Kerr, Philip «Hôtel Adlon» (2012)

Kerr, Philip «Hôtel Adlon» (2012)

L’Auteur : Philip Ballantyne Kerr est un auteur écossais, né le 22 février 1956 à Edimbourg (Ecosse). Il a fait ses études de droit à l’université de Birmingham. Il a ensuite travaillé dans la publicité et comme journaliste free-lance, avant de remporter un succès mondial avec sa trilogie située dans le Berlin de la fin des années trente et de l’immédiat après-guerre (Un été de cristal, La Pâle Figure, Un requiem allemand), avec le détective privé Bernie Gunther, également présent dans The One From the Other (2006). Alors qu’il avait annoncé la fin de Gunther après la publication de la trilogie, il lui consacre de nouvelles aventures depuis 2006.

6 ème enquête de Bernie

Série Bernhard Gunther (Bernie) Tome 6 : Hôtel Adlon (2012) se déroule en 1934 et 1954

Résumé : Berlin, 1934. Bernie Gunther, chassé de la Kripo, gangrenée par les nazis, en raison de ses sympathies pour la république de Weimar, s’est reconverti : il est maintenant responsable de la sécurité de l’Hôtel Adlon. Alors qu’il s’échine à effacer de sa généalogie un quart de sang juif, le patron d’une entreprise de construction est assassiné dans sa chambre après avoir passé la soirée avec un homme d’affaires américain véreux, ami de hauts dignitaires nazis. Une séduisante journaliste, chargée par le Herald Tribune d’enquêter sur la préparation des Jeux olympiques de Berlin, engage Bernie. Le sort d’un boxeur juif dont le corps a été repêché dans la Spree lui semble le bon moyen pour rendre compte du climat de démence meurtrière et de répression antisémite qui règne sur la capitale allemande.

Mon avis : Toujours retrouvé avec autant de plaisir que d’intérêt mon cher « Bernie ». Cette fois ci on aura le plaisir d’en apprendre un peu plus sur LA Cuba de Fulgencio Batista. Toujours cet humour corrosif et je ne vais pas tarder à enchainer sur le tome 7… Je suis ravie que P. Kerr ait fait mentir le titre de « Trilogie berlinoise »… Moi qui ne suis pas une passionnée de l’histoire du XXème siècle, je lis et apprends avec plaisir en compagnie de Bernie.. Et merci encore à ma chère N@n de m’avoir mis le pied à l’étrier en m’offrant ma première lecture de cette série…

Extraits :

C’est peut-être Dieu qui a inventé le diable, mais c’est l’Autriche qui nous a donné le Führer.

Toute mon expérience de policier me disait de ne pas me fier à elle. Il est vrai que mon expérience récente en tant qu’Allemand me disait de ne me fier à personne.

Je faillis lui répondre qu’avant de perdre son sang-froid encore faudrait-il qu’il soit capable de le garder

Un Berlinois est quelqu’un qui pense qu’il vaut mieux se montrer un tout petit peu moins poli que le commun des mortels ne le juge nécessaire.

Leurs tuniques brunes et leurs brassards rouges les rendaient facilement reconnaissables, ce qui m’incitait à penser que les fonctionnaires nazis et les faisans avaient au moins une chose en commun : il n’était pas nécessaire de les connaître personnellement pour avoir envie de leur tirer dessus.

Le secret, dans ma profession, c’est d’avoir des réponses toutes prêtes aux questions auxquelles les autres n’ont même pas songé. Un air d’omniscience constitue un atout fort utile pour un dieu, ou, de fait, pour un détective.

Je ne suis pas un nazi. Je suis un Allemand. Ce n’est pas la même chose. Un Allemand est un homme qui arrive à surmonter ses pires préjugés. Un nazi, quelqu’un qui les change en lois.

Les Berlinois ne brillent pas par leur sens aigu de l’hospitalité. Mais à présent, on se serait cru à Hamelin après le départ des enfants. On avait toujours les rats, bien sûr.

Le visage des instances et de la bureaucratie totalitaires. Ce visage ne cherche pas à plaire. Il n’est pas là pour vous rendre service. Il se moque que vous viviez ou que vous mourriez. Il ne vous considère pas comme un citoyen, mais comme un objet à trier – direction l’escalier ou la sortie. C’est à ça que ressemble un homme quand il cesse de se comporter comme un être humain pour se transformer en une sorte de robot.

J’avais vu les dégâts provoqués sur un homme par une balle de Mauser. Ce n’est pas le trou qu’elle fait en entrant qui me donna matière à réflexion, mais le trou qu’elle fait en sortant. La même différence qu’entre une cacahuète et une orange.

Plus je vieillis et plus je croirais volontiers que mon propre passé appartient à la vie d’un autre et que je ne suis qu’une âme perdue dans les limbes, une sorte de Hollandais volant condamné à parcourir les mers pour l’éternité.

Les nazis et Hitler. Qu’est-ce que vous en pensez ?
– J’essaie de ne pas y penser. Mais quand ça m’arrive, je me dis que, pendant une courte période, la langue allemande a été une suite de très grands mots allemands formés à partir d’une pensée allemande très petite. »

La plupart des femmes possèdent un cadran de vulnérabilité. Dont elles peuvent faire varier l’intensité comme bon leur semble, et qui agit sur les hommes comme de l’herbe à chat.

L’homme est aussi glissant qu’un ananas coupé en tranches

 

 

Lien vers la série Bernhard Gunther (Bernie)

2 Replies to “Kerr, Philip «Hôtel Adlon» (2012)”

  1. Contente de lire que cette série continue à te plaire, Soeurette 🙂
    Je pense que Philip Kerr n’avait pas envisagé le succès que pourrait avoir son héros, notre cher Bernie !
    Il avait aussi parlé d’arrêter après la 10e enquête… Heureusement, il n’en est rien.
    « Les pièges de l’exil » (The other side of silence) est le titre du 11e roman… et j’ai hâte qu’il sorte en format poche !

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