Béata, Claude « La folie des chats » (2022) 288 pages

Auteur: Claude Béata, né 21 novembre 1959 est psychiatre vétérinaire, pionnier en France de la médecine vétérinaire comportementale, spécialiste de l’attachement.Il est diplômé du Collège européen. Praticien reconnu, il consacre son activité à tenter d’apaiser la souffrance des animaux, parmi lesquels, aujourd’hui, de nombreux chats. Il parcourt aussi la France et le monde pour accompagner l’essor de la psychiatrie vétérinaire.
Ecrits: La Psychologie du chien :Stress, anxiété, agressivité (2008) – Au risque d’aimer: des origines animales de l’attachement aux amours humaines (2015) – Chiens, chats, pourquoi tant d’amour (2017) – La folie des chats (2022)
Editions Odile Jacob – 12.10.2022 – 288 pages
Préface de Boris Cyrulnik
Résumé:
Nous sommes nombreux à être fous de nos chats et cette passion peut être réciproque. Le chat est un être d’attachement.
Il nous séduit, nous fascine, mais les relations avec lui peuvent se révéler parfois déconcertantes. Il nous invite à l’empathie et au respect de la différence.
Doté d’un cerveau exceptionnel qui lui permet de s’adapter à toutes les situations, de savoir se protéger comme une proie ou bien d’établir des stratégies comme un prédateur, comment, alors, ne pas penser que le chat subtil et complexe puisse parfois sombrer dans la folie ?
C’est à partir de sa propre expérience, de sa vie avec les chats, et des données les plus récentes de l’éthologie et de la psychiatrie animale que Claude Béata nous fait découvrir dans ce livre les secrets des comportements de cette espèce féline, tout en contradictions apparentes qui se comprennent au filtre de la connaissance. C’est aussi un message d’espoir et un appel à ne pas laisser cet animal, à la réputation parfois néfaste d’indépendance, en butte à des souffrances psychiques qui aujourd’hui connaissent une solution.
Amateurs et amoureux des chats, mais aussi propriétaires parfois désemparés par des troubles qui paraissent insolubles ou incompréhensibles, vous trouverez ici les réponses à toutes vos questions.
Comprendre son chat, ses forces, ses bizarreries, ses fragilités, pour mieux vivre avec lui et assurer son bien-être… et le vôtre !
Mon avis: 🐾🐾🐾🐾🐾
Je le recommande vivement à toutes les personnes qui ont un chat.
J’ai trouvé passionnant d’explorer le monde du point de vue du chat grâce aux expériences de l’auteur, psychiatre vétérinaire. J’ai beaucoup appris alors que souvent les livres sur le comportement des chats ne m’apportaient pas grand chose. Dans cette chronique je vous donne quelques éléments du livre mais l’auteur relate des cas spécifiques et c’est extrêmement instructif de suivre la relation chat/« propriétaires de chat/ psychiatre vétérinaire et l’évolution et les résultats des cas exposés.
J’ai appris bien des notions et des expressions telles que « schézipathie » (souffrance de la relation). L’auteur nous martèle tout au long du livre que sous le chat « domestique « il y a un chat sauvage, qui est à la fois prédateur et proie, qu’il ne faut jamais punir un chat ni lui crier dessus ni le menacer car il ne comprend pas pourquoi et que cela le désécurise.
L’auteur insiste sur le fait que nous partageons un lieu de vie mais que le chat a des besoins bien à lui et qu’il faut faire en sorte de lui aménager ce lieu pour qu’il se sente en sécurité, qu’il aie ses repères (et qu’on ne les lui bouge pas de place) . Il insiste aussi sur le fait qu’il faut comprendre l’origine des problèmes du chat avant d’entamer une thérapie comportementale .
J’ai noté cette phrase qui est pour moi la plus importante : »les chats ont toujours sur eux, dans la poche intérieure de leur costume, un carnet rouge dans lequel ils notent les événements désagréables. Les notes de ce carnet ont une caractéristique bien ennuyeuse : elles ne s’effacent pas. Il faut donc à tout prix éviter d’être inscrit dans le carnet et, pour cela, proscrire à jamais les punitions physiques ou verbales, les menaces effrayantes, les manipulations désagréables. »
Il nous explique aussi pourquoi un chat peut mordre et surtout pourquoi il ne comprend pas une punition car pour lui ce n’est pas une agression, bien au contraire ! Il nous dit aussi pourquoi certains chats se lèchent au point de perdre leur pelage… explique le symptôme de chat caressé mordeur , nous parle de l’importance du sommeil et des rêves qui permet de repérer les chats hyperactifs, anxieux, Le sommeil est un élément important dans notre sémiologie et il est souvent négligé. Les chats atteints de FIV présentent plus de troubles comportementaux que les chats indemnes; les chats âgés aussi (Alzeimer du chat)
L’emplacement et la qualité du champ d’isolement nous intéressent, mais, au-delà, les caractéristiques structurelles nous apprennent beaucoup sur l’état émotionnel. Les chats hyperactifs dorment peu et ne rêvent pas ou très peu ; les anxieux se réveillent et se mettent en mouvement ; les dépressifs ont des réveils brutaux, un avancement au sommeil paradoxal et ressentent de l’anxiété avant de dormir ; les chats normaux, eux, dorment beaucoup et sont des champions en matière de rêve.dépressifs, stressés…
Malheureusement l’enseignement de la psychiatrie animale ne fait pas encore partie de l’enseignement.
L’auteur donne une multitude de conseils et explique un bon nombre de comportements. Voici un conseil qui peut être très utile : « quand un chat souffre de rhinite ou de coryza, son appétit diminue et sa capacité à consommer disparaît. Petit conseil en passant : dans ces cas-là, nettoyez soigneusement le nez de votre chat avec de l’eau tiède ou un produit destiné à cet usage juste avant de lui présenter sa nourriture. L’olfaction est un sens majeur dans la vie du chat. »
Extraits:
les chats ont toujours sur eux, dans la poche intérieure de leur costume, un carnet rouge dans lequel ils notent les événements désagréables. Les notes de ce carnet ont une caractéristique bien ennuyeuse : elles ne s’effacent pas. Il faut donc à tout prix éviter d’être inscrit dans le carnet et, pour cela, proscrire à jamais les punitions physiques ou verbales, les menaces effrayantes, les manipulations désagréables.
« Les chats, c’est comme le papier, ça se froisse très vite », disait Guy de Maupassant qui créa une ligue de défense de ces félins avec Alexandre Dumas, Anatole France et Charles Baudelaire. L’image est juste et jolie : comme du papier froissé, il ne revient jamais à son état antérieur.
Les chats ne sont pas des chiens, ils n’ont pas de structure basée sur l’acceptation de l’autre.
il ne faut pas oublier de s’intéresser aux conditions de développement du chat, aux commémoratifs médicaux qui ont pu jalonner son existence et qui peuvent être des points de départ de troubles comportementaux.
quand notre chat ronronne sur nos genoux ou juste à côté, c’est la musique de la confiance accordée et de l’harmonie partagée.