Goetz, Adrien « Intrigue à Versailles » (Pénélope 02) 2009
Résumé : Revoici Pénélope, la jeune conservatrice du patrimoine, toujours amoureuse de Wandrille, le journaliste dandy et rieur. Après avoir résolu l’énigme de la tapisserie de Bayeux, elle est nommée au château de Versailles. Dès son arrivée, elle découvre un cadavre, un Chinois et un meuble en trop. C’est effrayant, c’est étrange, c’est beaucoup. Dans ce temple de la perfection et de la majesté vont s’affronter la mafia chinoise et une société secrète qui se perpétue depuis le xviie siècle. Des salons aux arrière-cabinets du château, des bosquets du parc aux hôtels particuliers de la ville, Pénélope, bondissante et perspicace, va percer les mystères de Versailles.
Mon avis : Alors oui ! Retrouvé avec beaucoup de plaisir Péné et Wandrille. Un couple enquêteur et une visite de Versailles et de l’histoire qui se révèle passionnante. Beaucoup d’humour dans la façon de décrire les personnages, des imags qui fout sourir, bienvenue dans les coulisses de Versailles, au royaume des magouilles des conservateurs ; avec Péné poussons les portes closes, découvrons ce qui ne se visite pas… . L’érudition de l’auteur ne tue pas l’action et je dois dire que j’ai suivi le guide avec intérêt et plaisir. Bernard Pivot en dit : «Afin de nourrir son histoire apparemment abracadabrante, il a lu et consulté une ribambelle de livres très sérieux – je vais ouvrir quelques pistes aux lecteurs – sur des femmes convulsionnaires de l’église Saint-Médard, à Paris, sur la survivance et la dissémination du jansénisme, jusqu’en Chine, sur l’influence de cette doctrine sur la genèse de la Révolution française, sur des projets de construction d’un autre palais à Versailles, et sur mille autres sujets qui relèvent de l’histoire, de l’architecture, des jardins, du patrimoine, de la religion catholique, de la littérature et de la criminalité asiatiques. »
Et maintenant… je voyage continue…. Direction Venise !
P.S : Si vous aimez Versailles, il y a aussi un autre polar (qui se situe en 1774) « Les fables de sang » de Arnaud Delalande qui j’ai beaucoup aimé.
Extraits :
Tout le monde l’appelle Chignon-Brioche comme si elle était une vieille dame charmante, alors que c’est une teigne.
Pour le tout-venant, les importuns et les corvées, les projets foireux, les légitimistes, les orléanistes, les bonapartistes et l’art contemporain qu’ils ont tous en horreur, j’oublie le sapin de Noël et le spectacle de la fête du personnel, il leur fallait une petite fée. Une Pénélope.
Apprenez, mademoiselle la conservatrice des textiles, qu’un costume sur mesure, même aux mesures de quelqu’un d’autre, a toujours l’air d’un costume sur mesure. C’est paradoxal, c’est anormal, c’est injuste, mais c’est ainsi.
Le rayon de soleil qui les a accueillis a duré huit minutes, le temps de demander l’addition et de se remettre en marche pour ne pas mourir de froid.
Maman dit toujours qu’une maison sans jardin, c’est triste comme un jardin sans maison.
On lui appliquait la règle générale des nominations dans l’administration française : surtout jamais selon ses voeux, surtout jamais selon ses compétences
Allez, laissons les jardiniers se disputer avec les archéologues. Ils sont entre pousse-brouettes, qu’ils se débrouillent
Le jour où tu me montreras ici quelque chose qui a vraiment l’air de ce que c’est, je trouverai ça louche ! Ici, tout est en vieillissement accéléré ! Tu as vu l’état de mes Tod’s ? Versailles, c’est une ruine, commente Wandrille gravement, pour les pompes.
À Versailles tout le monde portait des armes, les chiens hurlaient dans les cours, les cerfs étaient mis à mort, les clans se haïssaient, il y avait des vols qui touchaient même les appartements du Roi, sans compter l’affaire des Poisons, les messes noires, le diable que le Régent, fuyant Versailles et même Paris, invoquait dans les carrières, les cabales contre les ministres, les calomnies et les lettres interceptées, les mensonges, les accidents de chasse, les fortunes séculaires perdues au jeu, l’arrestation du cardinal de Rohan devant toute la cour. C’était violent. Ça le redevient.
Il fallait « à ce livre magnifique qu’on appelle l’histoire de France cette magnifique reliure qu’on appelle Versailles ». C’était Victor Hugo qui avait écrit cela
les Enquêtes de Pénélope : Intrigue à l’anglaise (01) Intrigue à Versailles (02) Intrigue à Venise (03) Intrigue à Giverny (04)