Hédi Kaddour «Les Prépondérants» (2015)
Résumé : Au printemps 1922, des Américains d’Hollywood viennent tourner un film à Nahbès, une petite ville du Maghreb. Ce choc de modernité avive les conflits entre notables traditionnels, colons français et jeunes nationalistes épris d’indépendance.
Raouf, Rania, Kathryn, Neil, Gabrielle, David, Ganthier et d’autres se trouvent alors pris dans les tourbillons d’un univers à plusieurs langues, plusieurs cultures, plusieurs pouvoirs. Certains d’entre eux font aussi le voyage vers Paris et Berlin, vers de vieux pays qui recommencent à se déchirer sous leurs yeux. Ils tentent tous d’inventer leur vie, s’adaptent ou se révoltent. Il leur arrive de s’aimer.
De la Californie à l’Europe en passant par l’Afrique du Nord, Les Prépondérants nous entraînent dans la grande agitation des années 1920. Les mondes entrent en collision, les êtres s’affrontent, se désirent, se pourchassent, changent. L’écriture alerte et précise d’Hédi Kaddour serre au plus près ces vies et ces destins.
Grand prix du Roman de l’Académie Française 2015
Mon avis : le flop total.. Rarement je me suis autant ennuyée… au point de m’arrêter après avoir lu le 1er quart.. Je ne croche pas avec les personnages, je trouve lent… le sujet qui me paraissait palpitant en écoutant les interviews de l’auteur me laisse totalement extérieure… Et pourtant (les extraits le montrent) ce qu’il dit est intéressant… mais pour moi, il y a une description des personnages mais pas d’histoire qui me fasse vibrer, pas d’envie de savoir la suite… Je le reprendrai peut-être car cela m’étonne de passer tellement à côté…
Extraits :
« Si tu veux que j’épouse cet imbécile, j’obéirai », et c’était le père qui se retrouvait au bord des larmes parce que sa fille ajoutait : « Ce sera comme… une tombe avant la mort. » L’imbécile était éconduit.
Les derniers rayons de soleil envoyaient une lumière douce sur les grosses raquettes vertes des cactus qui bordaient un champ ; dans le ciel où le bleu commençait à s’assombrir il y avait un unique petit nuage… ma pensée peut aller jusqu’à ce nuage… « ici, lui avait écrit son mari pendant la guerre, nous avons des nuages gris pour la pluie et des nuages jaunes pour la mort »
les rêves romantiques restaient des rêves, et les plus malheureux, ceux qui sont à portée de la main et qui vous font d’autant mieux sentir votre inaptitude.
ça se croit des hommes parce que ça va au café et que ça parle politique, alors qu’ils ne sauraient même pas gérer les choses de leur maison s’ils en avaient une ! dès qu’ils ont un costume bleu marine ils se voient diriger un pays, avec une Constitution, qui n’est même pas un mot arabe, de l’hérésie, tout comme leur femme moderne, hérésie et prostitution !
« Les gens sont innocents tant qu’un tribunal ne les a pas déclarés coupables ! — Ici on considère que la femme est une coupable en puissance, disait Rania. — Même en ville ? — Surtout en ville ! Les hommes les plus modernes cherchent à épouser des filles de la campagne, et quand ils ne le font pas c’est leur mère qui leur en trouve une, malheur à ceux qui ont abandonné les vertus de la campagne pour les noirceurs de la ville.
il fallait apprendre par cœur des versets du Coran, son seul problème était qu’il psalmodiait assez mal, le maître, Si Allal, lui reprochait de vouloir d’abord comprendre ce qu’il devait psalmodier et Raouf n’aimait pas se plier à la scansion recommandée. C’était un péché de faire autrement, disait le maître, « c’est en psalmodiant qu’on fait entrer les sourates dans l’âme, tu n’as pas d’âme ? ». Raouf avait fini par avoir deux textes dans la tête, celui qu’on lui demandait de réciter et celui qu’il cherchait à éclaircir.