Gran, Sara « La ville des brumes » (2016)

Gran, Sara « La ville des brumes » (2016)

Une enquête de Claire DeWitt

Résumé : Quand Paul Casablancas, l´ex-petit ami musicien de Claire, est retrouvé mort dans sa maison de San Francisco, la police est convaincue qu´il s´agit d´un simple cambriolage. Mais Claire sait que rien n´est jamais si simple. Avec l´aide de son nouvel assistant, Claude, elle suit les indices, trouvant un éclairage sur le destin de Paul dans ses autres affaires – notamment celle de sa soeur de sang Tracy disparue dans le New York des années 1980 et celle d´une disparition de chevaux miniatures dans le comté de Sonoma. Alors que les visions du passé lèvent le voile sur les secrets du présent, Claire commence à saisir les mots de l´énigmatique détective français Jacques Silette : « Le détective ne saura pas de quoi il est capable avant de se heurter à un mystère qui lui transperce le coeur. » Et l´amour, sous toutes ses formes, est le plus grand mystère de tous – du moins dans l´univers de la meilleure détective du monde. Avec cette nouvelle aventure addictive d´une héroïne irrésistible, Sara Gran propulse la femme détective traditionnelle au coeur du XXIe siècle, un mélange entre Alice Roy et Sid Vicious.

Mon avis : Déception. Autant j’avais bien aimé le premier autant celui-ci me laisse sur ma faim. On est à San Francisco mais l’intrigue est peu traitée. On est en fait à fond dans le concept Détective junkie comme on a très souvent le flic alcoolique.   Alors ok elle a été la petite copine du mec assassiné. so what ? et elle replonge dans son adolescence et mène l’enquête sur la disparition de sa copine d’enfance.. C’est très touffu, brouillon, on se perd, il se passe rien… Elle se disperse, touche à tout mais il n’en ressort rien… Elle en a même perdu son côté déjanté et totalement allumé, elle est juste pas à l’Ouest et en roue libre; j’ai eu du mal à la suivre car je n’ai jamais compris ou elle voulait aller… Dommage… En plus les personnages n’ont pas de consistance et sont trop nombreux. Pourtant le monde de la musique à Frisco, il y avait de quoi rendre le sujet vivant et intéressant… Je me suis ennuyée, j’ai trouvé que cela trainait en longueur, qu’il n’y avait pas de fond, si des bas-fonds…

Extraits :

D’un autre côté, une jolie fille est toujours l’objet, jamais le sujet. Les gens la considèrent comme une idiote et la traitent à l’avenant, ce qui est parfois pratique mais toujours agaçant. J’imagine qu’après trente ans, les retours sur investissement commencent à diminuer, de toute façon. Alors autant passer à autre chose et miser sur des compétences plus utiles.

Surtout, la connaissance intérieure du détective l’emporte sur toute pièce à conviction, tout indice, toute hypothèse rationnelle. Si nous ne la plaçons pas toujours et sans cesse au-dessus du reste, il ne sert à rien de continuer, ni à enquêter ni à vivre.

Elle était partie, à la dérive sur les océans de la douleur. En pleine noyade, plutôt.

Je ne pensais à rien. Il y avait un grand trou blanc là où se trouvent d’habitude les pensées normales.

Un homme blanc, quelque part entre la cinquantaine et le million d’années, qui donnait l’impression d’être la personne la moins heureuse du monde. On aurait dit qu’il avait voué sa vie au malheur.

Il portait un peignoir élimé sur un t-shirt, un pantalon de pyjama et des mules en skaï qui avaient connu des jours meilleurs, même si je crois pouvoir affirmer qu’aucun de leurs jours n’avait été franchement bon.

Vivre à San Francisco est une épreuve d’endurance. Je connaissais beaucoup de gens qui, après des années de victoire, avaient fini par perdre la bataille contre le brouillard et déménager plus à l’est ou plus au sud.

Quand on se déteste assez fort, on finit par détester la première personne qui nous rappelle nous-même. Et si ça ne s’arrange pas, on en vient à détester tous ceux qui ne voient pas à quel point on est horrible.

J’imagine que j’ai simplement envie de lui garder une certaine affection. On était tellement proches ! Comme les filles le sont à l’adolescence. Et vous savez, je suis quelqu’un d’assez en colère, mais ce n’est pas vraiment mon truc de détester les gens. Alors je sais pas… J’imagine que je me suis construit toute cette histoire comme quoi ce n’était pas entièrement sa faute.

C’est fou, cette nana qui était – qui est toujours – si belle, si intelligente, si talentueuse, avec tellement de monde à ses pieds. Et pourtant, c’était comme… vous savez, quand on a laissé une plante trop longtemps sans l’arroser et que le jour où on veut le faire, l’eau ne peut plus pénétrer ?

Je ne savais pas si elle était contente ou pas. Sa bouche formait un truc à mi-chemin entre le rictus sardonique et le demi-sourire.

Les Wandrè avaient été fabriquées en Italie par Antonio Vandrè Pioli dans les années 1950 et 1960. C’étaient des guitares étranges – formes insolites, couleurs inhabituelles, manches métalliques, ajouts électroniques mis au point par Pioli lui-même.

 

 

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