Marshall, Amandine « L’enfant et la mort en Egypte ancienne » (2018)

Marshall, Amandine « L’enfant et la mort en Egypte ancienne » (2018)

Editions « Mondes antiques » 520 pages – 02.2018

Auteur : Originaire de Toulouse, Amandine Marshall débute des études d’égyptologie à l’Université Charles-de-Gaulle Lille 3 en 1998 et rejoint par la suite l’équipe de l’Halma-Ipel-UMR 8164/CNRS-Lille 3, en qualité de membre associé. Dès 2005, elle participe à la Mission Archéologique Française de Thèbes-Ouest (MAFTO-LAMS/UMR 8220 CNRS), dont elle devient un peu plus tard membre associé. Au Ramesseum, elle a travaillé sur plusieurs secteurs de fouille, et  notamment sur l’allée processionnelle sud et de l’école.

En 2008, elle se voit confier le soin de créer un musée à la mémoire d’Auguste Mariette à Boulogne-sur-Mer. Nommée chef de projet de l’Espace Mariette par le Président de la Région Nord-Pas-de-Calais, elle travaille sur cette  mission durant un an mais constate que le projet tel qu’il lui avait été soumis ne pourra pas être réalisé. Elle partagera alors le fruit de ses recherches parfois inédites en publiant, sous la direction de Christian Leblanc, une biographie sur cet égyptologue hors du commun aux éditions La Bibliothèque des Introuvables.

Docteur en égyptologie depuis 2013, elle travaille actuellement sur plusieurs projets de publication scientifique et d’exposition.

 

Résumé : Une étude sur le sort réservé aux enfants morts en Egypte antique, qui décrit les rituels, les lieux et le mobilier associés à l’inhumation des enfants dans le monde des vivants, avant de s’intéresser aux croyances sur le parcours de leurs âmes dans l’au-delà. L’égyptologue Amandine Marshall termine la « trilogie » qu’elle avait débutée en 2014, à l’issue de ses travaux de doctorat. Après avoir traité Être un enfant en Égypte ancienne, puis Maternité et petite enfance en Égypte ancienne, elle nous apporte son expertise avisée sur la mort et l’au-delà des enfants…

Avec cette somme de 520 pages, agrémentée d’un cahier photos de 50 illustrations, elle s’affirme – et se confirme -, comme une « référence » sur l’enfance dans l’Égypte ancienne. Elle prouve que, loin d’être un sujet secondaire ou superficiel, ce thème, fondamental, méritait d’être largement exploré et étudié.

Mon avis :

Pas partiale pour deux sous, j’invite tous les amoureux de l’Egypte ancienne à contacter Amandine pour se le procurer (sur sa page Facebook) avec en prime une jolie dédicace ! J’ai adoré me plonger sous terre avec Amandine bien que le sujet ne soit pas de la plus folle gaité, il est très intéressant et Amandine a su le rendre vivant. Donc je disais, un sujet qui semble de prime abord un peu rébarbatif mais qu’elle met à portée de tous. Je ne le répéterais jamais assez : les notes de bas de page en bas des pages les concernant, je trouve cela super ! Cela évite de jongler en permanence avec les dernières pages d’un pavé qui en fait quand même plus de 500.

Les fouilleurs et archéologues n’ont rien fait pour faciliter la tâche à l’auteure en ne portait clairement pas l’intérêt qu’ils auraient dû pour leurs trouvailles en rapport avec le thème traité. Et pourtant il y en a eu des morts d’enfants (enfant = moins de 10 ans en Egypte ancienne) … Pour les chiffres et précisions, je vous laisse vous référer au livre.

Le devenir des enfants défunts dans le monde des vivants et dans le monde des morts… Voilà le programme… Où et comment ont-ils été ensevelis ? Les enfants ont-ils accès à l’Au-delà ? Le statut social a-t-il un lien avec la dernière demeure de l’enfant ?  Avec Amandine nous allons visiter les différents lieux susceptibles de servir de sépulture, les différentes façons d’inhumer, la protection des corps (cercueils, vases, boites, briques, nattes, tissus, peaux de bêtes, paniers, corbeilles, etc…),  les matériaux employés ( avantages et inconvénients, utilisation symbolique des végétaux),  objets et offrandes qui accompagnent le corps (le mobilier funéraire, les parures ( appris ce qu’étaient les périscélides) les amulettes, le dépôt de matières à l’état brut – J’ai été étonnée dans un premier temps de la présence d’armes et outils comme cadeaux d’accompagnement (326/327) et j’ai compris le pourquoi… Et je sais aussi pourquoi la statuaire (divinités, chaouabtis) est si peu présente.

J’ai appris entre autres choses la symbolique de l’offrande de tessons : le vase est symboliquement associé au ventre de la femme enceinte et sa brisure volontaire à l’arrêt brutal de la vie. Un tesson, une vie brisée trop rapidement (p. 285). Pour le symbole des coquilles et de l’œuf d’autruche en particulier, rendez-vous pages 293/294.

J’ai appris que l’on trouvait des squelettes incomplets pour cause de rituels et de manipulations post-mortem et le rapport entre la légende d’Osiris et la détérioration volontaire des os … (p.143). L’auteur nous parle aussi de la finalité de la momification (p.153), du rituel de l’embaumement.

On remarquera le peu d’évocation à l’enfance dans les sépultures d’enfants, les petits étant représentés comme des adultes miniature et abordera la place effective des enfants dans la société (p. 171)

Et pour finir, quelle était la place des enfants dans le monde des morts ? Etaient-ils jugés dans l’Au-delà ? Venez en apprendre un peu plus sur la notion du bien et du mal chez les enfants selon les anciens Egyptiens (389 – 392). Sont-ils présents et représentés dans l’Au-delà ? Sont-ils évoqués dans les textes funéraires ? et dans le concept de la maisonnée ? Fait-on une différence entre les adultes et les non-adultes ?

Voilà…  Pas d’extraits du livre… je laisse à mes amis passionnés d’Egypte ancienne le plaisir de découvrir le livre (et même la trilogie) d’Amandine sur le thème des enfants. J’espère vous avoir donné envie de lire ce livre et je vous donne rendez-vous prochainement pour le commentaire des volumes précédents.

J’ajoute qu’à la fin du livre il y a beaucoup de tableaux et un portfolio qui ajoutent encore plus à l’intérêt de l’étude.

 

Voir : http://egyptophile.blogspot.ch/2018/01/amandine-marshall-lenfant-et-la-mort-en.html

 

Photo : Amandine Marshall : Inhumation d’enfant – Tombe 278 – Tourah

 

 

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