Barde-Cabuçon, Olivier «Le moine et le singe-roi» (2017)
6ème enquête du Commissaire aux morts étranges
Résumé : Dans les jardins si carrés de Versailles, tout va de travers. Au milieu de l’enchevêtrement d’allées et de statues moralisatrices du labyrinthe qui orne le plus beau jardin du monde, un horrible meurtre est commis. Un précurseur de Jack l’Éventreur sévit-il sous les fenêtres de Louis XV, le Singe-roi ? Stupéfaite, la cour semble attendre la prochaine victime comme un poulet son égorgeur. Parmi les suspects, rien de moins que le premier chirurgien du roi, un peintre de la cour et la tenancière d’une maison d’un genre très particulier où les relations habituelles entre hommes et femmes sont inversées. Gangréné, Versailles semble devenu le royaume de la transgression des interdits. Dans cette nouvelle enquête du commissaire aux morts étranges, jamais encore les rapports de force n’avaient été aussi exacerbés et l’autorité autant remise en question. Faut-il se soumettre, se démettre ou se révolter ? Le chevalier de Volnay sait qu’il n’a pas le droit à l’erreur, tandis que, tout excité, le moine semble considérer les jardins de Versailles comme un nouveau terrain de jeu. La tension est extrême, les deux enquêteurs abordent la plus périlleuse et la plus fascinante de leurs missions alors que, dans les jardins, le danger rôde partout et surgit souvent de là où on l’attend le moins.
Mon avis : C’est avec grand plaisir que j’ai retrouvé le Chevalier de Volnay, le moine, Hélène, L’Ecureuil, l’inamovible Sartine … et Versailles. Il faut dire qu’avec Volnay, je suis comblée : entre Versailles et Venise mon cœur balance et le sien aussi. Volnay s’humanise, l’humour caustique, les jeux de mots, l’ironie sont l’apanage de son père. Les maisons où ces Messieurs se rendent pour pimenter leur vie sont très intéressantes ; je les ai découvertes dans cet opus. Comme je venais de voir l’excellente série télévisée « Versailles », je visualisais les jardins où se déroule l’action. De plus le roman est une brillante illustration de l’étiquette qui régente la vie versaillaise. Vous avez lu les précédents ? vous allez adorer ! Vous ne les avez pas lus ? Mais qu’attendez-vous ? Enquête et rebondissements, nouveaux personnages, intelligence des femmes mise à l’honneur… mais que demander de plus ?
Extraits: ( j’ai fait le tri car l’écriture est savoureuse)
Si être un homme de terrain signifiait se tenir assis à son bureau du matin au soir à lire des rapports, sans nul doute, Sartine était bien un homme de terrain !
Versailles… le projet d’un roi ambitionnant d’éclairer, voire d’aveugler le monde, par sa lumière et sa puissance.
Mais vous êtes comme une perspective, toujours en fuite… Je ne saurais par quel bout vous prendre !
— Je n’apprécie pas le fouet, madame, mais j’accepte d’être cinglé par votre ironie.
Depuis Louis XIV, Versailles servait de luxueux camp de rétention à la noblesse turbulente de France.
— Personne ne l’a introduite à la cour ?
— Tout dépend du sens que vous attribuez à ce verbe…
Je suis un voyageur qui a perdu la trace de sa route. Le vent m’emmènera où il le juge mais je resterai toujours maître de mes choix.
Pousser la porte d’une librairie ne constituait pas un acte anodin dans la société. Peu de gens savaient lire. Et encore moins lisaient des livres, se contentant de l’étude de leurs comptes ou de la lecture des gazettes.
Ce n’est pas au vieux lama qu’on apprend à cracher !
un vieux pays malade de ses dirigeants, gangrené par la corruption et d’une petite minorité arc-boutée sur ses privilèges.
la conversation ronronnait, de futilité en futilité, empruntant la route de l’insignifiance pour arriver à l’océan de l’oubli.
Certaines femmes sont comme des orages, magnifiques à observer de loin mais dangereuses de près !
Vous retrouverez un jour mon souvenir dans un coin de votre mémoire comme on retrouve une feuille séchée dans un livre que l’on n’a pas relu depuis très longtemps. Alors, seulement, vous vous souviendrez de moi.
article global sur la série du « commissaire aux morts étranges »