Da Costa, Mélissa « Les femmes du bout du monde » (2023) 470 pages

Da Costa, Mélissa « Les femmes du bout du monde » (2023) 470 pages

Autrice: Romancière française née le 7 août 1990.
De 2008 à 2011, elle suit des études d’économie et de gestion à l’Institut d’administration des entreprises (IAE) de Lyon. Puis elle occupe un emploi de chargée de communication dans une mairie en Isère dans le domaine de l’énergie et du climat. Elle suit également des formations en aromathérapie, naturopathie et sophrologie.
Mélissa Da Costa est l’autrice de six romans portés par les libraires et salués par la presse. Elle a déjà conquis plus de trois millions de lecteurs.Elle est la n°1 du palmarès du Figaro des auteurs français ayant le plus vendus de livres en 2023.

Romans: Tout le bleu du ciel (2019) – Les Lendemains (2020) – Je revenais des autres (2021) – Les Douleurs fantômes (2022) – La Doublure (2022) – Les Femmes du bout du monde (2023) – La Faiseuse d’étoiles (2023) – Tenir Debout (2024) 

Albin Michel – 01.03.2023 – 378 pages/ Livre de Poche – 27.03. 2024 – 470 pages

Prix Babelio Littérature Française

Résumé:
Si tu te demandes ce que nous faisons ainsi, loin des hommes, je vais te dire : nous veillons sur notre petit univers, nous veillons les unes sur les autres. C’est ce que font les femmes du bout du monde. A la pointe sud de la Nouvelle-Zélande, dans la région isolée des Catlins, au coeur d’une nature sauvage, vivent Autumn et sa fille Milly. Sur ce dernier bastion de terre avant l’océan Austral et le pôle Sud, elles gèrent le camping Mutunga o te ao, le bout du monde en maori. 

Autumn et Milly forment un duo inséparable, jusqu’au jour où débarque Flore, une jeune parisienne en quête de rédemption…
Hantées par le passé mais bercées par les vents et les légendes maories, ces trois femmes apprendront à se connaître, se pardonner et s’aimer. Mélissa Da Costa nous offre un voyage inoubliable à travers des paysages d’une stupéfiante beauté, aux côtés de personnages inspirés et inspirants. 

Un nouveau roman magistral et une ode à la liberté.

Mon avis:

J’ai failli renoncer à ma lecture tellement le premier quart du livre est lent… MAIS j’ai bien fait de continuer car il y a des parties du roman que j’ai adoré, principalement tout ce qui touche à ma mer, aux animaux, à la culture Maori, aux contes et légendes, à la mythologie, les tatouages, les traditions, les cérémonies ( comme celle du mariage traditionnel)
Certes l’histoire des trois femmes est touchante, mais pour moi c’est  le cadre, le décor tout ce qui touche à la Nouvelle-Zélande qui m’ont davantage intéressé que les relations humaines.
Et pourtant elles sont touchantes ces trois femmes.. surtout Autumn et Milly, car je ne me suis pas trop attachée au personnage de Flore, alors qu’elle le méritait sans doute au moins autant que les autres avec ce qu’elle a enduré… Automn et Milly – la mère et la fille – sont des « kiwis » (comme les oiseaux sans ailes de Nouvelle-Zélande) c’est à dire des Néo-zélandais d’origine européenne et elles tiennent un camping.
On va comprendre que si la cohabitation entre les blancs et les les maoris est bonne, il y a quand même un gouffre culturel qui sépare les deux cultures et que les indigène n’ont pas le même statut que les britanniques. Coté société on verra aussi que l’autrice fera le parallèle avec le gouffre qui sépare les français du XVIème arrondissement et les français de banlieue parisienne, «cette barrière infranchissable, ce langage différent, cette incompréhension réciproque ».

Bienvenue en Nouvelle-Zélande au doux nom de Aotearoa.“pays du long nuage blanc”» en langue maori. Et surtout bienvenue dans la région sauvage des Catlins,  au camping  Mutunga o te ao, qui signifie en maori « bout du monde ». Vous allez approcher les dauphins Hector, des dauphins à front blanc (la sous-espèce Maui est en danger critique d’extinction),les baleines friches australes, les otaries, les manchots aux yeux jaunes connus sous le nom de hoihos, (en voie de disparition), la pouponnière des otaries,  les huitriers, faire connaissance des oiseaux « wékas » …
On va aussi parler de l’extinction des tortues marines de Mayotte, le l’ONG de défense des océans Sea Shepard, de Paul Watson… 

Vous allez en apprendre sur l’histoire de la Nouvelle-Zélande  : «  les Maoris ont débarqué en bateau depuis les îles du Pacifique, vers le XIe siècle » ce qui a entrainé une catastrophe écologique, la disparition d’espèces comme les autruches géantesou l’aigle géant de Haast. 

J’ai été sous le charme des légendes qui racontent la naissance des îles de la Nouvelle-Zélande, l’origine du monde, les légendes comme celle des sept pirogues, une mythologie incroyable avec un dieu des Aliments cultivés et de la Paix, un dieu de la Fougère et des Aliments non cultivés… Sans compter tous les autres comme le dieu des Volcans et des Tremblements de terre.
J’ai été conquise par le rapport fusionnel entre la nature et les personnages du roman, et surtout Milly et Kai.
Coté personnages, ce sont des êtres fracassés, qui sont à fleur de peau, qui se sentent trahis par l’amour et par la vie. Mais les personnages principaux, les trois femmes en particulier, vont s’ouvrir, découvrir que l’amour c’est donner, offrir un avenir, laisser les passions se vivre.. et en cela c’est un magnifique roman.
Quant aux hommes, ils ne sont pas vraiment à la fête…

Extraits:

Le passé, c’est sournois. Ça attend la nuit et l’obscurité pour s’infiltrer partout. La nuit est dangereuse, elle tourmente.

un proverbe maori : “Tourne-toi vers le soleil, ton ombre sera derrière toi.” »

Parfois on part pour mieux revenir. Le mouvement, le renouveau, c’est la vie.

L’homme est mouvant, instable, terriblement influençable, décevant. La mer, non. La mer est là, immuable et infinie. La mer est une promesse d’éternité. 

Wera, la queue de baleine en maori, elle symbolise la force, l’intelligence et l’harmonie avec les mers et les océans.

On ne fait pas des enfants pour les garder au nid. On fait des enfants pour qu’ils s’envolent.

Derrière chaque pierre, chaque montagne, chaque lac, il y avait un mythe, l’histoire d’un dieu, d’un amour déçu…

Tu savais que les Maoris utilisaient les fougères argentées pour retrouver leur chemin en forêt les nuits de pleine lune ?
– Non.
– Ils inclinaient les feuilles du côté argenté pour que la lune s’y reflète. C’est une jolie histoire, non ?

elles songent, chacune en son for intérieur, que les arbres et les hommes c’est du pareil au même : ils poussent en fonction des bourrasques, ils s’inclinent, courbent l’échine, sacrifient un peu d’eux-mêmes pour résister aux vents violents, mais l’essentiel c’est qu’ils tiennent encore debout.

Il ne faut pas lutter contre la force de la mer, elle le sait. Quand on se retrouve pris dans un courant d’arrachement, un de ceux qui emportent vers le large, il est inutile de vouloir nager contre lui. 

Elle sait que l’amour est comme l’océan : il peut être parfois tempétueux et passionné, parfois calme et ronronnant. Elle sait que tout cela, même les lames grises et boueuses, peut fait partie de l’amour.

Elle se répétait que les vagues vont et viennent en permanence, que si elles se retiraient c’était pour mieux revenir.

Elle songe qu’il est des êtres avec qui on parle le même langage et que, quand on les rencontre, on ne se demande plus si on a trouvé le bon endroit : on sait.

3 Replies to “Da Costa, Mélissa « Les femmes du bout du monde » (2023) 470 pages”

  1. Déjà dans « Tout le bleu du ciel » qui se déroulait principalement dans les Pyrénées et non en Nouvelle-Zélande, le cadre et le décor étaient sublimes…
    Et ce livre est bien sûr quelque part dans ma PAL. Donc avec tes commentaires, je pense bien qu’il va remonter…

  2. Ah C@th, tout comme toi, qu’est-ce que j’ai apprécié cette immersion dans ce pays du bout du monde dont je ne connaissais rien !!! Avec son climat inversé, ses légendes maories, l’heure dorée, l’heure bleue, la mer, les manchots, les dauphins et les baleines…
    C’est vrai aussi que l’histoire est lente mais moi, ça ne m’a pas dérangée car j’aime bien me glisser tout doucettement dans les pas de ses héroïnes, ces 3 femmes totalement différentes et pourtant très complémentaires.

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