Japp, Andréa H. «Monestarium» (2007)

Japp, Andréa H. «Monestarium» (2007)

Auteur : Andrea H. Japp, pseudonyme de Lionelle Nugon-Baudon, née le 17 septembre 1957 à Paris, est une scientifique et un auteur français de nombreux romans policiers et, pour les plus récents, de romans policiers historiques. Elle est par ailleurs la traductrice en français des romans de Patricia Cornwell mettant en scène le personnage de Kay Scarpetta.
Elle est l’auteure de nombreux best-sellers contemporains : Série Gloria Parker-Simmons, Série Le Septième Cercle / La Voyageuse, Série Helen Baron, Série Diane Silver, Série Cinq filles . Et de romans hors séries comme La Bostonienne 1991;
La Petite Fille au chien jaune (1993), Elle qui chante quand la mort vient(1993, C. S. meurtres (1994), Le Bois aux hyènes (1995), La Femelle de l’espèce(1996), Entretiens avec une tueuse (1999),Et le désert (2000), Le Silence des survivants(2000),
La Dormeuse en rouge(2002), La Saison barbare(n2003), Enfin un long voyage paisible(2005), Barbarie (2014)
Elle écrit également des séries policières historiques à succès, La dame sans terre, Les mystères de Druon de Brévaux, Les enquêtes de M. de Mortagne, bourreau, La Malédiction de Gabrielle et de romans hors série comme Monestarium (2007) et La Croix de perdition (2008)

Résumé : 1288. Al Iskandarïyah, Égypte. Un marchand récupère la lourde besace d’un voyageur agonisant, ignorant qu’il vient de signer son arrêt de mort. Il est égorgé alors qu’il tente de vendre le sac à l’intermédiaire du comte Aimery de Mortagne. 1307, abbaye de femmes des Clairets, France. Une moniale, Angélique, est découverte étranglée. Sans doute parce qu’elle ressemblait beaucoup à l’une de ses sœurs, Marie-Gillette d’Andremont, qui a fui l’Espagne après l’assassinat de son amant. D’autres meurtres surviennent. Se peut-il que le meurtrier soit le même que celui de l’amant de Marie-Gillette ? Et quel est donc le rôle exact du comte de Mortagne, qui arrive très à propos à l’abbaye ? Construit comme un huis clos, Monestarium est un thriller historique haletant.

Mon avis : Si comme moi c’est le mot Egypte qui vous fait tilt… vous pouvez oublier. Mais sinon c’est un bon polar qui m’a tenu en haleine et qui m’a bien plu. Un peu fouillis ; on aurait pu je pense gommer quelques personnages qui viennent encombrer le déroulement de l’intrigue et peut-être que l’abbesse aurait pu être un peu moins pétrie de bons sentiments. Mais globalement j’aime bien ces romans policiers historiques, avec le parler de l’époque et la documentation qui va avec.

 

Extraits :

Le conseil d’un Bédouin lui revint : « Tendre la main vers l’autre, c’est la meilleure façon de se la faire trancher. »

Un secret n’est tout à fait sauf que lorsqu’il n’est pas partagé, ou alors par des défunts.

Ainsi que le disait notre maître saint Benoît, l’oisiveté est une ennemie de l’âme et nous devons nous occuper en partageant notre temps entre les travaux manuels et les lectures édifiantes

Elle faisait partie de cette redoutable espèce qui s’applique à vous tirer les vers du nez dans le seul but de nuire. On pouvait lui faire confiance pour répéter, en les déformant, tous les clabaudages qu’elle parvenait à collecter. Quant à ses cordialités, elles n’avaient d’autre objet que d’insister sur sa supériorité, en ridiculisant si possible son vis-à-vis.

Cette dernière avait mis au point une imparable stratégie : elle feignait l’idiotie, mettant un point d’honneur à ne jamais comprendre les allusions vipérines…

Elle frôla du regard les lèvres minces, pincées et songea que la mauvaiseté marque certains êtres de bien plus disgracieuse façon que le grand âge.

Il n’est de terreau plus propice que la peur pour fomenter une révolution de palais.

Le temps s’était suspendu durant une éternité qui n’avait duré qu’une seconde.

On peut, lorsque l’on s’y attache, lire la vie des êtres dans leur regard.

… la fluidité de ses mouvements dissimulait la pugnacité d’un fauve.

… rien n’est plus attristant que la rancune commune. Elle démontre que l’on a échoué et que l’on se sent incapable de le surmonter.

Elle affirmait que l’ennui est une maladie perfide contre laquelle on se doit de lutter pied à pied. L’ennui vient lorsque l’on se convainc qu’une chose est plus importante qu’une autre et que l’on regrette de ne pouvoir s’y consacrer aussitôt.

Les plus grands empereurs, les plus intrépides combattants ont toujours été trahis par des ambitieux sans envergure qui voulaient récupérer, à peu de frais et de risques, ce que leurs prédécesseurs avaient bâti. Ainsi va le pouvoir.

Comment procédiez-vous pour tisser chacune de mes heures de votre lumière ? Votre rire, mon amour. Votre rire qui me disait que la vie était un miracle.

Car, selon vous, les créatures humaines que nous sommes ressembleraient à Dieu ? Avec tous leurs vices, leur mauvaiseté, leur cupidité, leur bêtise aussi ?

— N’existe-t-il rien de bon en nous ? le coupa-t-elle, véhémente.

— Oh si… il y a l’amour, le courage, l’honneur. Le goût de la beauté également. Cela étant, vous admettrez que nombre d’entre nous en sont dépourvus.

Le texte est sacré, justement. Il sait le passé, le présent et il connaît l’avenir. Le temps de Dieu n’est pas le nôtre. Nous comptons en années. Il compte en centaines de millénaires.

Nous sommes tous deux convaincus qu’elle nous rapproche de Dieu. Maintenir l’homme dans l’ignorance, c’est le ravaler à l’état de bête et le dominer.

On ne se bat dignement que contre de dignes adversaires. L’inverse serait une mortelle ânerie.

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