Aubert, Charles « L’étoile d’après » (2025) 448 pages


Aubert, Charles « L’étoile d’après » (2025) 448 pages


Auteur : Charles Aubert est diplômé de la Faculté de droit et de science politique d’Aix-Marseille (1985-1991). Responsable des assurances professionnelles à Generali France (1993-2006), il était directeur commercial d’une société d’assurances, de 2006 à 2012.À la faveur d’un plan social, il décide de quitter la ville et s’installe au sud de Montpellier, avec femme et enfants. Il choisit une cabane au bord de l’étang des Moures. En 2012, il crée le Canotage, atelier de fabrication de bracelets pour montres. Comme ses personnages, Charles Aubert s’est retiré dans une partie secrète de l’étang des Moures où ne vont jamais les touristes, entre sel et mer, pas très loin de Sète, un peu en-dessous de Montpellier. Après « Bleu Calypso« , « Rouge Tango« , « Vert Samba » (2021). Après la série des couleurs, «Tala Yuna» parait en (2022), suivi de « Danser encore » en 2023 , de « L’étoile d’après » en 2025

Istya & Cie – 30.10.2025 – 448 pages

Résumé: 

Simon a grandi dans une petite ville du Donegal, au cœur de l’Irlande en guerre, entre un père taiseux, une mère douce, un frère engagé dans l’IRA, et Zoé, sa petite sœur fantasque et lumineuse. Avec elle, il invente des rituels magiques sur une plage secrète, dessine la nuit du ciel avec des coquillages, et fuit la tempête familiale en jouant à se croire ailleurs. Mais forcément, le drame éclate.
Une ode mélancolique à l’enfance perdue.

Mon avis: pastedGraphic.pngpastedGraphic.pngpastedGraphic.pngpastedGraphic.pngpastedGraphic.png
Et encore un énorme coup de coeur pour ce livre magnifique de cet auteur! Que d’émotions … C’est mon coup de coeur de l’année !
Pour moi le Donegal était associé à Paul Lynch. Quel bonheur de le rattacher également à Charles Aubert. Deux de mes auteurs préférés sur le même terrain !
La famille Ackerman est composée des parents, Constance et Harry, et des enfants Rudy – le terrible, le rebelle, le révolté à la Norton Commando -, Simon – le calme, le scolaire-  et Zoé – l’étrange, l’intuitive, la solaire -, surnommée « Bzoing ». Rien qu’à prononcer ce surnom, on l’imagine fofolle, déjantée, montée sur ressorts, vivante, libre… Le père travaille dans un chantier naval, la mère s’occupe de la maison mais les deux parents vont rapidement s’inscrire en demi-teinte dans le roman, le père étant emporté par un cancer et la mère s’évaporant petit à petit dans les brumes de l’Alzheimer… Ce monde d’Alzheimer qui va pousser Simon vers la littérature, le monde des livres et des mots, suivant ainsi la voie que sa soeur Zoé avait déjà commencer à prendre en se plongeant dans le monde de la poésie. La lecture qui a permis à Zoé de se construire, de s’évader, de vivre, de goûter à la plus belle des choses : la liberté. Ce roman m’a par ailleurs donné l’envie de découvrir l’autrice et poétesse Sylvia Plath et de me replonger dans Emily Dickinson.

Beaucoup d’amour, d’émotion, de non-dits, de pudeur dans les rapports entre les différents membres de cette famille, même si les deux garçons ont au final manqué la rencontre entre eux et leur père de son vivant. 

Une enfance sur une plage de sable noir, l’Acker-crique si bien attachée à leur famille par le nom que la famille lui attribue. Cette crique située toute proche d’un pays en guerre, un refuge où, la nuit, Simon et Zoé reproduisent la carte du ciel en disposant des coquillages sur le sable noir et ou la famille se retrouve aux moments importants de l’existence.
Sans oublier Floffly, le phoque, la jeune Jenny, dont Simon est amoureux et l’un de mes personnages préférés, l’Oiseau… qui porte bien son surnom : insaisissable, épris de liberté, original, secret, illuminé de l’intérieur sous une surface qui semble impénétrable, sauf si on est un être d’ombre et de lumière comme Zoé.

Le personnage de Zoé m’a touché au coeur et c’est une âme qui restera dans mes pensées: amoureuse de la nature et des animaux, attachante au-delà du possible, lumineuse. Imaginative, elle va créer une ménagerie extra-ordinaire, née de dessins d’animaux marins et de coquillages revus et corrigés par son imaginaire. J’ai aimé me glisser derrière elle sur la plage et regarder la mer, les reflets sur l’eau, les jeux de lumière… 

Je ne vais pas vous en dire davantage et je vais vous laisser faire la connaissance de cette fratrie faite de contrastes, d’ombres et de lumières, de calme et de révolte, de folie et de rébellion, de joie et de tristesse, de vie et de mort, de peur et de liberté. Un tel besoin de liberté qu’au final même les mots, les poèmes ont gagné le droit de voguer et de ne pas finir enfermés dans des cages, fussent-elles de papier , comme le dit si élégamment l’auteur.

Un livre lumineux, sur la vie, sur l’envie de vivre pour se réaliser, sur la liberté… Surtout n’oublions jamais que même mortes, les étoiles continuent de briller… 

Un très grand merci à Charles Aubert et aux Editions Istya & Cie pour leur confiance et pour ce moment « suspendu ». 

Extraits:

[…] on ne navigue pas pour faire des ronds dans une baignoire. Faut repousser les limites.

Les hommes, quelle que soit la circonférence de leurs biceps, puissent leur force des le regard des femmes.

La mort est une désertion. Une évaporation. La mort est une absence qui ne finira jamais. 

Marilyn Monroe disait que l’imperfection c’est la beauté, la folie, c’est le génie, et qu’il vaut mieux être totalement ridicule que totalement ennuyeux.

Passer du rêve à la réalité, c’et tout l’enjeu de la vie.

Au bout de quelques semaines, j’ai commencé à me poser la question de l’argent. Le fameux objet de tous les désirs et de tous les efforts, ce merveilleux concept qui faisait tourner le monde à l’endroit, et l’humanité à l’envers.

Avant de disparaître, il faut commencer par être. 

Elle ne voulait simplement pas que ses mot se retrouvent enfermés dans une cage, fût-elle de papier.

Image : photo perso ( prise en Patagonie)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *