Jay, Kim « L’île des chamanes » (2021)

Jay, Kim « L’île des chamanes » (2021)

Autrice : Kim Jay est l’autrice de nombreux romans policiers. Elle anime également une association d’auteurs de Mystery Novels à Séoul. L’Île des chamanes est son premier roman mettant en scène le profileur Kim Song-ho, le deuxième venant de paraître en Corée.
Kim Jay a commencé une carrière de styliste de mode, avant de bifurquer vers une formation d’autrice-scénariste. Son premier roman, L’Assassinat d’Hunminjeongeum, est salué par la critique comme « un chef-d’œuvre de la littérature coréenne » et devient tout de suite un best-seller.
Elle se passionne alors pour les thrillers historiques et poursuit avec Yi Sang, détective de Gyeongseong qui se situe dans le Séoul des années 1920, époque propice aux mystères et à un certain romantisme.
Elle remporte avec ce titre le Grand Prix de la littérature policière et publie quatre autres volumes mettant en scène le poète Yi Sang – connu pour ses vers sombres et mystérieuux.
Entre-temps Kim Jay publie Jeong Yak-yong, détective itinérant ainsi que L’Île des chamanes et Les Voisins, nouvelle enquête de Kim Seong-ho, son héros profiler.
Kim Jay est vice-présidente de l’Association des auteurs de romans policiers de Corée. Elle pratique le fit ballet et le yoga pour travailler sur ses ouvrages à venir. (Source : Babelio)

Editeur : Matin calme 04.02.2021 – 326 pages – Traduit du coréen par Choe Ae-young et Jean Bellemin-Noël (Titre original : Creepy island)

Résumé :
Seong-ho, profileur réputé de Séoul, est envoyé sur l’île de Sambo pour une nouvelle enquête. Dans ce haut lieu du chamanisme, trois femmes ont disparu, probablement victimes d’un serial-killer. Kim Seong-ho est accompagné par Yeo Do-yun, spécialiste des rites chamaniques comme le ssitgim-git : « rituel pour laver les sentiments d’amertume et de rancune éprouvés par les défunts au moment de leur trépas ».

Mais sur l’île fouettée par les vents et les vagues, dans l’air glacial de ce mois de janvier, les victimes ne sont pas encore prêtes au pardon. De mystérieux conciliabules ont lieu entre deux silhouettes, des chiots sont tués. Une atmosphère de plus en plus lourde s’abat sur Kim Seong-ho qui commence à ressentir d’étranges maux de tête à mesure que des souvenirs personnels viennent se mêler à son enquête.

Mon avis :

Pendant plus des trois-quarts du roman… j’ai ramé… Je n’ai pas accroché du tout. Un mieux à la fin : enfin il y a un peu plus de rythme. Mais honnêtement, je n’ai pas aimé. Et en plus je me suis mélangée avec les personnages. Un conseil : à la fin de l’ouvrage il y a la liste des personnages : ayez-la à portée de main. C’est lent… il y a plein de détails qui ne m’ont pas intéressé. La façon d’écrire ne m’a pas plu. Je n’ai pas aimé les personnages… la liste est longue.  Ni le fond, ni la forme… ça fait beaucoup…
Les rituels, les traditions, le chamanisme : j’aime…  sauf que les chamanes , c’est dans le titre mais dans le roman…  je ne les ai pas rencontrées… Il y en a une :celle qui a disparu… Alors oui il y a un petit rituel pour dire que les traditions sont passées par là…

Les réseaux sociaux sont des lieux de rencontres entre adolescents et c’est là que se fomentent des crimes. Celui d’une jeune fille en particulier dans le cas qui nous intéresse. Au département des recherches sur les comportements criminels, spécialisé dans les enquêtes impliquant des adolescents, il y a le profileur Kim Seong-ho … Mais il va falloir l’écarter de l’enquête, car il se retrouve être la cible de cyberharcèlement et on va l’envoyer sur l’ile de Sambo, théâtre il y a quelques mois de la disparition de trois jeunes femmes. Et pour résoudre ces disparitions, il va faire équipe avec un Professeur, conservateur de musée, qui va en profiter pour rédiger un article sur les rituels chamaniques. Mais il a fallu se farcir plus d’un quart du livre pour arriver sur l’île…

Le profileur a eu un accident alors qu’il était petit et a perdu la mémoire… mais des souvenirs le titillent parfois… Il se souvient de ses camarades de classe / de jeu alors qu’il était enfant … et principalement de scènes atroces de violence envers les plus faibles et les chats.

Je ne vais pas m’étendre davantage sur les personnage et sur l’enquête. En plus le coté thriller laisse à désirer… ce qui sauve un peu l’intérêt du livre : l’enquête de Yi Ju-Yeong, une jeune policière.

 

Extraits ;

Comprenons-nous bien : on ne vous demande pas des suggestions pour tout ce qui relève des enquêtes matérielles ; ce qu’on aimerait, c’est l’analyse psychologique d’un criminel en puissance, au moins celle d’une disposition à commettre un crime de ce genre.

C’est lui, le profileur, qui devient le flic le plus proche du crime, et même un double du criminel.

En Corée, on appelle « monstre chirurgical » – ici rebaptisé « cyborg » – une personne défigurée par un excès de chirurgie esthétique.

On indique aussi qu’on l’appelle Sambo parce qu’elle possède trois spécialités et trois enchantements. Les trois spécialités seraient le chien appelé « le Coréen de Jindo », la délicieuse baie de goji et les algues wakamé de rocher ; les trois enchantements la peinture-et-calligraphie, les chants-et-danses folkloriques et l’alcool rouge.

À force de faire des recherches dans le domaine du folklore, je suis à mon tour devenu proche des personnages que l’on rencontre dans les récits traditionnels, comme les esprits ou les gobelins !

— C’est sans doute parce que vous faites des recherches sur des individus plus terrifiants que les esprits. Vous savez, bien sûr, ce que Nietzsche a écrit : « Celui qui va combattre des monstres doit prendre garde de ne pas devenir monstre lui-même. Si tu regardes dans l’abîme, sache que l’abîme aussi regarde en toi. »
— Nous autres, dans la police, nous étudions les criminels, nous les rencontrons fréquemment pour les interroger, mais nous ne nous assimilons pas à eux. Un profileur doit entrer dans l’esprit du criminel et se représenter son crime de l’intérieur – ce qui déjà n’est pas facile –, mais on n’aime pas trop s’identifier à quelqu’un qui a un esprit cruel… On essaie de regarder de près leurs comportements en reconstituant leur psychologie.

— Les gens ont tellement besoin de s’appuyer sur une croyance, quelle qu’elle soit ! Si pendant une éternité on s’est contenté de pratiquer les rituels chamaniques traditionnels, aujourd’hui on préfère sans doute trouver l’apaisement en se confiant à un dieu unique…

Il est facile de deviner comment ces deux catégories d’enfants vont se transformer dans l’avenir. Le regard rigide jeté sur eux par les parents qui les tiennent pour des criminels a toute chance de laisser une blessure ineffaçable qu’ils ne pourront jamais oublier de leur vie, et ils s’achemineront vers la rupture totale avec la société.

Vivant sans jamais prendre le temps de souffler, il ne lui est jamais arrivé de se voir dans un endroit sans l’ombre d’une présence humaine, réduit à s’absorber chaque soir dans les abîmes de son intériorité. À mesure qu’il rumine un passé qu’il n’a jamais eu la moindre envie de se remémorer, une sueur épaisse lui ruisselle sur tout le corps. Il se sent très mal à l’aise.

 

Image :
Le Chien Jindo Coréen est un chien de type Spitz, de taille moyenne, aux proportions harmonieuses, donnant l’impression d’être à la fois agile, vigoureux, vigilant et fier. Les allures du Chie

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