Mosse, Kate « Fantômes d’hiver » (2010) 255 pages

Mosse, Kate « Fantômes d’hiver » (2010) 255 pages

Autrice: née le 20 octobre 1961 dans le Sussex en Angleterre, est une romancière britannique. Mère de deux enfants, elle habite dans le Sussex.

Romans :

Fantômes d’hiver  – La Fille du taxidermiste – De cendres et de flammes (2024)
Trilogie du Languedoc : LabyrintheSépulcre – Citadelles
Série La Cité : La Cité de feu – La Cité de larmes – La Cité des mers

JC Lattès – 06-01.2010 – 264 pages / Livre de poche – 02.11.2011 – 255 pages ( Winter Ghosts  traduit par Valérie Rosier) 

Résumé :
La Grande Guerre a anéanti toute une génération, fauchée à la fleur de l’âge… Dans le cas de Freddie Watson, un jeune Anglais du Sussex, elle lui a pris son frère bien-aimé. Hanté par cette disparition, il erre sans savoir comment échapper à cette douleur lancinante Au cours de l’hiver 1928, Freddie voyage dans le Sud-Ouest de la France, quand sa voiture quitte la route. Encore sous le choc, il s’enfonce en chancelant dans les bois et trouve refuge dans un village isolé.
Là, lors d’une sorte de fête médiévale, il rencontre Fabrissa, une belle jeune femme qui pleure elle aussi ses disparus. Au cours de la nuit, Fabrissa raconte à Freddie une étrange histoire. Le lendemain, à son réveil, Freddie se demande si tout cela n’était pas un rêve. Pourtant il existe bien un mystère lié au passé cathare du village…

Mon avis : J’avais lu il y a bien longtemps « Labyrinthe » et « Sépulcre » ( il faut que je lise le dernier de la trilogie) et celui-ci était dans ma PAL depuis des éternités… 

Freddie a treize ans quand son frère Georges – de 18 ans – est appelé à rejoindre un bataillon en France et il ne reviendra pas. C’est le seul être qui a compté pour son frère, ses parents ne l’ayant jamais aimé.  Il ne se remet pas de la disparition de son frère mais Il faudra attendre 6 ans avant qu’il n’entre réellement en dépression.
Quelques années plus tard, lors d’un voyage dans le Sud de la France, il entre en possession d’un  ancien manuscrit. Et quand on me parle d’un parchemin écrit en occitan datant de la fin du Moyen Age, je suis intéressée d’emblée… Un manuscrit qui date de l’an 1329, de l’époque de la fin des Cathares.
Ce court récit nous raconte comment ce manuscrit à refait surface … et quel fut le rôle de Freddie dans cette découverte.
 Suite à un accident de voiture Freddie se rendra compte qu’il ne veut pas mourir, lui qui avait des idées suicidaires. Il se sort presque indemne de cet accident et laissant sa voiture sur le lieu de l’accident, il traverse la forêt pour se réfugier dans un village isolé qui a pour nom « Néans » (village imaginaire). Et c’est là que présent et passé vont entrer en contact…  

Esprits des montagnes? Fantômes d’hiver ? Lamentations du vent? Superstitions paysannes? Esprits des morts? âmes des morts? Mes errantes? Voix du passé qui se glissent dans les fissures du temps?
Si au début je n’ai pas été emballée par le personnage de Freddie qui me semblait faible et pleurnichard, dès qu’il effectue une sortie de route avec sa petite Austin jaune, l’atmosphère devient mystérieuse et le charme opère. Deuil et solitude sont au centre du roman mais pas que… Il y a l’amour et le manque d’amour, la mémoire, et en toile de fond, les Cathares.

Extraits:

Le temps est élastique, il se dilate, se contracte, mais ne s’arrête pas quand on en aurait le plus besoin.

Dix ans de deuil, ça laisse des traces. Le cœur n’en sort pas indemne.

 Les néons clignotants, les avenues grouillantes de monde ne suffisaient pas à étouffer les voix des disparus.

Et puis malgré les rituels qui entourent un deuil, on est toujours seul à remâcher son chagrin.

— Les morts laissent une ombre derrière eux, l’espace où ils vécurent résonne encore de leur écho. Ils nous hantent, sans jamais s’effacer ni vieillir comme nous le faisons. Ce n’est pas seulement leur futur que nous pleurons, c’est aussi le nôtre.

Le silence s’installa entre nous. Un silence où tous les mots, dits et non dits, semblaient résonner. Un silence où le monde entier était présent, et pris en compte.

Comme de l’encre répandue sur un buvard, la déception m’envahit.

Anges, gargouilles, fantômes, amis depuis longtemps délaissés valsaient dans ma tête sur un air de manège, une sonate de Beethoven, un ragtime effréné.

Grâce à elle, j’avais affronté mes propres démons. Elle m’avait libéré, et j’étais à nouveau capable de me tourner vers l’avenir.

Je ne crains point la mort, mais l’oubli.

Ce sont ceux que nous choisissons d’aimer et ceux qui nous aiment qui nous font ce que nous sommes.

Comme on nous l’a appris, la vie ne consiste pas à chercher des réponses, mais plutôt à apprendre à poser les bonnes questions.

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