Vellas, Christian « La Corneille Bonaparte » (02.2012)

Vellas, Christian « La Corneille Bonaparte » (02.2012)

La Corneille Bonaparte – Sa vie, son œuvre ( 89 pages)

Résumé : Quand vous aurez lu ce livre, vous ne pourrez plus jamais regarder les corneilles du même œil ! Cet oiseau est l’un des plus intelligents de la gent ailée, et son QI évalué par les ornithologues est stupéfiant. Certains chercheurs n’hésitent pas à le nommer le  » Einstein à plumes de la création  » ! Ses étonnantes facultés ont été vérifiées par l’auteur, qui a élevé une corneille durant quelques mois. Et a dû servir de mère corneille improvisée : apprendre à voler à Bonaparte, lui interdire d’attaquer le facteur, lui faire comprendre qu’on ne crève pas les parapluies quand il y a une vieille dame dessous… Finalement, il a fallu se résoudre à rendre Bonaparte à la nature. Ce qui a failli lui coûter la vie, les corneilles  » sauvages  » considérant cette intruse éduquée dans un autre monde comme un danger pour leur clan. Heureusement, Bonaparte, par la force des circonstances, avait encore fait progresser l’intelligence supérieure dont est dotée son espèce. Et sut triompher de toutes les épreuves. Mais laissons… la plume à la corneille Bonaparte. Qui mieux que personne nous croasse le récit de sa vie. Seule mise en garde de l’auteur-traducteur : il a fait de son mieux, mais, comme le prétend Bonaparte, le langage des corneilles étant plus riche que le vocabulaire brouillon des humains, il faut lire entre les lignes pour saisir toute la philosophie de ce message.

Mon avis : Traité comme un petit conte, cette adoption d’une corneille montre à quel point il est dangereux d’apprivoiser des animaux et de les remettre en liberté. C’est ce que j’ai principalement retenu du livre. En voulant les sauver, on les condamne la solitude… Les déracinés ne seront compris ni par leur peuple d’origine ni par ceux qui les ont recueilli. On fait d’eux des victimes, des inadaptés « sociaux », des individus soumis à la vindicte des autres membres du clan. J’ai passé un petit moment avec la tribu volante à qui l’auteur prête des sentiments humains,  A force de persévérance on arrive à grimper dans l’échelle sociale.  Si on arrive à transcender sa différence, on devient supérieur. Il faut toujours vouloir aller plus haut. Il faut être curieux et ne pas se contenter du savoir des anciens. De l’exploration et de la curiosité nait l’innovation.

Un conte qui présente la survie de l’espèce ( humaine) si on respecte les valeurs et qu’on va de l’avant… La façon dont la corneille parle des chats fait froid dans le dos. Mais reconnaissons à « Bonaparte » qu’elle finit par dire que les petits ( de toutes les races)  doivent toujours être protégés… Si vous trouviez déjà que le regard des oiseau est froid et méchant, je doute que ce livre vous rendre ces volatiles attachants. Mais il vous apprendra certaines choses comme le fait qu’il se choisissent un partenaire pour la vie.

Extraits:

Quand on est sur le point de mourir, on peut enfin oser l’orgueil. Ce n’est pas de la suffisance, mais un constat. Pourquoi ne pas être fier de soi quand on fait le bilan de son existence ?

Un individu isolé ne progresse pas.

Vous avez compris? ces jeunes noirbecs inventent de nouveaux mots à chaque saison. Pour corjaquer entre eux et s’isoler des adultes. cela ne dure qu’un temps, ils finissent par croasser comme tout le monde.

les chats… Cette horrible bête est une des seules, avec l’humain bien entendu, à tuer par plaisir et non par besoin. A jouer avec ses proies. A jouir de ses terreurs.

Manipulatrice de foules, je connaissais les arguments pour faire naitre ces peurs qui engendrent la haine.

la famille est sacrée. respect des anciens, solidarité entre générations : notre société est bâtie sur ces valeurs et les jeunes cornouillards qui râleraient contre ce système seraient vite corrigés par de sévères coups de bec.

Une corneille doit vivre avec son temps, s’adapter, toujours et encore. Evoluer, c’est survivre.

Partant du principe que les enfants doivent viser plus haut que leurs parents. Ce n’est pas de la prétention, mais une ambition nécessaire. Ils faut que les générations progressent. Imaginons le contraire, que chaque nichée régresse et se contente du strict nécessaire pour survivre : très vite nous retournerions aux premiers âges des corneilles, quand elles étaient encore grisâtres et peureuses. Incertaines quant à l’avenir de leur espèce.

Quand la peur nous submerge, on ne sait plus ce que l’on croasse.

Le début d’une vie et sa fin se ressemblent. le nouveau-né déplumé et la corneille décrépite sont des êtres sans défense. Nous les aimons également. L’un pour se qu’il sera, l’autre pour ce qu’il a été.

Quand les humains apprivoisent un « animal », ils tuent sa fierté. Détruisent sa personnalité. En font un esclave dévolu à leur service, à leur confort.

Une chatte ne fait pas des chiots. On est prisonnier de sa race.

Mais avoir découvert cette force de l’amour va m’aider à mourir.

 

 

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