Suter, Martin « Allmen et le dernier des Weynfeldt » (2025) 192 pages (série Friedrich von Allmen 05)

Auteur :
Ecrivain suisse allemand, né le 29 février 1948 à Zurich. Il écrit aussi des textes pour le chanteur Stephan Eicher.
voir ma page « Auteur Coup de Coeur : MARTIN SUTER » (Martin Suter est l’un de mes auteurs préférés. Je tiens à vous signaler qu’un monde sépare la série cosy-murder von Allmen et tous les autres.)

Série Friedrich von Allmen : « Allmen et les libellules » – « Allmen et le diamant rose » – «Allmen et les dahlias » – «Allmen et la disparition de Maria» – «Allmen et le dernier des Weynfeldt»

Phebus – 15.05.2025 – 192 pages

Résumé:
Dans « Allmen et le dernier des Weynfeldt », Martin Suter, gentleman écrivain, réunit deux de ses personnages les plus appréciés : Allmen, le dandy détective désargenté, et Adrian Weynfeldt, le richissime amateur d’art, héros de son best-seller Le Dernier des Weynfeldt.

Les deux hommes se rencontrent autour d’un verre et ne tardent pas à se lier d’amitié. Alors, lorsque Weynfeldt constate le vol d’un de ses tableaux, attribué, faussement peut-être, à Picasso, il demande à Allmen d’enquêter discrètement, ne voulant pas ébruiter l’affaire…

Un cosy crime élégant et raffiné, campé dans des décors bourgeois où règne le paraître ; des dialogues qui font mouche, une ironie mordante : tous les ingrédients d’un cocktail savoureux à boire au coin du feu et sans modération !

Mon avis : 

Martin Suter est l’un de mes auteurs préférés. Je tiens à vous signaler qu’un monde sépare la série cosy-murder von Allmen et tous les autres.
C’est toujours un plaisir de retrouver Allmen, ce dandy ex-riche et toujours autant à court d’argent mais c’est aussi ce qui fait son charme. La rencontre avec le milliardaire Weynfeldt est savoureuse et aider celui qui va devenir son ami ne peut que lui être profitable. J’adore ces deux personnages hors norme. La classe les réunit et quand à l’argent… c’est juste le petit détail qui fait la différence… Il faut dire que de rencontrer un expert en recherche d’œuvres d’art disparues tombe plutôt à pic quand un tableau de Picasso (vrai ou faux on ne le saura jamais…) avec une énorme valeur sentimentale vient de disparaitre.
A eux deux ils vont enquêter en marge de la police mais une mort qui semble fort peu naturelle va se greffer à cette disparition de tableau. Evidemment cela va tout compliquer.
Ce n’est pas l’enquête qui est jouissive, c’est le contexte, l’atmosphère, les relations entre les personnages et les personnages en eux-mêmes, la description de la bourgeoisie suisse…

Vous prendrez bien un petit Martini avec olive ? Juste pour l’olive naturellement …

Extraits:

Plus le cercle des initiés est large, plus le risque est grand que le secret cesse d’en être un.

– Ah, le temps. N’est-ce pas la plus épouvantable des choses épouvantables ?

– Sauf si c’est du bon temps, objecta Allmen.

– Mais dans ce cas c’est encore plus épouvantable, parce qu’il s’en va. Et ne me dites pas qu’il faut vivre dans le moment présent. J’en suis incapable.

Quand on se trouve dans notre situation, notre situation financière, je veux dire…

– Je vois exactement de quoi vous parlez.

– … cela instaure une certaine distance avec les amis. On dirait qu’un excès d’argent dresse un mur entre vous et les autres.

Dans certains milieux, que les choses soient volées accroît leur valeur.

Dans mon métier, déranger quelqu’un en pleine lecture est considéré comme un péché.

Ça, c’est votre métier à vous.

– Je n’ai pas de métier. Je suis une personne privée.

– Naturellement. Votre travail est un hobby. C’est enviable.

Image : Picasso « baigneuses jouant au ballon »  (mis en noir/blanc)