Blondel, Jean-Philippe «Blog» (2010)
Publié par Actes Sud Junior
Résumé :
Quand le narrateur découvre que son père espionne son blog, cette révélation lui fait l’effet d’une trahison, d’un « viol virtuel ». Révolté, il décide de ne plus lui adresser la parole. Pour se racheter, son père lui fait un don… une plongée dans le passé qui ne sera pas sans conséquence. Un roman généreux sur la filiation et l’écriture intime.
Mon Avis : J’avais découvert cet auteur par un autre livre pour la jeunesse. Et je dois dire qu’il me touche toujours, qu’il écrive pour la jeunesse ou pour les moins jeunes. D’ailleurs si ce livre est conseillé aux jeunes, je le conseille aussi aux parents d’adolescents. Il convient aussi de dire et redire que dès qu’on écrit un blog, il ne faut pas s’étonner que des personnes le lisent.. et comme il n’y a pas de clé… n’importe qui, un ami, un inconnu ou quelqu’un de proche est susceptible d’en prendre connaissance..
Extraits :
j’ai appris cette expression-là en cours de français l’autre fois et elle m’a éclaté : c’est vrai, on s’imagine toujours un combat comme un moment chaud et sanguin, mais battre froid, c’est la classe ultime. L’indifférence, le mépris, il n’y a rien de pire – je vais devenir un vrai congélateur.
Le climat familial a été légèrement modifié, après mon anniversaire. L’ambiance était bien plus chaleureuse que les normales saisonnières. Les orages étaient rares et les cumulus se dispersaient rapidement
lorsqu’on est vraiment attentif aux autres, à leurs non-dits, à leur langage corporel – alors, ils deviennent aisément déchiffrables
L’impression que le monde n’est qu’un tissu de mensonges et que la survie passe par la méfiance
Je n’aime pas ce verbe-là, oublier. Je voudrais toujours tout garder, vivant, au creux de ma mémoire
C’est sûrement ça, grandir – abandonner petit à petit tous les attributs qui font de toi un des pions de ta génération pour aller plus profond et découvrir ce qui fait de toi un être unique
Quand la phrase s’allonge, la peau se dévoile
— Plus personne n’écrit de lettres ! — Si, moi. — Sérieux ? — Evidemment. — Pourquoi ?— Parce qu’avec une lettre, tu as le temps. Tu n’es pas interrompu par l’autre. Tu peux aller jusqu’au bout de ta pensée. Tu peux dériver. Tu dévoiles ce que tu as en toi, petit à petit.
Je ne veux jamais être une photo aux teintes délavées
Est-ce que vraiment grandir, vieillir, se marier, avoir des enfants, ça te coupe de tout ce que tu souhaitais devenir ?
Celle dont j’apprends à connaître les zones d’ombre et les taches de lumière