Burton, Jessie « La maison dorée » (2023) 496 pages (Série Miniaturiste – tome 02)

Burton, Jessie « La maison dorée » (2023) 496 pages (Série Miniaturiste – tome 02)

Autrice : Jessie Burton a étudié à l’université d’Oxford puis dans une grande école de théâtre. Elle était actrice avant de publier son premier roman, « Miniaturiste », à 32 ans. L’ouvrage a été traduit en 38 langues et vendu à plus d’un million d’exemplaires à travers le monde. Une adaptation télévisuelle a même été diffusée par la BBC en 2017. En 2016 elle publie « The muse » qui parait en français sous le titre « Les filles au lion » en 2017. Elle publie ensuite en 2019 « The Confession» qui parait en français sous le titre  « Les secrets de ma mère » en 2020. « The House of Fortune » (2022) « La maison dorée » (suite de « Miniaturiste ») parait en 2023. 
Littérature jeunesse : « Douze princesses rebelles » est son premier livre pour la jeunesse. « Le Bal des douze princesses » des frères Grimm fut le conte favori de son enfance. En grandissant, elle s’est aperçue, selon ses propres mots, « que quelque chose ne marchait pas dans cette histoire. J’ai voulu redonner aux douze sœurs leur individualité, leur joie de vivre, leur goût de la liberté… et changer le Prince charmant !» (2019) .

L’action de son premier roman, « Miniaturiste », publié en 2014, se déroule au XVIIe siècle (1686-1687) à Amsterdam, et implique divers membres de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales (VOC, 1602-1799). Le roman est inspiré par la maison de poupée de Petronella Oortman (1656–1716), aujourd’hui au Rijksmuseum, bien qu’il ne s’agisse pas d’un roman biographique. L’auteure a mis quatre ans pour l’écrire. Le roman a fait l’objet d’une surenchère au London Book Fair en avril 2013

Série Miniaturiste : « Miniaturiste » – « La maison dorée »

Gallimard – 13.04.2023 – 464 pages / Folio – 16.05.2024 – 496 pages (The House of Fortune 2022 – traduit par Laura Derajinski)

Résumé:
Amsterdam, 1705. La ravissante Thea Brandt fête ses dix-huit ans. Elle représente l’unique espoir des siens de redorer le blason de la famille. Sa tante Nella lui trouve le beau parti idéal mais la jeune femme n’a d’yeux que pour le grand théâtre de la ville et pour Walter, l’artiste qui y peint les décors. Tous deux s’engagent dans une liaison enflammée, menaçant la réputation de Thea et des siens. 

De mystérieuses figurines miniatures, sculptées avec une virtuosité éblouissante, font leur apparition, bouleversant la vie de chacun. Après le succès de Miniaturiste, La maison dorée, tout en grâce et en rebondissements, fait naître une héroïne aussi audacieuse qu’avide d’indépendance. Mais qui, de la raison ou du coeur, saura vaincre ?

Mon avis:

J’avais eu le coup de coeur pour « Miniaturiste », normal que je veuille lire la suite ! Et à nouveau j’ai beaucoup aimé la lecture, même si cette fois, ce n’est pas le coup de coeur. Mais c’est souvent le cas avec les suites; c’est bien mais… il manque peut-être l’effet de la découverte, de la surprise…
J’avais terminé ma chronique de « Miniaturiste » sur ces mots :
« Un petit bémol : la fin est un peu abrupte… à moins qu’une suite se profile… mais cela me semble bien peu probable… » trop contente de m’être trompée !!!

Je suis ravie d’avoir fait un résumé et une chronique du précédent car cela m’a remis dans le bain avant de lire la suite.  La vie de l’héroïne de ce tome 2, Thea, est en résonance avec celle de Nella dans le tome 1. Toutes deux ont le même âge, toutes deux vont se retrouver à affronter la problématique du mariage arrangé, et toutes deux vont avoir affaire à la miniaturiste… et avec elle, les surprises commencent et les ennuis ne sont pas loin… mais la question est : qui est cette miniaturiste ? Et pourquoi est-elle mêlée à la vie de Thea? Car ce n’est pas Thea qui va aller la chercher et la miniaturiste va s’immiscer d’elle-même dans la vie de la jeune fille.
C’est plein de rebondissement, la société de l’époque est extrêmement bien décrite, avec intriques et magouilles et on a envie de savoir comment Thea et sa famille vont se sortir de la situation inextricable dans laquelle la famille semble s’être embourbée… Et si le passé venait à leur secours? 

La rencontre entre le passé et le présent aura-t-elle lieu ? Un nouveau départ dans la vie est-il envisageable? Est-ce possible de quitter la ville pour la campagne? Peut-on faire revivre les lieux de son enfance?
A vous de le découvrir en compagne de Nella et Thea

Extraits:

Cette maison est notre port d’attache. C’est ici que nous habitons. Ici que nous avons trouvé notre place. »
Et si l’on n’a plus envie d’être amarré dans ce port ? 

elles remuent de vieux souvenirs qu’elle préférerait laisser en sommeil, mais il semble impossible de façonner un avenir sans aborder le passé.

Sa seule possession est une solitude intime, aucun avenir en perspective pour elle.

Ce n’est jamais une tragédie de mourir au nom de l’amour. »

La maison de son enfance ne montre aucun signe de vie ; elle se tient devant les deux vastes étages, les briques rouges contrastant sur le ciel blanc, le vent fouettant son bonnet. Les vieux arbres de la maison paternelle sont pareils à des sentinelles éreintées, les vergers infertiles où foisonnaient jadis les pommes et les cerises forment désormais une armée sans bataille à livrer. 

Quand vous rêvez de vos chambres d’enfant, vous rêvez en réalité de vous-même. Ou vous vous cherchez, du moins.

Aucun de vos souvenirs n’est exact. Vous pouvez vous persuader qu’ils contenaient courage ou beauté, vous persuader que vous en faisiez preuve à une époque. Mais vous ne pouvez pas en être sûr.

Ainsi va la vie, tu sais. On ne peut pas toujours tout faire rentrer dans une jolie petite pièce de théâtre en trois actes. On ne peut pas être à deux endroits à la fois.

Je peux vous assurer que personne ne fait jamais rien pour le simple plaisir, dans cette ville. »
Il sourit. « Pour le savoir, alors. Nous le faisons pour le savoir, car le pouvoir découle du savoir. »

Nous voulons que Mère Nature nous révèle ses secrets, afin de les employer à bon escient.

Nous aimons croire qu’il existe plusieurs issues, dit-elle : mais notre destin n’est pas entre nos mains, il ne l’a peut-être même jamais été.

La maison est identique à son souvenir, mais différente aussi.

C’est une douleur très particulière, la prise de conscience, l’abandon. La douleur que l’on éprouve nous fait même douter de la valeur de notre propre vie. Mais je te promets ceci : les choses changent. Vraiment. La douleur s’apaise. Et, avec le temps, tu en oublieras l’intensité.

On ne peut jamais avoir la certitude qu’il n’existe en nous qu’une seule et unique graine, attendant de donner naissance au chapitre suivant de notre vie. Si rassurant soit-il de le penser.

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