Maugenest, Thierry «Venise.net » (2003)
Auteur : né à Moulins le 28 septembre 1964, est un écrivain français.
Romans:
Série Carlo Goldoni : La septième nuit de Venise (tome 1) – Noire belladone (tome 2) La cité des loges (tome 3)
Autres : Venise.net – La poudre des fois – Manuscrit ms 408 – Audimat Circus – Eroticortex – L’Odyssée d’Amos – La Forteresse du Téhama – L’Évangile selon Tinder – Toutes les mers sont nomades – Moi, Madison Washington –
Résumé : Des mails qui traversent l’Atlantique entre Venise et New York. Un peintre du 16eme siècle qui peine à s’imposer parmi les artistes de la Sérénissime et que l’on surnomme « Tintoretto » « petit teinturier. » Un inspecteur vénitien qui ignore tout de la peinture de la Renaissance, mais, voudrait comprendre.
Mais où sommes-nous ? Dans la Venise des doges, où celle des « vaporetti » ? Les deux. Car pour résoudre le mystère qui entoure plusieurs assassinats, il faut parfois remonter très loin dans le temps…
Et le télescopage des siècles fait de ce roman un polar bien particulier.
Mon avis : Je suis toujours dans ma période »Venise »… Un roman policier qui a pour cadre Venise et pour personnage principal le Tintoret ; une plongée dans l’histoire de la Scuola di San Rocco, le travail des pionniers de l’histoire de l’art scientifique, une société secrète baptisée l’ordre des Missionnaires du lion. Deux époques : le XVIème et maintenant.. En plus du Tintoret et de ses contemporains, deux personnages qui vont faire équipe : un policier vénitien qui ne connaît pas grand-chose à l’art et un vieil américain, spécialiste de l’art mais qui ne connaît pas grand-chose aux enquêtes policières. Alors venez en découvrir davantage sur l’histoire de Venise et de ses artistes, en tentant de résoudre un crime bien actuel..
Extraits :
« Voilà l’effet du printemps, pense-t-il, les maisons elles-mêmes fleurissent de tous ces corps qui se terraient durant l’hiver. »
Resté seul, Jacopo reprend le chemin de son sestiere du Cannaregio. Il repense alors à son père, qui teignait des étoffes, et à qui il doit son surnom de Tintoretto, petit teinturier, dont l’ont affublé ses camarades dès son plus jeune âge ; ce père qu’il aidait dans son atelier depuis qu’il a sept ans. Il se rappelle les nuits entières passées à l’étude du dessin et des couleurs ; il repense aussi à ses yeux, déjà usés par le travail dans la pénombre de son atelier, et à son corps qui souffre d’être le plus souvent confiné dans la froide humidité des églises qu’il décore. Il repense surtout à la vieille humiliation que lui a fait subir Titien, son ancien maître, qui, pressentant en lui un futur rival, l’a publiquement exclu de son atelier d’apprentissage alors qu’il était âgé de douze ans à peine.
Et les Vénitiens ont toujours réussi l’impossible. Car était-il possible, selon vous, d’ériger une cité sur des terres marécageuses et d’en faire la ville la plus prestigieuse qui soit au monde ? Était-il encore possible, selon vous, que cette ville, sortie des eaux comme par miracle, fonde à elle seule l’Empire latin d’Orient et règne pareillement sur l’Adriatique et la Méditerranée ? Tout cela était-il possible ? Non, n’est-ce pas, ça ne l’était pas. Et pourtant des Vénitiens l’ont fait, avec l’aide de Dieu. Alors, de grâce, ne me dites pas qu’il existe des défis impossibles à relever.
Comment expliquer que cet artiste peignait la mort plus que la vie, le mal plus que le bien et l’anxiété bien plus que l’espoir ?
le Tintoret est vénitien, et son art n’est que le reflet des inquiétudes que partagent alors tous les citoyens de la Cité des Doges.
je peins la vie ; si la vie dit la souffrance, alors je peins la souffrance.
Info (Venise Tourisme)
La Scuola Grande di San Rocco est située dans le quartier San Polo, à l’arrière de l’église des Frari.
Les Scuole étaient des corporations laïques. Les liens des membres pouvaient être professionnels ou non.
Cette confrérie était sous le patronage de Saint Roch, le saint invoqué lors des épidémies de peste. La Scuola a été fondée en 1478 après une épidémie de peste. La dépouille de saint Roch a été ramenée à Venise en 1485, ce qui valut une grande notoriété à la Scuola. Elle est l’une des Scuole de la ville à avoir le titre de Grande.
La Scuola Grande di San Rocco est aujourd’hui la plus connue et la plus visitée de Venise.
Le Tintoret a travaillé une grande partie de sa vie pour la réalisation des peintures de la Scuola, dont il était par ailleurs membre. Lorsque la confrérie demanda à plusieurs peintres de leur proposer des projets pour la décoration, le Tintoret présenta une toile achevée au lieu de simples esquisses ! C’est ainsi qu’il remporta le marché et de nombreux travaux lui furent confiés par la suite. La Scuola Grande di San Rocco peut être considérée comme un musée du Tintoret à elle seule !