enveloppe contenant une énigmatique clef à tête de lion et un plan sommaire conduisant à une bâtisse isolée dans les montagnes, elle se dit que la maison recèle peut-être le secret de son mal-être. Elle demande à son ancien petit ami de l'y accompagner. Ils découvrent une construction apparemment abandonnée. L'entrée a été condamnée. Toutes les horloges sont arrêtées à la même heure. Dans une chambre d'enfant, ils trouvent le journal intime d'un petit garçon et comprennent peu à peu que cette inquiétante demeure a été le théâtre d'événements tragiques...  La vie de Sayaka commence à l’âge de 5 ans. Tout son passé est effacé. Le présent est difficile pour elle, car elle n’arrive pas à avoir des relations normales avec les autres, et en particulier avec sa petite fille, qu’elle ne supporte pas, qu’elle a envie de maltraiter pour soigner ensuite. Ces relations anormales avec les autres et les enfants en particulier pourraient-elle avoir un rapport avec cette enfance dont elle ignore tout ? A la mort de son père, elle trouve une carte et une clé. A quoi cela peut-il correspondre ? Elle demande à son ancien petit ami de l’accompagner sur place. Une construction isolée, au milieu de nulle part…  Ils décident de tout fouiller et petit à petit, ils trouvent certains éléments, quelques souvenirs remontent… Ils tentent de reconstruire la vie des personnes qui hantent les murs de cette maison. Inhabitée depuis plus de 23 ans, elle semble toutefois avoir été entretenue… Un roman à suspense, psychologique. Ce n’est pas un polar. C’est une quête d’identité, la recherche de construction d’un passé basé sur des impressions éphémères plutôt que sur des souvenirs. La lecture du journal intime du petit garçon donne des pistes, mais encore faut- il comprendre à quels évènements et à qui il fait référence. Un indice amène souvent plus de questions que de réponses… Pourquoi toute la vie s’est arrêtée un certain jour à une certaine heure ? Les habitants sont-ils partis, ont-ils été tués, personne ne le sait…  Personne dans la région ne se souvient avoir vu des gens dans cette maison, qui semble pourtant avoir été habitée par une famille. Quel est le lien entre Sayaka et la maison ? Existe-t-il vraiment ? Un petit livre que je recommande vivement.

Indridason Arnaldur "Etranges Rivages" (2013)
Résumé: Erlendur revient ! Parti en vacances sur les terres de son enfance dans les régions sauvages des fjords de l'est, le commissaire est hanté par le passé. Le sien et celui des affaires restées sans réponse. Dans cette région, bien des années auparavant, se sont déroulés des événements sinistres. Un groupe de soldats anglais s'est perdu dans ces montagnes pendant une tempête. Certains ont réussi à regagner la ville, d'autres pas. Cette même nuit, au même endroit, une jeune femme a disparu et n'a jamais été retrouvée. Cette histoire excite la curiosité d'Erlendur, qui va fouiller le passé pour trouver coûte que coûte ce qui est arrivé...C'est un commissaire au mieux de sa forme que nous retrouvons ici !
Mon avis  : Erlendur avait disparu lors des dernières enquêtes en terre islandaise. Il est "le personnage" du roman: à la recherche de son passé. Il avait toujours été obsédé par les disparitions inexpliquées en montagne et en particulier par celle de son petit frère lors d'une tempête alors qu'il était enfant. En vacances sur les lieux de son enfance il va remonter le temps, rencontrer des personnages qui vivent depuis toujours dans cette nature sauvage et inhospitalière, et va se mettre a enquêter sur une disparition qui au fil du récit, semblera de moins en moins due à une tempête. Il va s'attacher à faire revivre le passé. Les personnages taciturnes vont parler, puis à force de recoupements, la vérité va se dessiner. Tout en subtilité, un roman gris/noir, une ode à l'amour teinté de mélancolie. Un roman sur les non-dits, les mensonges, la culpabilité, le remords, les fantômes du passé qui hantent la vie et les nuits, l'enfer de la dissimulation. Désolation des paysages, des êtres... et apaisement. Un roman humain. Pour moi le meilleur de sa série.
 

Jahn Ryan David « De bons voisins » (Actes Noirs de acte Sud – 2012) - A quatre heures du matin le 13 mars 1964, à New York, dans le Queens, une jeune femme qui rentre chez elle est agressée dans la cour de son immeuble. Des voisins entendent ses cris, mais personne n’appelle les secours. Concentré sur deux heures, De bons voisins raconte les derniers instants de cette femme. Mais c’est aussi l’histoire de ses voisins, témoins inertes de son calvaire : une jeune recrue de l’armée, angoissée à la veille de la visite médicale qui décidera de son départ pour le Viêtnam ; une femme qui pense avoir tué un enfant ; un couple qui fait sa première expérience échangiste... C’est enfin l’histoire de la ville, de ses nuits faussement calmes, de sa violence aveugle.
Ryan David Jahn s’empare ici d’un fait divers réel, le meurtre de Kitty Genovese, qui a défrayé la chronique dans les années 1960 et donné naissance à la notion d’“effet du témoin” : lors d’une situation d’urgence, les témoins sont d’autant moins susceptibles d’intervenir qu’ils sont nombreux.
Usant de toutes les ressources du roman pour interroger cette criminelle passivité, l’auteur mène de concert de multiples fils narratifs, les entrecroise avec un art consommé du récit et tisse le sordide canevas de nos démissions ordinaires.
Ce roman se déroule entre 4h et 6h du matin. Une jeune femme se fait agresser devant chez elle. Elle crie mais personne ne vient la sauver, personne ne téléphone à la police. Les voisins regardent depuis chez eux, certains baissent les stores pour ne pas voir ( c’est trop horrible) ... mais ils se disent «  surement que quelqu’un d’autre a prévenu les flics »… Personne ne veut être témoin, personne ne veut prendre une responsabilité. Et au final, tout le monde a honte. L’auteur raconte la vie de plusieurs personnes entre 4h et 6h du mat, l’heure la plus propice aux crimes et cambriolages. Un roman sur la violence, sur l’égoïsme, sur la peur, sur l’anonymat.

On est un peu les voyeurs.. on découvre  des personnages qui se préoccupent d’eux et ne veulent surtout pas être mêlés à autre chose. Une société qui veut surtout fuir les responsabilités, refiler le problème au voisin…  et qui se donne bonne conscience en se disant que quelqu’un aura déjà agi. L’auteur nous présente les personnages témoins qui ont tous quelque chose à cacher et de ce fait restent dans l’ombre, faisant passer leur petite vie minable avant « LA VIE » tout court..

Et pendant ces deux heures, Kat tente de survivre, de se battre, de s’échapper..  Au final, si un voisin avait prévenu la police, le drame aurait-il pu être évité ? Je ne vous le dis pas car ceux qui ne connaissent pas le sordide fait divers qui a inspiré le roman vont être pris par l’ambiance et suivre le calvaire de Kat jusqu’au dénouement… Un suspense qui ne prend fin qu’à la fin du lire.. 

L’indifférence fait froid dans le dos.. Alors si vous êtes témoins de quelque chose.. Appelez ! Mieux vaut être plusieurs à prévenir la police que d’en arriver là… Ne vous défaussez pas sur les autres. Je pense qu’on doit se sentir terriblement mal quand on vit le reste de sa vie avec le remords et le regret d’avoir assisté à une agression et de n’avoir rien fait pour tenter de porter secours…

Jonas Jonasson "le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire"

Quatrième de couverture : Franchement, qui a envie de fêter son centième anniversaire dans une maison de retraite en compagnie de vieux séniles, de l'adjoint au maire et de la presse locale ? Allan Karlson, chaussé de ses plus belles charentaises, a donc décidé de prendre la tangente. Et, une chose en entraînant une autre, notre fringant centenaire se retrouve à trimballer une valise contenant 50 millions de couronnes dérobée - presque par inadvertance - à un membre de gang. S'engage une cavale arthritique qui le conduira à un vieux kleptomane, un vendeur de saucisses surdiplômé et une éléphante prénommée Sonja ...Le parfait livre de vacances ! Décalé, facile à lire, délirant, humoristique… Le road movies d’un homme qui a passé sa vie a faire des choses incroyables juste par le plus grand des hasards, qui a rebondi de situation rocambolesque en situation rocambolesque, qui a traversé le siècle et qui ne voit pas pourquoi il se retrouve à cent ans à se faire dicter des règles par une Directrice de maison de retraite qui ressemble plus à un gardien de prison qu’à autre chose… alors deux solutions .. Décider de mourir ou se tirer... et il se tire... et il rencontre des personnages truculents et totalement à la masse, comme lui… un groupe se forme, pour le pire et le meilleur, totalement déjanté, qui compose avec la réalité et qui règle les problèmes l’un après l’autre, de manière totalement fantaisiste… et ça marche… Il est recherché par la police, par des truands, on le croit kidnappé, puis meurtrier en série… Un pur moment d’évasion….

Laroui Fouad « Une année chez les Français » (2010) Enseignant de littérature à l'université d'Amsterdam, romancier, poète et critique littéraire, Fouad Laroui a publié, entre autres, aux Editions Julliard : Les Dents du topographe, De quel amour blessé, Méfiez-vous des parachutistes, La Femme la plus riche du Yorkshire, Le jour où Malika ne s'est pas mariée.

1969 : les Américains débarquent sur la Lune et Mehdi atterrit au lycée Lyautey de Casablanca. L'instituteur, impressionné par l'intelligence et la boulimie de lecture de son jeune élève, lui a obtenu une bourse dans le prestigieux établissement français. Avec cet humour corrosif qu'on lui connaît, Fouad Laroui raconte le choc culturel que représente pour le petit Marocain la découverte du mode de vie des Français: ces gens qui vivent dans le luxe, mangent des choses incomestibles, parlent sans pudeur et lui manifestent un intérêt qu'il ne comprend absolument pas. Entre Le Petit Chose et Le Petit Nicolas, l'histoire émouvante et cocasse d'un enfant propulsé dans un univers aux antipodes de celui de sa famille. Une bouffée d'air frais! La découverte d'un monde... un petit marocain qui n'est jamais sorti de son village débarque dans un collège pour riches et européens.. Quel choc culturel! De jolies scènes, des rires, et aussi de l'émotion.
 

Blandine Le Callet - Dix rêves de pierre (janvier 2013) - Résumé de l’éditeur : Certaines inscriptions funéraires possèdent un singulier pouvoir d'évocation ; leur lecture fait surgir le fantôme de personnes disparues depuis parfois des siècles. Blandine Le Callet réunit dans ce recueil des épitaphes authentiques, à partir desquelles elle imagine les dernières heures, les derniers jours ou les derniers mois du défunt. Elle ressuscite un jeune esclave à qui l'on vient d'offrir sa liberté, un philanthrope piégé dans l'étouffant huis clos d'un bordel parisien, deux êtres unis par un amour hors norme en route vers leur destin, une vieille dame acariâtre rédigeant son testament, et bien d'autres encore... Dix destins arrêtés par des morts douces ou violentes, subites ou prévisibles, solitaires ou collectives. Dix nouvelles tour à tour poétiques, féroces, tendres, dramatiques, nostalgiques ou grinçantes, dépeignant une humanité toujours assaillie par les mêmes passions, les mêmes peurs et les mêmes espoirs. Dix "rêves de pierre" pour conjurer l'oubli. Mon avis : J’aime bien cette idée. Et bien que je ne sois pas fan des nouvelles, je dois dire que la couverture m’a donné envie de voir ce qu’il y avait derrière ces rêves de pierre. Parmi les 10 récits mes préférences sont allées à trois d’entre elles. J’ai également beaucoup apprécié la post face qu’il faut lire impérativement. On remonte le temps et les images se forment…

Hermès : un esclave va être affranchi. Les dernières heures de sa vie vont lui ouvrir les yeux sur les raisons pour lesquelles son maître a décidé de lui accorder sa liberté. Une belle nouvelle sur une philosophie de vie très positive et sur la façon de protéger ceux qu’on aime. Les petits carnets : une histoire d’héritage…Quistinic : une sépulture disparue…

Legardinier Gilles : " Demain j’arrête " . Comme tout le monde, Julie a fait beaucoup de trucs stupides.
Elle pourrait raconter la fois où elle a enfilé un pull en dévalant des escaliers, celle où elle a tenté de réparer une prise électrique en tenant les fils entre ses dents, ou encore son obsession pour le nouveau voisin qu'elle n'a pourtant jamais vu, obsession qui lui a valu de se coincer la main dans sa boîte aux lettres en espionnant un mystérieux courrier… Mais tout cela n'est rien, absolument rien, à côté des choses insensées qu'elle va tenter pour approcher cet homme dont elle veut
désormais percer le secret. Poussée par une inventivité débridée, à la fois intriguée et attirée par cet inconnu à côté duquel elle vit mais dont elle ignore tout, Julie va prendre des risques toujours plus délirants, jusqu'à pouvoir enfin trouver la réponse à cette question qui révèle tellement : pour qui avons-nous fait le truc le plus idiot de notre vie ?
  Ah oui… une belle bolée d’air frais, de bonne humeur… Un régal. On partage les aventures sentimentales de Julie, on se dit qu’on pourrait faire des tas de trucs comme elle par amour… J’ai adoré ! Ah quelle pépite ! Merci Julie! Merci d'être naturelle.. de ne pas être sûre de toi mais en même temps capable de faire tout et n'importe quoi par amour! Merci de m'avoir permis l'espace d'un roman d'avoir envie d'aller acheter un croissant pour te connaître, d'assister à un de ces diners entre copines..  Parfois tu m'as énervée.. ( elle ne peut pas être aussi gourde .. mais elle attend quoi ... mais elle va tout faire foirer... ) J'ai vibré avec toi et j'ai passé un super moment...

Andrei Makine « La musique d’une vie » Résumé : "Le premier concert du jeune pianiste Alexeï Berg est annoncé pour le 24 mai 1941. Fin du long purgatoire que sa famille a vécu durant les années de terreur. Promesse de célébrité future, de nouvelles rencontres parmi la jeunesse dorée de la capitale. Or, ce concert n'aura pas lieu. La vie d'Alexeï se jouera sur une partition différente, marquée par l'amour sans nom, par la familiarité avec la mort, par la découverte de la dignité des vaincus. Car ce "roman-destin" est d'abord un éloge de l'indomptable force de l'esprit, de la résistance intérieure. Et c'est aussi une histoire pleine d'un charme profond, qu'on lira et qu'on relira, un vrai joyau." Mon avis : Au moment où la vie du jeune homme aurait dû basculer vers le beau, elle bascule dans le sombre… Comme il le dit.. un peu comme la bataille navale… touché, coulé… Et au lieu de passer de l’ombre à la lumière, il se trouvera obligé à fuir, se cacher, usurper l’identité d’un soldat tombé sur le champ de bataille. Il survivra avec la peur d’être reconnu, la peur de se trahir. Il vivra aussi plusieurs sortes d’amour… Il se rendra insensible à la musique, jusqu’au jour où celle-ci explosera, jaillira de ses doigts, délivrant son être intérieur en même temps qu’elle le fera emprisonner. Encore une fois du grand Makine, un style magnifique, la sensibilité slave a à fleur de peau.

Andreï Makine  La femme qui attendait (2004) Résumé : Véra est l'un de ces êtres que Dostoïevski appelait " héros de l'extrême frontière ". Engagés à corps perdu dans leur quête spirituelle ou amoureuse, ils se débattent à la limite de la folie mais aussi de la vérité souveraine. Celle, charnelle et cosmique, qui exprime le dense mystère de leur vie, si humble d'apparence. La folie de Véra est d'attendre l'homme qu'elle aime, de refuser l'oubli, d'arracher à la solitude les âmes abandonnées par ceux qui préfèrent oublier. Mais surtout de garder l'espérance. Malgré tout. De la rencontre avec cette héroïne de " l'extrême frontière ", nous sortirons transfigurés, illuminés par l'intensité de son amour, de sa foi. Andreï Makine nous offre, après Le Testament français (prix Goncourt et prix Médicis 1999) et La Musique d'une vie (grand prix RTL-Lire 2001), un incroyable frisson de grâce. Mon avis : Un roman intemporel.. Vera est la Penelope des temps modernes, qui attend le retour de l’homme qu’elle a aimé, depuis 30 ans. Il est parti à la guerre, a été porté disparu.. et donc il est possible qu’il ne soit pas mort..Le roman de l’attente, de la solitude, du refus d’abdiquer face au temps qui passe. Sur fond de neige, de froid et de glace. Makine une fois encore charme par son écriture. Un livre sur le passage du temps, sur l’oubli. UN village hors du temps, des personnages oubliés, la vieillesse et la mort…  Et une rencontre au milieu de cette attente. Il veut faire cesser cette attente… Un autre personnage dans cette histoire… la barque.. Lieu de rencontre, de passage,  de mort, d’espérance, de solitude, de complicité.. Ce n’est pas le Makine que je préfère mais j’ai beaucoup apprécié.

Andreï Makine : Une femme aimée (janvier 2013)

Résumé : Défendre cette femme... Effacer les clichés qui la défigurent. Briser le masque que le mépris a scellé sur son visage. Aimer cette femme dont tant d'hommes n'ont su que convoiter le corps et envier le pouvoir. C'est cette passion qui anime le cinéaste russe Oleg Erdmann, désireux de sonder le mystère de la Grande Catherine. Qui était-elle ? Une cruelle Messaline russo-allemande aux penchants nymphomanes ? Une tsarine clamant son «âme républicaine» ? La séductrice des philosophes, familière de Voltaire et Diderot, Cagliostro et Casanova ? Derrière ce portrait, Erdmann découvre le drame intime de Catherine - depuis son premier amour brisé par les intérêts dynastiques jusqu'au voyage secret qui devait la mener au-delà de la comédie atroce de l'Histoire. L'art de ce grand roman transcende la biographie. L'effervescence du XVIIIe siècle européen se trouve confrontée à la violente vitalité de la Russie moderne. La quête d'Erdmann révèle ainsi la véritable liberté d'être et d'aimer. Mon avis : Alors pas emballée du tout. Oleg, jeune cinéaste russe d’origine allemande désire écrire un scénario sur Catherine de Russie, qui a les mêmes origines que lui.  Il va explorer le monde de ses amants, chercher à savoir si une fois au moins un homme l’a aimée. Le livre est un va et vient entre l’époque de Catherine et les années 80, années où il écrit puis tourne son film. Il soulève le problème de la censure, de la politique. Je trouve le livre brouillon. Plusieurs sujets évoqués qui pourraient être intéressants. Je ne suis pas entrée dans l’histoire, je n’ai pas fait connaissance avec les personnages.. Oleg vit plusieurs histoires, Catherine aussi… mais c’est lent.. Un aspect intéressant : la transformation radicale de la société dans les années 80 avec le changement à la tête de l’Etat qui bouleverse totalement l’industrie du cinéma ( entre autres choses) . Par contre un livre trop sexe et violence pour moi, avec peu de touches poétiques, même si les références au passé et la nostalgie sont présents par moments.

  Claire-Lise Marguier « Les noces clandestines » (2013) Résumé :La séquestration n'avait pas été préméditée. Tout au moins au début. Pour dire vrai, tout ce qui m'y a conduit est un enchaînement de hasard ; quand vous auriez cru à ma volonté de nuire ou à une part de perversité, vous vous seriez fourvoyés.
Je n'ai aucunement l'intention de vous détromper. Mais je peux vous raconter.
Mon avis : Quand dès la première page je ressens l’envie de noter toutes les phrases pour les retenir, c’est que cela s’annonce bien… Et cela continue. Une écriture magnifique, pour ce roman poème qui est un petit bijou. En attendant le décès de sa grand-mère un homme pour s’occuper refait toute la maison de la vielle dame. Et il crée une pièce « rouge » en sous-sol. Une fois la grand-mère décédée et la pièce terminée, l’homme se met en tête de trouver une personne « parfaite » pour l’y enfermer. Ni un vieux, ni un enfant… il finira par y entrainer un jeune et une relation ambiguë se nouera entre les deux êtres. Un recherche de la perfection, une ode à la beauté, un amour éthéré et absolu, une recherche de la soumission et une recherche de punition. La déification de la beauté, l’éloge des arts, du dessin, de la peinture, de la musique. Le jeu de l’ombre et de la lumière, au propre comme au figuré. Les couleurs, les mots, les sentiments… les mots sont le pinceau qui par petites touches, suggère les images.  Syndrome de Stockholm ? On se demande pourquoi ce jeune accepte la situation, se met sous l’influence de cet homme. Personne ne semble concerné par sa disparition, il semble être sans passé. Il ne se livre pas, il est là.. Un cocon malsain et envoutant. Un livre aussi sur le besoin de l’autre, sur le temps, sur l’idéalisation de l’être. Un livre que je recommande vivement, à lire pour la beauté des mots, la musique des phrases, les couleurs de la vie et de la non-vie..  C'est mon coup de cœur absolu depuis le début de l'année! Incontournable ! Magistral! De toute beauté !

Dominique Marny "Les nuits du Caire" (Roman) À mesure qu’elle découvre le Caire du roi Farouk, Clarissa trouve toutes les raisons de s’y attarder.
Ses rencontres avec Sélim, un Egyptien cherchant à faire entrer son pays dans la modernité, puis avec Emmanuel, qui possède des plantations de canne à sucre dans le Delta du Nil, vont changer son destin. À ses côtés, Louise, venue de Paris, pénètre dans le monde passionnant de l’Egyptologie grâce à Jérôme qui participe aux fouilles de sites archéologiques en Haute Egypte.
Palais bruissants de secrets, croisières sur le Nil, chansons d’Oum Kalsoum, silence des temples, c’est toute la magnificence d’une Egypte moins explorée que celle des pharaons qui se décline au fil de cette chronique chatoyante et documentée .
Mon avis : J'adore ces romans romantiques nous font vivre hors du temps... Facile à lire, petites intrigues sentimentales, joli décor... et bonne documentation aussi


Peter May "L'île des chasseurs d'oiseaux" (Roman policier - trilogie écossaise1) Marqué par la perte récente de son fils unique, l'inspecteur Fin Macleod, déjà chargé d'une enquête sur un assassinat commis à Edimburg, est envoyé sur Lewis, son île natale, où il n'est pas revenu depuis dix-huit ans. Un cadavre exécuté selon le même modus operandi vient d'y être découvert. Cependant, dès l'autopsie effectuée par le médecin légiste, Fin ne croit plus à un lien entre les deux affaires.
Sur cette île tempétueuse du nord de l'Ecosse, couverte de landes, où l'on se chauffe à la tourbe, pratique encore le sabbat chrétien et parle la langue gaélique, Fin retrouve les acteurs de son enfance, à commencer par Ange, chef tyrannique de la bande dont il faisait partie. Marsaili, son premier amour, vit aujourd'hui avec Artair. Ce même Artair dont le père a perdu la vie en sauvant celle de Fin lors de l'expédition qui, chaque année, depuis des siècles, conduit une douzaine d'hommes sur An Sgeir, rocher inhospitalier à plusieurs heures de navigation, pour y tuer des oiseaux nicheurs.
Que s'est-il passé il y a dix-huit ans entre ces hommes, quel est le secret qui pèse sur eux et ressurgit aujourd'hui ?
Sur fond de traditions ancestrales d'une cruauté absolue, Peter May nous plonge au coeur de l'histoire personnelle de son enquêteur Fin Macleod. Fausses pistes, dialogues à double sens, scènes glaçantes : l'auteur tient le lecteur en haleine jusqu'à la dernière page.
Mon avis: il est magnifique jusqu'à bout... suspense total et angoisse..... et super tremplin pour le suivant.

 
Peter May "L'homme de Lewis"  (Trilogie écossaise tome 2) Quatrième de couverture : En rupture de ban avec son passé, Fin Macleod retourne sur son île natale de Lewis. La mort tragique de son jeune fils a pulvérisé son mariage. Impuissant et résigné, il a quitté la police. La lande balayée par les vents, la fureur de l'océan qui s'abat sur le rivage, les voix gaéliques des ancêtres qui s'élèvent en un chant tribal : il pense pouvoir retrouver ici un sens à sa vie. Mais, Fin à peine arrivé, on découvre le cadavre d'un jeune homme, miraculeusement préservé par la tourbière. Les analyses ADN relient le corps à Tormod Macdonald, le père de l'amour de jeunesse de Fin, et font de lui le suspect n° 1. C'est une course contre la montre qui s'engage alors : l'inspecteur principal est attendu sur l'île pour mener l'enquête et il n'épargnera pas le vieil homme, atteint de démence sénile. Au rythme des fulgurances qui traversent l'esprit malade de Tormod, le passé ressurgit, douloureux, dramatique, et dévoile le sort que la société écossaise a réservé pendant des décennies aux «homers» : ces enfants orphelins ou abandonnés que l'Église catholique envoyait sur les îles Hébrides. Après L'Île des chasseurs d'oiseaux, on retrouve ici avec bonheur la figure d'un enquêteur indécis à la croisée des chemins, tenté de construire son avenir sur les cendres du passé. L'Écosse mystérieuse, majestueuse et sauvage est un écrin de rêve pour ces vies dans la tourmente, magistralement orchestrées par Peter May magistral... Cette enquête revient sur des parties de l'histoire d'Ecosse ignorées. L'enquête est passionnante, les paysages donnent envie de retourner en Ecosse, dans cette ambiance si particulière. les personnages sont attachants..

 

 Peter May "Le braconnier du lac perdu" (Roman policier - trilogie écossaise3) Résume de l’éditeur : Depuis qu'il a quitté la police, Fin Macleod vit sur son île natale des Hébrides, à l'ouest de l'Écosse. Engagé pour pourchasser les braconniers qui pillent les eaux sauvages des domaines de pêche, il retrouve Whistler, son ami de jeunesse. Le plus brillant des enfants de Lewis. Le plus loyal aussi qui, par deux fois, lui a sauvé la vie. Promis au plus bel avenir, il a pourtant refusé de quitter l'île où il vit aujourd'hui comme un vagabond ; sauvage, asocial, privé de la garde de sa fille unique. Et d'entre tous, il est le plus redoutable des braconniers. Quand Fin se voit contraint de le traquer, Whistler, de nouveau, l'arrache à la mort et le conduit jusqu'à un lac qui abrite depuis dix sept années l'épave d'un avion. L'appareil, que tous croyaient abîmé en mer, recèle le corps d'un homme, assassiné. Dans sa quête pour résoudre l'énigme, Fin opère un retour vers le passé qui le confronte aux trois femmes qui ont marqué sa vie : Marsaili qui a hanté toute son existence, Mairead à la voix pure qui a envoûté ses premières années d'homme, Mona dont l'a séparé pour toujours la mort tragique de leur fils. Opus final de la trilogie de Lewis, Le Braconnier du lac perdu en est aussi le plus apocalyptique. Alors que ressurgissent les démons enfouis et que les insulaires affrontent une nature dévastatrice, l'heure des comptes a sonné et les damnés viennent réclamer leur lot de victimes.

Katarina Mazetti « Entre Dieu et moi c’est fini » Quatrième de couverture : Linnea a quinze ans, plein de complexes et pas mal de questions qui lui trottent dans la tête. La seule qui la comprenait, c’était Pia, sa meilleure amie, son amie pour la vie… enfin, pour cent vingt jours, “sans compter les week-ends”, Linnea a fait le calcul une fois. Depuis que Pia est morte.
Avec Pia, elle pouvait parler de tout : de l’amour, de la mode, de Markus, le beau gosse dont toutes les filles rêvent, de son père qu’elle voit deux fois par an, de sa mère qui vit avec son nouveau conjoint une relation tumultueuse. Et de Dieu. Qu’est-ce que ça signifie “croire en Dieu” ? Car ce n’est pas exactement la même chose que le père Noël. Une chose est sûre, ce n’est pas la peine de compter sur Dieu pour résoudre les équations du second degré. Seulement voilà, Pia n’est plus là. Alors Linnea se souvient, puisque, comme dit son excentrique grand-mère, “pour pouvoir oublier quelque chose, il faut d’abord bien s’en souvenir”.

C'est un petit livre , en fait le premier d'une trilogie. C'est un livre sensible sur le mal-être des adolescents. Sur une amitié et sur la douleur de ne pas avoir été là. Sur la douleur de celle qui reste et son refus d'accepter la mort de son amie. Sur l'importance de l'amitié à cet âge-là. Et sur les questions qu'on se pose, sur la vie, l'amour, la mort..  A la fois drôle et touchant. Un petit livre (156 pages) à mettre dans les mains de toutes les ados à mon avis. L'humour de l'auteur est là. Ce qui est surprenant est que ce livre aurait pu être écrit par une ado pour une amie disparue. Les titres des chapitres sont magnifiques..

Katarina Mazetti "la fin n’est que le début" ( Roman) Quatrième de couverture : C'est l'année du bac pour Linnea. L'année où elle croit voir Pia à la cafèt ! Evidemment non, ce n'est pas Pia puisqu'elle s'est suicidée, c'est son frère Per. Un jeune blanc-bec devenu lieutenant dans la marine. Et qui traîne avec des minettes qui pourraient prétendre au titre de Miss Super Fringues de l'Année. Mais Linnea n'a rien perdu de son franc-parler, et c'est avec elle que Per passe des heures à discuter et batailler...
Linnea n'aurait jamais cru tomber amoureuse de quelqu'un comme Per. Il y a comme un petit quelque chose qui lui échappe. La question est : jusqu'où peut-elle l'accepter ? A partir de quelle petite lâcheté trahit-on l'autre ? A partir de quelle petite faiblesse se trahit-on soi-même ?
facile et léger. La suite des aventures de Linnéa.  Elle a grandi ; elle est en année du bac.. elle est toujours aussi nature et attachante. Et elle démontre que l’amour, c’est important, que le chagrin d’amour, c’est la fin du monde, mais que la vie existe après.. Ado, je crois que j’aurais bien aimé avoir cette nana dans ma classe…

Katarina Mazetti « Le caveau de famille» Résumé : Qu'advient-il de Désirée, la bibliothécaire, et de Benny, le paysan. Elle, dévore les livres comme les produits bio, lui, élève des vaches et n'imagine pas qu’on puisse lire « de son plein gré ». Pourtant, ils s'accordent trois essais pour avoir un enfant ensemble. Si cela ne donne rien, c'est terminé pour toujours. Et si ça marche... La suite de «Le mec de la tombe d'à côté». Comme le disait un critique littéraire suédois : « Le quotidien tue l'amour, la vie de famille l'enterre. » C'est gai. Bienvenue dans le caveau de famille ! Pétillant et jubilatoire. « Un bonheur qui ne vous lâche pas. » Mon avis : Alors oui, très sympa. Mais nettement une suite… Beaucoup moins aimé que "le mec de la tombe d'à côté". Des « pétillances » oui, ces petits chapitres une fois elle, une fois lui, que j'avais apprécié aussi dans le tome précédent,  mais surtout la vie à la ferme d'un couple débordé pas la vie et les mômes.. 

 

Haruki Murakami "1Q84" livre 1

Quatrième de couverture : Au Japon, en 1984. C'est l'histoire de deux mondes, celui réel de 1984 et un monde parallèle tout aussi vivant, celui de 1Q84. Deux mondes imbriqués dans lesquels évoluent, en alternance, Aomamé et Tengo, 29 ans tous deux, qui ont fréquenté la même école lorsqu'ils avaient dix ans. A l'époque, les autres enfants se moquaient d'Aomamé à cause de son prénom, « Haricot de soja », et de l'appartenance de ses parents à la nouvelle religion des Témoins. Un jour, Tengo l'a défendue et Aomamé lui a serré la main. Un pacte secret conclu entre deux enfants, le signe d'un amour pur dont ils auront toujours la nostalgie.
En 1984, chacun mène sa vie, ses amours, ses activités.
Tueuse professionnelle, Aomamé se croit investie d'une mission : exécuter les hommes qui ont fait violence aux femmes. Aomamé a aussi une particularité : la faculté innée de retenir quantité de faits, d'événements, de dates en rapport avec l'Histoire.
Tengo est un génie des maths, apprenti-écrivain et nègre pour un éditeur qui lui demande de réécrire l'autobiographie d'une jeune fille échappé ç la secte des Précurseurs. Il est aussi régulièrement pris de malaises lors desquels il revoit une scène dont il a été témoin à l'âge d'un an et demi.
Les deux jeunes gens sont destinés à se retrouver mais où ? Quand ? En 1984 ? Dans 1Q84 ? Dans cette vie ? Dans la mort ?
une fois de plus je tombe sous le charme de l’univers de Murakami. Une mise en abime du roman entre les deux protagonistes, un monde ou on navigue entre le réel et l’imaginaire, la frontière se faisant de plus en plus floue à mesure qu’on avance dans le roman…  La secte Aum a inspiré la secte des Précurseurs ; 1Q84 en miroir inversé du 1984 de George Orwell. Little people contre Big brother. Contrairement au roman d’anticipation de George Orwell, qui dénonce les systèmes totalitaires, le roman de Murakami décrit la tyrannie rampante, nichée dans tous les rouages de la société. L’ennemi n’est pas désigné. Il est mouvant, protéiforme, incompréhensible.

 Source et intégralité du commentaire très bien fait : http://www.francetv.fr/culturebox/1q84-dharuki-murakami-succes-dune-trilogie-urbaine-et-onirique-66411

Haruki Murakami "1Q84" livre 2 Résumé de l'éditeur (10-18) Le monde 1Q84 a été révélé. Miroir d'un univers à la dérive ou promesse d'un présent recomposé hors des ténèbres, il déploie ses brumes oniriques et ses deux lunes. Autour de lui, Tengo et Aomamé gravitent, voués à leur destin. Livre 2 du best-seller mondial, le chef-d'œuvre de Murakami découvre la vérité humaine à la frontière des mirages. Toujours cette atmosphère si particulière.. Je dois dire que je suis impatiente de lire la suite ( tome 3 qui est aussi en 10-18 ). la frontière entre les 2 mondes est impalpable, les personnages à la fois réels et insaisissables.. Toujours sous le charme

 
Michela Murgia La guerre des saints ( titre original: "L'incontro" ) - traduction française 2013 - Michela Murgia est née à Cabras en 1972. Après « Accabador », Prix Page des libraires 2011, elle a publié en Italie Ave Mary, un essai sous-titré « Et l'Eglise créa la femme ». Ses livres sont traduits dans de nombreuses langues.

Quatrième de couverture :  Chaque année, Maurizio passe les vacances d'été chez ses grands-parents à Crabas, un village sarde. En compagnie de Giulio et de Franco Spanu, il y goûte l'amitié et la vie de la communauté qui, en ces lieux, se conjugue à la première personne du pluriel. Ensemble ils multiplient les aventures rocambolesques dans les rues ou sur les rives de l'étang, la fronde au poing, ne se calmant qu'à la nuit tombée pour écouter les histoires de fantômes et de créatures fantastiques que distillent les vieillards, assis devant leurs portes. Mais un jour, une annonce en apparence anodine - la fondation d'une nouvelle paroisse - fait voler en éclats la sérénité des habitants, les divisant en deux factions ennemies et les plongeant dans un terrible conflit qui culminera le jour de Pâques, lors de la traditionnelle procession de la Rencontre. Enfants de choeurs, les trois amis en deviendront malgré eux les acteurs.
À la fois drôle et profond, ce roman d'apprentissage, qui adopte le rythme rapide des équipées malicieuses des trois garçons, est aussi un hymne à l'amitié dont les liens sont souvent plus forts que ceux du sang.
 Court trop court! 115 pages... Basé sur une histoire vraie, plein de justesse et de tendresse..
J'ai eu l'impression de faire un bond en arrière dans le temps, et de me retrouver du temps de Don Camillo et Peppone.... matiné de l'ambiance de Gaudé dans Le Soleil des Scorta ... Une querelle de clocher, un petit village sarde, qui courrait être corse je pense... des enfants, une nouvelle paroisse...
C'est un roman sur l'amitié, les petites histoires des villages, les luttes d'influence...

 

Nele Neuhaus "Flétrissure"

Quatrième de couverture : Le meurtre a tout de l'exécution. Qui a bien pu tuer d'une balle dans la tête cet homme de quatre-vingt-douze ans ? Par ailleurs la victime, David Josua Goldberg, devait connaître son assassin car il n'y a aucune marque d'effraction, juste un chiffre mystérieux écrit sur le mur avec du sang. L'affaire devient encore plus étrange lorsque, à l'autopsie, on découvre, sur le bras gauche de Goldberg, la trace du tatouage effacé de son groupe sanguin. Comment peut-on trouver sur un Juif, rescapé des camps de concentration, ce signe infamant, celui que portaient tous les membres de la SS ?
Avant même que le très distingué commissaire Oliver von Bodenstein et sa collègue, la très prosaïque Pia Kirchhoff, aient pu commencer à enquêter, l'affaire leur est retirée par ordre du ministère de l'Intérieur allemand. Mais bientôt les meurtres se succèdent, tous plus énigmatiques les uns que les autres. Chaque fois les victimes sont très âgées et le mode opératoire d'une atroce cruauté. Bientôt, les deux enquêteurs concentrent leurs soupçons sur une famille éminemment respectée de la haute société francfortoise. Le lecteur s'infiltre peu à peu dans le monde fermé de la grande bourgeoisie allemande, qui, derrière les grilles de ses magnifiques propriétés, sait si bien garder ses terribles secrets...
Polar magistral, Flétrissure a imposé Nele Neuhaus comme un auteur de premier plan. Ses livres, vendus en Allemagne à des centaines de milliers d'exemplaires, sont en cours de traduction dans plus de vingt pays
. Alors c'est un polar qui tient en haleine jusqu'au bout... dans un contexte historique qui a bien des choses à révéler... Qui se cache derrière ce clan respectable? Est-il possible que ces personnes bien-pensantes, qui font le bien, ces juifs respectables puissent avoir quelque chose à cacher ? des secrets de famille ? un passé trouble? Pourquoi tuer ces petits vieux?
Oliver von Bodenstein et sa collègue Pia Kirchhoff vont mener l'enquête.. ils ne sont pas au bout de leurs surprises.
je me réjouis de retrouver ce tandem dans de nouvelles aventures.

 

Yoko Ogawa : La mer (nouvelles)  Un enfant révèle l'existence d'un instrument de musique unique au monde.
Dans un bureau de dactylographie, une employée s'attache à la portée symbolique des caractères de plomb de sa machine.
Avec discrétion, un jeune garçon se mêle au groupe qui ce jour-là visite sa région. Dans l'autocar, un vieux monsieur très élégant s'intéresse à l'enfant. Cet homme est un ancien poète...
Une petite fille devenue muette retrouve sa voix devant la féerie d'une envolée de poussins multicolore...
Un recueil de nouvelles poétiques et tendres dans lequel le lecteur retrouve l'univers rêveur de Yoko Ogawa, cette proximité entre les différentes générations ; ces héritages spirituels soudainement transmis à un inconnu et ces êtres délicats qui libèrent les souvenirs effacés en offrant un coquillage, une aile de libellule, une mue de papillon...
Yoko Ogawa est née en 1962, elle vit au Japon. Tous ses livres traduits en français sont publiés aux éditions Actes Sud.
 

 Alors je n'ai pas accroché. Peut-être la traduction ? Bien je reconnais que les nouvelles, ce n'est pas le type de littérature que j'affectionne tout particulièrement.. mais je me suis sentie totalement étrangère... Quelques jolies phrases bien sûr.. mais je suis passée totalement à coté... pas de souffle poétique magique pour moi...

 

Jean d'Ormesson      :  La Conversation de , Éditions Héloïse d'Ormesson, 120 p.

Résumé :  Et si j'instaurais l'Empire? C'est la question que pose Bonaparte à Cambacérès dans un éblouissant dialogue imaginé par Jean d'Ormesson. Merci Monsieur  d'Ormesson. Une petite soirée au théâtre grâce à vous... Quand l'ambition fait rêver, quand tout semble possible, quand l'avenir semble s'ouvrir, quand l'étincelle qui brille dans les yeux de Jean d'Ormesson passe par là... Gonflé d'imaginer une conversation entre les 2 protagonistes.. et bien réussi".

Parot Jean François : "l’enquête russe" Présentation de l'éditeur . 1782. La France et les Insurgents américains sont en passe de l’emporter sur l’Angleterre. Le tsarévitch Paul, sous le nom de comte du Nord, séjourne incognito à Paris, étape de son tour d’Europe. Versailles entend se concilier les faveurs de l’héritier de l’empire russe. Nicolas Le Floch reçoit mission de Sartine et de Vergennes de monter un subterfuge lui permettant de gagner la confiance du fils de Catherine II. Qui assassine au même moment le comte de Rovski, ancien favori de la tsarine, exilé à Paris ?
Au cours d’une enquête minutieuse, et tout en participant aux divers événements de la visite princière, Nicolas Le Floch et l’inspecteur Bourdeau vont avancer pas à pas, de surprise en surprise, dans les milieux parisiens du jeu, de la galanterie, du négoce et de l’espionnage. Y a-t-il un lien entre ce crime et des meurtres à l’ambassade russe ? Qui massacre des filles galantes des boulevards ? Quel jeu pratiquent les entours du prince ? Qui est la mystérieuse princesse de Kesseoren, escroc de haut vol ? Que vient faire dans cet imbroglio un agent du Congrès américain protégé par Benjamin Franklin ?
Nicolas parviendra-t-il à dénouer les écheveaux mêlés de ces intrigues ? Quelle découverte lui réserve une quête qui mettra une nouvelle fois en cause ses fidélités ? Entouré des siens sous la houlette incertaine d’un Sartine tortueux, le commissaire des Lumières affrontera périls et trahisons…
Comme toujours, un vrai plaisir avec ce nouveau roman mettant en scène Nicolas.

  Petterson Per :"Pas facile de voler des chevaux"(Norvège) À soixante-six ans, Trond Sander se retire dans une petite maison près d'un lac, au nord-est de la Norvège. Il a le sentiment que son rêve de quiétude et de solitude est en passe de se réaliser, mais un soir il fait la connaissance de son voisin Lars. Cette rencontre le replonge dans l'été de ses quinze ans, en 1948. À cette époque, en vacances seul avec son père, il retrouve son camarade Jon. Ensemble, ils «volent des chevaux» pour de petites échappées. Une fois pourtant cela se termine mal : il tombe de cheval et se blesse, puis assiste, impuissant, à une étrange explosion de rage et de violence chez Jon. Trond se souvient de l'effroyable accident survenu dans la famille de Jon, du passé insoupçonné de son père, révélé par un voisin ; il ne se doutait pas alors que les événements dramatiques survenus pendant la Seconde Guerre mondiale allaient jeter leur ombre sur sa propre famille et lui ravir son père.  Pas facile de voler des chevaux est un livre d'une intensité dramatique rare, habilement construit autour des secrets des personnages principaux. Les réminiscences d'un narrateur au soir de sa vie et son évocation d'un été inoubliable sont tout simplement bouleversantes.

C’est un très beau roman, plein de mélancolie, très sensible mais ne versant jamais dans la sensiblerie où tous les éléments qui forment la vie sont évoqués avec pudeur, douleur parfois, mais sans pathos. Une rencontre fait ressurgir les souvenirs et les interrogations du passé. C’est un magnifique texte sur les non-dits, sur les relations père-fils, sur la solitude, sur les secrets avec lesquels il faut vivre, sur l’amour de la nature aussi. Les conditions climatiques, la nuit, l’orage, le sombre et la clarté, la rivière, la route, les arbres… le silence, les regards et la présence silencieuse sont également partie prenante dans l’histoire. C’est aussi un récit en demi-teinte sur l’amitié entre jeunes garçons. Ayant choisi la solitude de la forêt pour finir sa vie, les souvenirs vont permettre au héros de peupler ses jours. Deux périodes charnières dans la vie de Trond. Le passage à l’adolescence (pendant la Seconde Guerre Mondiale qui joue un grand rôle dans le déroulement des événements) et le passage à la vieillesse. La peur de quitter l’enfance, de mal négocier le virage vers l’âge adulte, et la crainte de pas assurer le passage vers la dernière partie de la vie. Et pour l’accompagner, le hasard de la vie mettra sur son chemin un homme qui a fait basculer sa jeunesse dans l’incertitude et l’incompréhension. 

"Cadix ou la diagonale du fou" Arturo Perez-Reverte  (Roman)

Résumé : Cadix, 1811. Joseph Bonaparte est sur le trône d'Espagne et le pays lutte contre l'occupation des armées napoléoniennes. Mais dans la ville la plus libérale d'Europe, les batailles sont d'une autre nature. Des jeunes filles y sont brutalement assassinées à coups de fouet, à l'endroit exact où tombent les bombes françaises. Ces meurtres tracent sur la cité une carte sinistre, un échiquier sur lequel la main d'un joueur invisible semble déplacer ses pions selon les lignes de tir, la direction des vents ou de savants calculs de probabilités, scellant le destin des personnages : un policier brutal et corrompu, l'héritière d'une importante compagnie de commerce maritime, un corsaire prêt à risquer sa vie par amour, un taxidermiste misanthrope et un excentrique artilleur français.
Cadix, ou La Diagonale du fou narre la fin d'une époque dans une ville énigmatique et ténébreuse sous l'apparente blancheur de ses murs et de sa lumière océane.
Heureusement que dans les remerciements, en page 765 l'auteur écrit " que c'est un roman et pas un livre d'histoire".... car franchement j'ai douté jusqu'à la page 764... Je me suis accrochée, en attendant que le roman démarre.... ben il n'a pas beaucoup démarré. Mais je ne me suis pas ennuyée... Mais pour moi c'est l'histoire de Cadix à une période donnée; j'ai l'impression d'avoir beaucoup appris sur la guerre, les bombes, les obusiers... sur le caractère des personnages mais ... Trop violent... combats de coq, blessures des champs de bataille, l'art de la taxidermie... c'est un trop sanglant...... mais bien écrit, bien traduit. Belle peinture des gaditans et des gaditanes, de la mentalité des corsaires et des marins... De loin pas mon préféré... trop dur... trop rapport de guerre, trop technique...
Citation : "Il est dans l'ordre que le feu nous brûle, parce qu'il est de son essence de brûler ; il est dans l'ordre que le méchant nuise, parce qu'il est de son essence de nuire. "

  Anne Perry ; "Pentecost Alley" (Série Charlotte/Policier)Deux ans après le massacre des prostituées de l'East End par Jack l'Éventreur, un tueur est de nouveau à l'oeuvre dans le quartier de Whitechapel. Meurtres rituels dans les bas-fonds de Londres ? Qui sont les membres du Hellfire Club dont un insigne a été trouvé près du corps mutilé de la fille de joie ? Et en quoi ce fait divers, somme toute banal pour l'époque, réclame-t-il l'intervention du commissaire Thomas Pitt ? Ce dernier va se trouver confronté à la puissante famille des FitzJames dont l'influence à Londres est telle qu'il n'aura pas droit au moindre faux pas. Que vaut en effet la parole d'une prostituée contre celle d'un FitzJames ?  Mon avis :  Et voili voila... Charlotte et Emily s'en mêlent.. Pitt est pris à parti... Mais que fait la police ? Une super enquête.. jusqu'à la dernière page...  Merci la bibliothèque! Pour les polars, c'est le top... cela permet de reporter le budget livre sur des cd ou des livres autres, de continuer à lire des polars gratuitement et de ne pas surcharger les tablards.

Anne Perry : « Ashworth Hall » (Policier)

Résumé : En cette fin de XIXe siècle, les dissensions politiques et religieuses en Irlande n'en finissent pas d'empoisonner le gouvernement britannique ; la guerre civile menace. Une rencontre secrète est alors organisée entre protestants et catholiques irlandais dans le superbe manoir d'Ashworth Hall, et le commissaire Pitt se voit contraint d'assurer, en toute discrétion, la sécurité du lieu. Aidé de l'inspecteur Tellman, déguisé en valet et plus bougon que jamais, et de sa femme Charlotte, Pitt surveille le déroulement de cet événement à hauts risques tandis que la tension monte entre les invités. Lorsque l'un des convives est assassiné, l'atmosphère orageuse d'Ashworth Hall pourrait bien tourner à l'explosion de violence et mettre en péril la paix de tout le royaume... Et voilà Charlotte et Pitt conviés à la réunion … Gracie devient camériste ( au fait saviez-vous que pour le linge blanc ne jaunisse pas il faut tapisser vos tiroirs en bleu ?) et Tellman n’apprécie pas du tout d’être le domestique de Pitt ! L’ambiance entre les catholiques et les protestants est électrique… Charlotte et Gracie  mènent l’enquête… comme de bien entendu ! Un huis-clos ou tout le monde s’inquiète pour tout le monde. Dans une ambiance tendue de discussions entre nationalistes, dans un monde de trahisons amoureuses…  La suspicion à tous les étages… et le règne du politique, de la manipulation, des pistes et des fausses-pistes. Encore un très bon Anne Perry, sur un sujet politique cette fois.

  Anne Perry : « Brunswick Gardens » (Policier)

Résumé : En cette année 1891, à Londres, chez le très respecté pasteur Parmenter, éminent théologien promis à de hautes fonctions, l'atmosphère est lourde et la situation « fâcheuse ». Un meurtre vient d'être commis et la victime n'est autre que la belle assistante du pasteur, Unity Bellwood, une femme libre, féministe et grande militante des théories de Darwin. Les suspects ne manquent pas, car les idées modernes de la jeune femme lui avaient valu de nombreuses inimitiés dans la maison. Chargé de cette épineuse affaire, le commissaire Thomas Pitt, aidé de sa femme, la clairvoyante Charlotte, devra plus que jamais faire preuve de tact et d'habileté. Les consignes sont claires : éviter un scandale. Sur fond de pressions politiques et de querelles religieuses, c'est un véritable parcours d'obstacles qui attend les Pitt, d'autant plus qu'un des occupants de la maison est une personne qu'ils connaissent tous deux fort bien. Celui-ci est très particulier.. En effet on est un peu les témoins des déchirements et des discussions des membres de la famille Parmenter. Alors oui Thomas et Charlotte sont là, mais presque comme des spectateurs car les indices et les avancées se font en suivant les discussions des personnes concernées et qui parlent avec le vicaire que les Pitt connaissent et qui vit dans la maison. C’est aussi un exposé sur le darwinisme qui met à mal la croyance aveugle en Dieu ; c’est aussi la rivalité entre l’église anglicane et la catholique, une réflexion sur la confrontation foi/science… Et puis au moment ou on commence à se demander si les Pitt vont commencer à enqueter… ils déboulent et c’est parti… Suspense jusqu’à la fin.

Anne Perry : « Half-moon street » (Policier) : Résumé : En cet automne 1891, Londres sembles bien triste au commissaire Thomas Pitt, depuis que sa chère Charlotte est partie se reposer à Paris. Mais il n'a guère le temps de sombrer dans le spleen, car la découverte du corps d'un homme habillé en femme dans une barque, sur la Tamise, l'entraîne dans une nouvelle aventure pleine de mystère. Qui était la victime et pourquoi cette mise en scène macabre ? Aidé de l'irascible sergent Tellman, Pitt fouille les consciences et les coeurs de la haute société, arpentant les coulisses des théâtres où se jouent les pièces d'un certain Oscar Wilde. Gentlemen et ladies irréprochables peuvent parfois cacher de bien dérangeantes vérités... Et encore une belle enquête de Thomas. Cette fois dans le monde du théâtre et de la photographie. On y croise (très brièvement) Oscar Wilde.. et on en apprend un peu plus sur la famille de Charlotte et Emily…

Anne Perry : « Buckingham Palace Gardens » (Policier)  Quatrième de couverture : Thomas Pitt, agent des services très secrets de la reine Victoria, la Special Branch, et son supérieur, le glacial Narraway, sont convoqués de toute urgence au palais de Buckingham. L'impensable vient de se produire : un crime barbare a été commis sur la personne d'une prostituée, retrouvée au petit matin dans un placard. La jeune femme était « invitée » à une fête très privée donnée par le prince de Galles… Le coupable doit être désigné et l'affaire étouffée au plus vite, avant que le scandale ne s'ébruite hors du palais, au risque de mettre la Couronne en péril...

 25 ème aventure de Thomas Pitt. Cette fois, l’aide viendra de Gracie. Suspense de bout en bout.. je crois que c’est l’enquete la plus difficile et la plus aboutie de la série. Passionnant de bout en bout !


Anne Perry : "Southampton Road" (Série Charlotte/Policier) Fraîchement réintégré à son poste de Bow Street et félicité par la reine victoria en personne pour sa précédente affaire, le commissaire Thomas Pitt n'a guère le temps de se réjouir.
Le voilà de nouveau congédié et sommé de rejoindre la très obscure Special Branch. son ennemi le plus acharné, le machiavélique Voisey, est de retour à la tête du " cercle intérieur ", la société secrète la plus puissante et la plus mystérieuse de l'empire britannique ! a l'approche des élections parlementaires, thomas pitt doit à tout prix découvrir les intentions du sinistre personnage afin de mieux déjouer ses plans.
Plongé bien malgré lui au coeur des arcanes du pouvoir, alors que l'étau se resserre, Pitt n'a que quelques jours pour empêcher le royaume tout entier de sombrer dans le chaos.
Toujours un plaisir  de retrouver Londres en compagnie de cette petite famille.. Ah la vie d'un policier n'est pas simple... surtout quand les politiques font la loi...

Anne Perry « une mer sans soleil » (2010) Résumé : Sur la jetée de Limehouse, la brume dérobe au jour de terribles secrets... Peu après le suicide d'un honorable docteur, c'est le corps d'une femme que l'on retrouve mutilé. Trop averti pour croire aux coïncidences, Monk ne tarde pas à pénétrer l'envers trouble du commerce pharmaceutique. Une affaire qui menace de compromettre les plus hautes sphères de la société... Mon avis : 18ème aventure de Monk. Un meurtre atroce. une femme évicérée, un éminent professeur qui se suicide dans un parc, une enquete dans le monde de l'opium... et voici nos héros qui partent enqueter.. Esther, Sir Oliver, Monk, son ancien patron et "meilleur ennemi".. tout le monde est de la partie...
Et le suspense va durer.. Enquête de tous les protagonistes, recherche de témoins, le tout sur fond de procès et de scandale politique possible. On pénètre dans le monde des vendeurs d'opium.. Et cette fois on est persuadés qu'il est important d'a les lire dans l'ordre car sinon on perd de nombreuses allusions aux enquêtes passées et au "fil rouge"...

Anne Perry « Bedford Square » (2006) Résumé : Shocking ! Le général Balantyne ne décolère pas contre cet inconnu qui a eu le mauvais goût de venir mourir sur son perron de Bedford Square. Pour Thomas Pitt, chargé de l'enquête, l'existence d'un lien entre la victime et le vieux militaire ne fait cependant aucun doute, mais pour le découvrir il va lui falloir explorer les arcanes de la haute société victorienne. Et lorsqu'il s'agit de s'introduire dans ce milieu huppé, aucune aide ne lui est plus précieuse que celles de sa femme, l'intrépide Charlotte, de son amie Lady Vespasia, et de l'indispensable bonne Gracie. Ensemble, ils vont peu à peu découvrir l'odieux chantage dont étaient victimes six des personnages les plus influents du royaume et qui menaçait leur bien le plus cher dans cette société impitoyable : leur réputation. Toujours sympa mais pas un des meilleurs...

 

Pivot Bernard « Oui mais quelle est la question ? » ( Editions Nil - 2012) «Pour mon malheur, le questionnement grâce auquel je me suis fait un nom dans la presse écrite, à la radio et à la télévision, s'est étendu à ma vie privée. Je souffre d'une maladie chronique que j'appelle la "questionnite". Son symptôme est évident, identifié de tous mes proches : je n'arrête pas de leur poser des questions. Je ne peux pas m'en empêcher. C'est plus fort que moi. C'est une seconde nature. Je suis en état de perpétuelle curiosité. Et de manque si je n'arrive pas à la satisfaire. Je ne suis pas le type qui se contente d'un machinal "Comment vas-tu ?". Je veux savoir. Quoi ? Peu importe, je veux savoir. Toute personne détient de grands et de petits secrets qu'elle n'entend pas divulguer, mais que mes questions peuvent l'amener à avouer. Il n'y a pas d'homme ou de femme sans double fond. Sans mystères, sans cachotteries, sans arrière-pensées. Moi, j'en ai. Beaucoup. Heureusement, je ne suis jamais tombé sur un loustic comme moi qui vous bombarde de questions et qui, à la longue, devient insupportable.»

Insupportable! Petit livre lu en quelques heures qui rend le personnage - que j'aimais bien - antipathique, gonflé par son importance, utilisant sa notoriété pour faire sauter ses amendes et donner des passe-droits...
Quelques jolies formules mais il est certain que je ne vais plus voir ou écouter "Monsieur MOI JE" de la même manière. Même si certains passages sur la "questionnite" et des passages sur la méthode d'intervieweur sont bons, il reste un malaise face au personnage...

Kate Queen « la maitresse de Rome » 2012

 

Résumé : Rome, Ier siècle après J.-C. Thea, esclave juive, est soumise aux caprices de sa maîtresse. Sa rencontre avec le gladiateur Arius attise la jalousie de cette dernière et Thea est vendue à une maison close éloignée de Rome. Elle attire pourtant l'attention de l'empereur et devient sa favorite. Pour vivre leur amour, Thea et Arius vont devoir faire preuve de la plus grande discrétion. Premier roman.

Jeux du cirque, banquets, orgies, complots... Dans cette formidable saga antique, Kate Quinn fait revivre avec panache l'univers dépravé et sanglant de la Rome du Ier siècle.
Jeune esclave juive soumise aux caprices de l'arrogante Lepida Pollia, sa maîtresse, Thea connaît pour la première fois le bonheur dans les bras du gladiateur Arius le Barbare, la nouvelle coqueluche de Rome. Mais leur idylle attise la jalousie de Lepida, qui s'emploie de son mieux à les séparer.
Cette dernière n'est pas le seul obstacle à se présenter sur la route des deux amants. Grâce à ses talents de musicienne, la belle Thea ne tarde pas à être remarquée de l'aristocratie romaine... et d'un dangereux admirateur : l'empereur Domitien, un homme brillant mais cruel qui en fait sa favorite. Devenue la femme la plus influente de Rome, Thea doit plus que jamais garder son amour pour Arius secret.
Mon avis : Moi je suis cliente.. Les roman fleuve, romantiques, sur fond historique.. Pour l'été.. pas de prise de tête, des héros plein de vie et de couleur.. Parfait pour l'été.

  Le palais de minuit, Carlos Ruiz Zafon Quatrième de couverture : Calcutta,1916. Un soldat anglais fuit dans les ombres nocturnes de la Cité des palais. Au creux de ses bras, il abrite des jumeaux de quelques jours qu'il vient d'arracher à un mystérieux criminel. Confiés à leur grand-mère, les jumeaux, un garçon et une fille, sont séparés. Sheere reste avec sa grand-mère, Ben est confié à un orphelinat. Le jour de leur seize ans, Sheere retrouve Ben à l'orphelinat. Il s'y est fait six fidèles amis avec lesquels il a formé la Chowdar Society. La nuit, les sept enfants se réunissent dans une grande bâtisse désolée qu'ils ont baptisée le "Palais de Minuit". À son tour, Sheere est admise à la Chowdar Society. Mais dès que les jumeaux sont réunis, une force maléfique semble se réveiller. Un train de feu tout droit sorti de l'enfer les terrorise. Une ombre liquide s'acharne contre eux. Qui est l'être, ou le démon, à l'œuvre derrière les attaques répétées contre Sheere et Ben ? Pourquoi leur manifeste-t-il une haine aussi implacable ? Interrogeant la grand-mère des jumeaux, fouillant les archives de la ville, les membres de la Chowdar Society découvrent alors la véritable personnalité de Jawahal, le père disparu de Ben et de Sheere. Architecte de génie possédé par une folie homicide, il a bâti l'extraordinaire garde de Jheeter's Gate. Cathédrale élevée à la gloire de la technologie ferroviaire, ce bâtiment sans égal dans le monde a été la proie d'un terrible incendie le jour même de son inauguration. Depuis, sa carcasse noire, dressée au centre de Calcutta, est hantée par l'âme en colère de Jawahal. C'est au cœur de ce lieu maudit que Ben et Sheere doivent affronter les vérités douloureuses de leur passé. Ensemble, les huit membres de la Chowdar Society s'enfoncent dans les ténèbres de la gare maudite. Au bout des tunnels les attend le plus cruel et le plus attachant des criminels. Il veut l'âme de Sheere et la mort de Ben. Pour cela, il doit détruire l'amitié qui unit les adolescents. Mais l'amour est toujours plus fort que la mort : armés de leur courage, de leur attachement et de leur sincérité, Sheere, Ben et leurs six amis vont tout risquer pour apaiser l'esprit malade de Jawahal.

Voili voilà.. je viens de le finir. Dans la lignée de "Marina" ... un conte fantastique ...
Un groupe d'amis se retrouve entrainé dans une aventure surnaturelle. Cette fois ci ce n'est pas Barcelone qui est le personnage mais une gare et un train fou. Toujours ces ambiances fantastiques, ces rapports forts entre les êtres... J'aime toutes les facettes de cet écrivain, qu'il écrive pour la jeunesse ou pour les adultes.

Carlos Ruiz Zafon « Les lumières de Septembre » (Roman)

Résumé de l'éditeur: 1937. Quand Simone Sauvelle, sa fille Irène, quinze ans, et Dorian, son jeune fils, arrivent en Normandie après avoir quitté Paris, ils tombent immédiatement sous le charme de Lazare Yann, fabricant de jouets mondialement réputé, et de son étonnante demeure, Cravenmoore. Composée d'innombrables pièces et corridors qui se perdent dans une obscurité insondable, Cravenmoore est peuplée de marionnettes qui semblent mener une existence indépendante. Mais très vite une ombre, désespérée, brûlante de haine, cherche à tuer la famille Sauvelle. Pourquoi s'en prend-elle ainsi à ces nouveaux arrivants ? Quels secrets ont-ils menacés ?
La réponse se trouve dans le journal intime d'une jeune femme disparue des années auparavant. Et auprès d'une femme oubliée du monde depuis vingt ans, dans une chambre gardée par de terrifiants pantins.

Mon avis : De ce livre, qui fait partie des livres pour adolescents écrits par l'auteur, se dégage une fois encore une poésie et une imagination qui me permettent de m'évader. Le mystère et la magie des mondes de cet auteur me prend à chaque fois par la main pour m'entrainer dans des atmosphères sombres et captivantes, toujours pleines de solitude et de manque mais aussi d'amour, d'aventures, d'amitié. Enchantement, angoisse, mais sur fond de romantisme et d'amour fou. Et de plus j'aime toujours les personnages de Ruiz Zafón. Je les trouve toujours attachants, même les méchants. Et le suspense est là.. jusqu'au bout. alors roman pour jeunes, mais aussi pour moins jeunes. Et toujours les thèmes de la mécanique, de la création, de la montre, du temps...
Mon amour pour les écrivains espagnols ne faiblit pas... au contraire... Mais cette fois j'ai lu le livre en français. Mais j'espère bien le trouver en espagnol et le relire...

 

  Carlos Salem "je reste roi d’Espagne"

Quatrième de couverture : Quelques semaines avant Noël, le roi d'Espagne disparaît, laissant derrière lui un mot dont personne ne comprend le sens : « Je vais chercher le petit garçon. Je reviendrai quand je l'aurai trouvé. Ou pas. Joyeux Noël. « Tout effort pour retrouver sa trace s'avère vain et l'on fait appel en dernier recours à un ex-flic, le détective Arregui, qui lui a sauvé la vie par le passé et qui, pour résoudre les cas qui se présentent à lui, doit chercher l'inspiration dans les cabines vidéo des sex-shops.
Poursuivi par son propre spleen, par des policiers corrompus et par les hommes de main d'un puissant personnage surnommé « le Chasseur », Arregui se perd dans une Espagne arriérée, traversée par des personnages aussi étranges qu'un voyant rétroviseur qui ne peut deviner que le passé, un chef d'orchestre ayant perdu la symphonie censée guérir tous les chagrins ou un roi déguisé en hippie et persuadé de vivre un film d'aventures.
Avec humour et mélancolie, Carlos Salem construit un road-movie ébouriffant bercé par le rythme doux et mortel d'une ranchera mexicaine.

Un polar à la frontière de l’absurde, avec un jaillissement de fantaisie. Mais aussi un roman à deux niveaux, sur la peur de vivre et d’avancer dans la vie. Un policier détective part à la recherche du roi d’Espagne, poursuivi par des bandits qui veulent sa (leur) peau.. Puis ensemble, ils traverseront une partie de l’Espagne pour rentrer à Madrid. Arregui part à la recherche du roi mais pas seulement.. Il est à la poursuite de sa vie, de son passé, de qui il est. Il poursuit cette quête car vivre dans le passé ne lui permet pas de vivre le présent et l’avenir. Ce n’est qu’une fois qu’il aura dépassé ses peurs qu’il pourra vivre. D’ailleurs il désigne l’un des personnages qui les poursuit par le nom de « la Terreur » et qui cristallise pour lui les peurs qui paralysent sa vie, qui l’empêchent d’avancer et qu’il n’arrive plus à affronter.  Il est tiraillé entre un amour passé et un amour à venir, rongé par la culpabilité suite à la mort de la femme qu’il aimait et dont il se reproche la mort. Leur parcours dans cette Espagne de l’ombre, leurs rencontres avec un devin qui lit le passé, avec un compositeur qui a perdu sa mélodie et la recherche au volant d’une voiture en roulant les fenêtres ouvertes pour retrouver ses notes, la quête de la route de Madrid qu’ils ne peuvent rejoindre qu’en traversant une rivière que personne ne sait situer…  J’ai aussi été sensible aux références discrètes en hommage aux policiers cultes, à l’Argentine. Je pense que les personnes qui aiment les livres de l’écrivain Eduardo Mendoza, avec ses touches d’humour absurde devraient totalement adhérer. J’ai aussi aimé la manière d’écrire, des chapitres courts, le rythme donné au roman. Un mélange d’inventivité, de surréalisme, d’ironie, de cynisme sur fond de polar noir, le tout mâtiné de tendresse, de crainte, d’amertume.

 

  Pierre Stasse "la nuit Pacifique" (Roman 2013)

Résumé : «L'été n'en finissait pas de détremper les corps. Je rêvais souvent que je frappais un homme.»
Il y a vingt ans, la sœur d'Hadrien Verneuil est morte. Et toute la famille a fait semblant.
Dans un Bangkok méconnu, où il a refait sa vie, son passé ressurgit. Les souvenirs interdits se mêlent à la violence d'une Thaïlande aussi accueillante que tourmentée.
Certaines fables gouvernent des existences entières. Certains silences font crever.
Mon avis : Et bien ceux qui pensent que la Thaïlande est un pays de rêve vont découvrir l’envers du décor ! Corruption, racket, magouilles politiques, guerre entre la police et les militaires. Les combats de boxe, Bangkok « côté cour », l’argent, la torture, les terroristes, la prostitution, les attentats,  l’intérêt des militaires à attiser la terreur, les inondations, les « petits arrangements »  et le travestissement des preuves, l’obligation de vénérer le roi et la réalité du crime de lèse-majesté, la prison.. Le tout sur fonds de pays de refuge… de recherche de vérité, de vengeance, de mensonges et de folie et de stupre…

Ce roman se lit comme un polar. On ne s’ennuie pas un seul instant. L’écriture est fluide et rythmée. On voyage en marge de la Thaïlande des catalogues de vacances… dans un pays ou les thaïlandais et les farangs se côtoient. Les digues sautent… mais pas uniquement sous la poussée des eaux. Un roman percutant, puissant, actuel, dérangeant, sans complaisance…

   Taïa Abdellah  "Infidèles" (2012) Résumé de l'éditeur : Slima est une prostituée marocaine. Son fils Jallal est très attaché à elle. Il l'aide à attraper les hommes, les clients, les soldats d'une base militaire. Il parle et se bat à sa place. Ensemble, ils découvrent à la télévision Marilyn Monroe, en tombent amoureux et en font leur déesse protectrice. Des années 80 à la fin des années 90, nous suivons leurs deux destins en parallèle, de la ville de Salé jusqu'au Caire, de Bruxelles à Casablanca. Purs et impurs, cette mère et son fils réinventent continuellement le sens profond de leur vie mouvementée et de leur attachement pour le Maroc, fait d'amour et de haine. Étape après étape, ils redécouvrent leur religion, l'islam, et la vivent d'une manière inédite. Ils iront jusqu'au bout de cette voie. La tombe du prophète Mohamed à Médine pour elle. L'explosion sublime pour lui.  Mon avis : Après avoir écouté l’interview croisée de Taïa et Enard (sur franceculture 13.09.2012- emission-la-grande-table-2eme-partie) et lu le livre de Mathias Enard, j’ai eu envie de lire le livre de Abdellah Taïa. Un livre coup de poing, un auteur qui dénonce. La mère de Slima est une « introductrice », une race spéciale de prostituée. Elle assiste les couples lors de leur nuit de noce et fait en sorte que tout se passe bien. Et elle en est fière. Mais l’étiquette de « sale » est collée à sa peau. Elle qui apporte son corps et soulage les âmes. Elle transmet sa science à sa fille. Ce livre parle de la prostitution, de la torture, de l’homosexualité, de l’islam et de sa récupération par le terrorisme. C’est aussi le roman de l’absence, du manque, de la lutte pour la survie. Une mère et son fils. Eux et les autres. Une bulle d’amour et de complicité entre deux êtres et tout autour d’eux …  les autres. Les autres c’est le fanatisme, l’intransigeance, la violence. Eux la tolérance, la paix, l’islam généreux et altruiste. L’amour et la paix face à la haine et la contrainte. Un très beau plaidoyer pour une religion d’amour et une description des dégâts produits par les ennemis de la liberté. C’est aussi la dénonciation de la condition de la femme dans la société marocaine.

  Jean Teulé « Fleur de tonnerre » ( mars 2013)  Quatrième de couverture : Ce fut une enfant adorable, une jeune fille charmante, une femme compatissante et dévouée. Elle a traversé la Bretagne de part en part, tuant avec détermination tous ceux qui croisèrent son chemin : les hommes, les femmes, les vieillards, les enfants et même les nourrissons.
Elle s'appelait Hélène Jégado, et le bourreau qui lui trancha la tête le 26 février 1852 sur la place du Champs-de-Mars de Rennes ne sut jamais qu'il venait d'exécuter la plus terrifiante meurtrière de tous les temps. 
 Et bien pour une fois j’ai été déçue. Moi qui aime le côté rabelaisien de Teulé, la truculence de ses écrits… j’ai aimé les 30 premières et les 30 dernières pages du livre. Pourtant le sujet – la plus grande empoisonneuse de tous les temps et le contexte celtique (les légendes de Bretagne) me semblaient prometteurs. Mais je me suis ennuyée. J’ai trouvé lent et poussif… J’ai eu l’impression de lire un récapitulatif des crimes avec nom, lieu et date… Elle arrive, se fait embaucher, elle empoisonne, elle part… et cela recommence… Les légendes sont évoquées en trois lignes… Et pourtant quand l’auteur parle de ce livre en interview, il s’enflamme.. Dommage que l’enthousiasme ne soit pas passé à l’écrit ! Vivement le prochain !

Danielle Thiery "Des clous dans le cœur" ( prix du quai des orfèvres 2013)

Ancienne commissaire divisionnaire, l'auteure situe l'action de son roman à la Police judiciaire de Versailles, où des affaires non résolues obsèdent le commandant Revel. Prix Quai des Orfèvres 2012. Quatrième de couverture : «Il y a des affaires qui te pourrissent la vie..., elles restent en toi, plantées dans ton coeur comme un clou qu'un mauvais plaisant s'amuserait à manipuler...» Miné par ses excès et la maladie, le commandant Revel crache le sang et sa haine de l'hypocrisie. Bourru, taiseux et rogue, il enrage devant les affaires non résolues à la PJ de Versailles : morts suspectes, disparitions... Comment la vérité pourrait-elle sortir de la bouche d'un enfant autiste ? Son équipe respecte les mystères du «patron» et, au-delà de la simple «vérité due aux familles», la vérité complexe d'un grand flic dont le courage en impose à la mort, celle des autres comme la sienne !  Excellent! Le personnage du commissaire, acharné et ne lachant pas le morceau est attachant. L'intrigue est bien ficelée. les deux affaires vont-elles se recouper ... et le suspense est là jusqu'au bout. L'équipe mène l'enquête car le commissaire est mal en point mais elle n'y croit pas.. et puis elle commence à se demander si l'intuition du commissaire n'est pas la bonne ...
 

 Didier Van  Cauwelaert:   La Maison des lumières
À vingt-cinq ans, Jérémie Rex, boulanger à Arcachon, est entré dans un tableau de Magritte. Là, il a retrouvé pendant quatre minutes trente la femme de sa vie, au temps où elle l'aimait encore. Hallucination, accident cérébral, changement d'espace-temps ? Lorsqu'il reprend connaissance, les problèmes commencent pour Jérémie : comment retourner dans le tableau ? Comment échapper à la réalité pour recréer le bonheur ? De Venise au Perreux-sur-Marne, des mystères du cerveau aux secrets des chamanes, Didier van Cauwelaert nous fait partager l'irrésistible aventure d'un jeune homme ordinaire, confronté aux pièges les plus fascinants de l'amour, de l'art et de la destinée humaine. « Impeccablement ciselé. Un remarquable roman. » j'ai adoré "La Maison des lumières"
Oui une tranche de vie vécue par un tableau, ce qu'il nous raconte et ce qu'il nous rappelle.. Mais aussi la vie des personnages autour du tableau, pendant la création du tableau... la vie réelle qui se mêle à la fiction.. et aussi l'histoire d'amour qui s'entremêle... un petit bijou celui-ci!

 

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