Auteur coup de coeur : Zafón, Carlos Ruiz

Auteur coup de coeur : Zafón, Carlos Ruiz

Carlos Ruiz Zafón, né le 25 septembre 1964 à Barcelone et mort le 19 juin 2020 à los Angeles était est un auteur espagnol; Il habitait depuis 1993 jusqu’à sa mort à Los Angeles.
ROMANS:
Trilogie de la brume : 1. Le Prince de la brume, 2011 (El principe de la niebla, 1993) – 2. Le Palais de minuit, 2012 (El Palacio de la medianoche, 1994) – 3. Les Lumières de septembre, 2012 (Las Luces de septiembre, 1995)
Marina, Robert Laffont, 2011 (Marina, 1999)
Série (tétralogie): Le Cimetière des livres oubliés : 1. « L’Ombre du vent », 2004 (La sombra del viento, 2001) – 2.  « Le Jeu de l’ange », 2009 (El juego del ángel, 2008) – 3. « Le Prisonnier du ciel », 11.2012 (El prisionero del cielo, 2011),  – 4.« Le Labyrinthe des esprits», mai 2018 El laberinto de los espíritus 2016

Tétralogie de la brume :

1. Le Prince de la brume, 2011 (El principe de la niebla, 1993)

Publié en Espagne en 1993, ce premier roman de Carlos Ruiz Zafón inaugure une saga, « Trilogie de la brume », qui s’inscrit du côté de la littérature jeunesse. Mais Le Prince de la Brume annonce aussi, déjà, la veine gothique et mystérieuse qui deviendra la marque de fabrique du plus populaire romancier espagnol.

Résumé : « Le Prince de la Brume n’avait jamais complètement disparu. Il était demeuré dans l’ombre en attendant, sans hâte, que quelque force occulte le ramène dans le monde des vivants. »

1943, Angleterre. Fuyant la guerre, la famille Carver – les parents et leurs trois enfants, Max, Alicia et Irene – se réfugie dans un village de bord de mer. Leur nouvelle maison appartenait précédemment à un riche couple qui a quitté le pays après la mort de leur petit garçon, Jacob. Peu après son emménagement, la famille Carver est confrontée à de troublants événements. La maison de la plage paraît hantée. Quelque chose ou quelqu’un rôde entre les murs. Max et Alicia commencent à enquêter sur les circonstances obscures de la mort de Jacob. Roland, un adolescent du village, les aide.

Mon avis : Dévoré ce premier tome. un regret… seulement 200 pages…

Tous les amateurs de contes devraient adorer… Pour une fois l’histoire ne se situe pas à Barcelone. L’auteur excelle une nouvelle fois à créer une ambiance. Un naufrage, un bateau coulé, un mage qui exauce les souhaits contre… une vie … mais celle de qui ? La trilogie fut au départ reçue comme une trilogie pour ados. Mais les adultes qui aiment les mystères sont envoûtés..

Toujours cliente de ce monde. et toujours une préférence pour « Marina »…..

Extraits :

« Le temps n’existe pas, il n’y a donc aucune raison de le perdre. »

« Les mauvais souvenirs vous poursuivent sans que l’on ai besoin de les emporter avec soi. »

« Certaines images de l’enfance restent gravées dans l’album de l’esprit comme des photographies, comme des scènes auxquelles, quel que soit le temps écoulé, on revient toujours et que l’on n’oublie jamais. »

« Pour la première fois de sa vie, il sentait que le temps coulait plus vite qu’il ne le voulait et qu’il ne pourrait plus se réfugier dans les rêves des années précédentes. »

– 2. Le Palais de minuit, 2012 (El Palacio de la medianoche, 1994)

Résumé : Calcutta, 1916. Un soldat anglais fuit dans les ombres nocturnes de la Cité des palais. Au creux de ses bras, il abrite des jumeaux de quelques jours qu’il vient d’arracher à un mystérieux criminel. Confiés à leur grand-mère, les jumeaux, un garçon et une fille, sont séparés. Sheere reste avec sa grand-mère, Ben est confié à un orphelinat. Le jour de leur seize ans, Sheere retrouve Ben à l’orphelinat. Il s’y est fait six fidèles amis avec lesquels il a formé la Chowdar Society. La nuit, les sept enfants se réunissent dans une grande bâtisse désolée qu’ils ont baptisée le « Palais de Minuit ». À son tour, Sheere est admise à la Chowdar Society. Mais dès que les jumeaux sont réunis, une force maléfique semble se réveiller. Un train de feu tout droit sorti de l’enfer les terrorise. Une ombre liquide s’acharne contre eux. Qui est l’être, ou le démon, à l’œuvre derrière les attaques répétées contre Sheere et Ben ? Pourquoi leur manifeste-t-il une haine aussi implacable ? Interrogeant la grand-mère des jumeaux, fouillant les archives de la ville, les membres de la Chowdar Society découvrent alors la véritable personnalité de Jawahal, le père disparu de Ben et de Sheere. Architecte de génie possédé par une folie homicide, il a bâti l’extraordinaire garde de Jheeter’s Gate. Cathédrale élevée à la gloire de la technologie ferroviaire, ce bâtiment sans égal dans le monde a été la proie d’un terrible incendie le jour même de son inauguration. Depuis, sa carcasse noire, dressée au centre de Calcutta, est hantée par l’âme en colère de Jawahal. C’est au cœur de ce lieu maudit que Ben et Sheere doivent affronter les vérités douloureuses de leur passé. Ensemble, les huit membres de la Chowdar Society s’enfoncent dans les ténèbres de la gare maudite. Au bout des tunnels les attend le plus cruel et le plus attachant des criminels. Il veut l’âme de Sheere et la mort de Ben. Pour cela, il doit détruire l’amitié qui unit les adolescents. Mais l’amour est toujours plus fort que la mort : armés de leur courage, de leur attachement et de leur sincérité, Sheere, Ben et leurs six amis vont tout risquer pour apaiser l’esprit malade de Jawahal.

Mon avis : Dans la lignée de « Marina » … un conte fantastique …

Deuxième volet de la trilogie mais il peut très bien se lire sans avoir lu le précédent. Un groupe d’amis se retrouve entrainé dans une aventure surnaturelle. Cette fois ci ce n’est pas Barcelone qui est le personnage mais une gare et un train fou. Toujours ces ambiances fantastiques, ces rapports forts entre les êtres… J’aime toutes les facettes de cet écrivain, qu’il écrive pour la jeunesse ou pour les adultes.

Extraits :

« Dans l’existence, il y a deux choses que tu ne peux choisir, Ben. La première, ce sont tes ennemis. La seconde, c’est ta famille. Parfois la différence entre les uns et l’autre est difficile à mesurer, mais le temps finit par nous enseigner que nos cartes auraient pu être pires. La vie, mon fils, est comme la première partie d’échecs. Au moment où tu commences à comprendre comment on déplace les pièces, tu as déjà perdu. »

« Nous devions encore apprendre que le Diable a créé la jeunesse pour que nous commettions des erreurs et que Dieu a instauré l’âge mûr et la vieillesse pour que nous puissions payer pour celles-ci. »

« Dans ma naïveté, j’avais fini par penser que l’éloignement dans l’espace et le temps effacerait la trace du passé. Mais rien ne peut modifier nos pas perdus. »

« Ca n’a rien d’adorable d’être seule, dans son enfance ou dans sa vieillesse. Des années durant, je me suis demandé comment étaient les autres enfants, s’ils faisaient les mêmes cauchemars que moi, s’ils se sentaient aussi malheureux que moi. Celui qui prétend que l’enfance est le temps le plus heureux de la vie est un menteur ou un imbécile.»

« Une majestueuse voûte lumineuse tendue par des arcs invisibles qui paraissaient suspendus au ciel et recouvraient des rangées et des rangées de quais alignés en formant des courbes, comme les ondes que produit la chute d’une pièce de monnaie dans un bassin.»

Elle remarqua que les aiguilles s’étaient pliées comme de la gélatine vers le sol pour former des langues de chocolat fondu indiquant pour l’éternité l’heure de l’horreur qui avait dévoré la gare.

– 3. Les Lumières de septembre, 2012 (Las Luces de septiembre, 1995)

Résumé : 1937. La mort de son mari l’ayant laissée sans revenus, Simone Sauvelle accepte de quitter Paris pour occuper un emploi de secrétaire particulière en Normandie. Lazare Jann, son employeur, est un génial inventeur de jouets. Il vit dans une immense propriété en compagnie de sa femme, très malade, qui n’a pas quitté son lit depuis vingt ans. Passionnément amoureux d’elle, il la soigne personnellement. Simone Sauvelle, sa fille Irène, quinze ans, et Dorian, son jeune fils, sont immédiatement séduits par la grande gentillesse de Lazarus. Ils tombent aussi sous le charme de Cravenmoore, son extraordinaire demeure. Composée d’innombrables pièces et corridors qui se perdent dans l’obscurité, elle est peuplée de marionnettes qui semblent mener une existence indépendante. Hannah, la jeune domestique de Lazarus, devient vite l’amie d’Irène, à laquelle elle présente Ismaël, son beau cousin. Et très naturellement les deux adolescents tombent amoureux l’un de l’autre, tandis qu’une douce amitié rapproche Lazarus et Simone. C’est alors qu’une force criminelle prend possession de Cravenmoore, comme si l’amour et l’affection lui étaient insupportables. Ombre plus noire que les recoins les plus obscurs, elle tue Hannah, cherche à assassiner Irène et Ismaël, attaque Simone, Dorian et Lazarus. Pourquoi manifeste-t-elle tant de jalousie et de haine ? Et quelles sont ses motivations ? En trouvant dans un phare abandonné le journal intime d’une jeune femme disparue des années auparavant, Irène et Ismaël percent peu à peu le mystère de cette force désespérée. Et c’est dans une chambre isolée, au bout d’un long couloir gardé par des marionnettes possédées par une folie homicide, près d’une femme oubliée du monde depuis vingt ans, que les deux adolescents doivent aller traquer la vérité.

Mon avis : De ce livre, qui fait partie des livres pour adolescents écrits par l’auteur, se dégage une fois encore une poésie et une imagination qui me permettent de m’évader. Le mystère et la magie des mondes de cet auteur me prennent à chaque fois par la main pour m’entrainer dans des atmosphères sombres et captivantes, toujours pleines de solitude et de manque mais aussi d’amour, d’aventures, d’amitié. Enchantement, angoisse, mais sur fond de romantisme et d’amour fou. Et de plus j’aime toujours les personnages de Ruiz Zafón. Je les trouve toujours attachants, même les méchants. Et le suspense est là.. Jusqu’au bout. Alors roman pour jeunes, mais aussi pour moins jeunes. Et toujours les thèmes de la mécanique, de la création, de la montre, du temps…

Mon amour pour les écrivains espagnols ( catalans ) ne faiblit pas… au contraire…

Extraits:

 » La lune souriait maintenant entre les branches et teintait la brume de bleu. Le vent excitait les vois sifflantes des milliers de feuilles alentour. Les arbres attendaient son passage comme des spectres pétrifiés. Leurs bras lui tendaient un manteau aux griffes menaçantes. »

« La seule morale que l’on peut tirer de cette histoire, ou de n’importe quelle autre, est que, dans la vie réelle, et à la différence de la fiction, rien n’est ce qu’il paraît être… »

 » Tous les enfants gardent dans leur cœur une place réservée à la femme qui les a mis au monde. C’est comme un point lumineux qui ne s’éteint jamais. Une étoile au firmament. »

« Les masques révèlent le véritable visage des personnes… »

Marina, Robert Laffont, 2011 (Marina, 1999)

Barcelone, Espagne, 1980. Carlos Ruiz Zafon, comme à son habitude situe son roman à Barcelone; ce roman précède les deux premiers publiés en français « L’ombre du vent » et « Le jeu de l’ange ».

Résumé : Oscar Drai, quinze ans, a disparu pendant une semaine du pensionnat où il est interne. Où est-il allé et que lui est-il arrivé ? Quand l’histoire commence, Oscar vagabonde à travers Barcelone. Attiré par une mystérieuse maison apparemment abandonnée, il pénètre à l’intérieur. Se croyant seul, il commence ses investigations. Alors qu’il est en train d’examiner une curieuse montre à gousset laissée sur une table, il se rend compte que quelqu’un l’observe. Terrorisé, il s’enfuit. En rentrant au pensionnat, il s’aperçoit qu’il a gardé la montre. Tenaillé par les remords, il retourne quelques jours plus tard dans la grande maison. Il y fait alors la connaissance de Marina, fille du propriétaire. Elle a son âge, de l’audace et une intelligence très vive. Elle entraîne son nouveau compagnon dans l’élucidation d’un mystère qui la tourmente : au cœur du plus vieux cimetière de Barcelone, une vieille femme voilée visite une tombe anonyme sur laquelle figure le dessin d’un papillon noir. Qui est-elle, et qui dort sous la pierre tombale ? En menant leur enquête, les deux adolescents franchissent les limites d’une propriété privée délaissée. Dans la serre qui la jouxte, des pantins en partie amputés de leurs membres pendent dans les airs. Soudain, ils descendent lentement et semblent s’animer. Une odeur pestilentielle envahit la serre… Sur le fronton, un papillon noir identique à celui de la tombe paraît contempler l’épouvantable scène.

Mon avis : J’ai fini ce livre que j’ai donc lu en v.o.

De nouveau Barcelone, des ambiances troubles et mystérieuses.  Une maison, des personnages d’un autre âge, des ruelles, des bâtiments en ruine, un cimetière, des personnages entre réel et irréel, des disparus… Une Barcelone qui vit dans des souvenirs ou par des souvenirs… un monde de paumés, de fantômes… Encore un livre d’ambiance plutôt que d’action mais un voyage dans le passé en compagnie de Marina et Oscar et de leur quête du passé. Moi j’ai aimé et cela reste mon préféré pour le moment.

Extraits :

« La vie accorde à chacun de nous quelques rares moments de bonheur total. Ce sont parfois des jours, parfois des semaines. Parfois même des années. Tout dépend de la chance. Leur souvenir nous accompagne à jamais et se transforme en une contrée de la mémoire où nous tentons de retourner le reste de notre existence sans jamais y parvenir. »

« J’avais toujours pensé que les vieilles gares de chemin de fer étaient l’un des rares lieux magiques qui restaient encore dans le monde. Là, les fantômes de souvenirs et d’adieux se mêlaient aux départs de centaines de voyages pour des destinations lointaines et sans retour. »

« On ne peut rien comprendre à la vie tant qu’on n’a rien compris à la mort. »

« En temps normal, tu es dans les nuages, mais aujourd’hui tu es carrément sorti de la couche atmosphérique. »

« Un bon ami m’a dit un jour que les problèmes sont comme les cafards : dès qu’on les fait sortir à la lumière, ils prennent peur et s’en vont. »

« Le temps fait du corps ce que fait la bêtise fait de l’âme. Il le pourrit. »

« Peindre c’est écrire avec la lumière. Tu dois d’abord apprendre son alphabet; puis sa grammaire. Alors seulement tu pourras maîtriser le style et la magie. »

« Pendant des années j’ai fui, sans savoir ce que je fuyais. J’ai cru que si je courais plus loin que l’horizon, les ombres du passé s’écarteraient de ma route. J’ai cru que si je mettais assez de distance, les voix dans ma tête se tairaient pour toujours. »

Série : Le Cimetière des livres oubliés  (tétralogie) :

1. « L’Ombre du vent », 2004 (La sombra del viento, 2001)

Résumé: Le récit débute à Barcelone, après la guerre civile marquée par la défaite, la vie difficile, les haines qui rôdent toujours. Un matin de 1945, un homme emmène son petit garçon – Daniel Sempere, le narrateur – dans un lieu mystérieux du quartier gothique : le Cimetière des Livres Oubliés. L’enfant, qui rêve toujours de sa mère morte, est convié par son père, modeste boutiquier de livres, à un étrange rituel qui se transmet de génération en génération : il doit y ‘adopter’ un volume parmi des centaines de milliers. Il rencontre le livre qui va changer le cours de sa vie, le marquer à jamais et l’entraîner dans de nombreux secrets : ‘L’ Ombre du vent’. Pourquoi les romans de cet auteur mystérieux sont-ils brûlés les uns après les autres ? Pourquoi tant de mystère ?

Mon avis : magnifique, fabuleux. Incontournable, du rêve, de la poésie, de la sensibilité, de l’émotion… La grosse découverte, le gros coup de cœur, un bijou… Surtout ne pas passer à côté…

Extraits :

« Chaque livre, chaque volume que tu vois, a une âme. L’âme de celui qui l’a écrit, et l’âme de ceux qui l’ont lu, ont vécu et rêvé avec lui. Chaque fois qu’un livre change de mains, que quelqu’un promène son regard sur ses pages, son esprit grandit et devient plus fort.»

« un livre est un miroir où nous trouvons seulement ce que nous portons déjà en nous »

« Nous croyons parfois que les gens sont des billets de loterie: qu’ils sont là pour transformer en réalité nos absurdes illusions. »

«Rien ne marque autant un lecteur que le premier livre qui s’ouvre vraiment un chemin jusqu’à notre coeur. Ces premières images, l’écho de ces premiers mots que nous croyons avoir laissés derrière nous, nous accompagnent toute notre vie et sculptent dans notre mémoire un palais ou tôt ou tard – et peu importe le nombre de livres que nous lisons, combien d’univers nous découvrons-, nous reviendrons un jour.»

« Il faut toujours que les gens qui n’ont pas de vie se mêlent de celle des autres »

« L’attente est la rouille de l’âme. »

« Plus le temps est vide, plus il défile vite. Les vies privées de sens sont comme des trains qui ne s’arrêtent pas dans votre gare. »

« Avec le temps, vous verrez que parfois, ce qui compte, ce n’est pas ce qu’on a, mais ce à quoi on renonce »

2.  « Le Jeu de l’ange », 2009 (El juego del ángel, 2008)

Résumé: Barcelone, années 1920. David Martin, 17 ans, travaille au journal La Voie de l’industrie. Son existence bascule un soir de crise au journal : il faut trouver de toute urgence un remplaçant au feuilletoniste dominical. Sur les conseils de Pedro Vidal, chroniqueur à ses heures, David est choisi. Son feuilleton rencontre un immense succès et, pour la première fois, David est payé pour ce qu’il aime le plus au monde : écrire. En plein succès, David accepte l’offre de deux éditeurs peu scrupuleux : produire à un rythme effréné des feuilletons sous pseudonyme. Mais après quelques années, à bout de force, David va renoncer. Ses éditeurs lui accordent alors neuf mois pour écrire son propre roman. Celui-ci, boudé par la critique et sabordé par les éditeurs, est un échec. David est d’autant plus désespéré que la jeune fille dont il est amoureux depuis toujours – et à laquelle le livre est secrètement dédié – va épouser Pedro Vidal. Son ami libraire, Sempere, choisit ce moment pour l’emmener au Cimetière des livres oubliés, où David dépose le sien. Puis arrive une offre extraordinaire : un éditeur parisien, Corelli, lui propose, moyennant cent mille francs, une fortune, de créer un texte fondateur, sorte de nouvelle Bible. Du jour où il accepte ce contrat, une étrange mécanique du meurtre se met en place autour de David. En vendant sa liberté d’écrivain, aurait-il vendu son âme au diable ?

Mon avis : Plus noir que le précédent, ce livre est un mélange de fantastique, de maléfique… J’ai de nouveau beaucoup aimé l’écriture de Zafon, l’intrigue, l’ambiance.. J’avais un peu peur d’être déçue après le premier. Je dois dire que non.. Je recommande

Extraits:

« A l’intérieur, je respirai cette odeur magique du papier que, inexplicablement, personne n’a encore réussi à mettre en flacon. »

« Mes seuls amis d’alors étaient d’encre et de papier. A l’école, j’avais appris à lire et à écrire bien avant les autres gamins du quartier. Là où les camarades voyaient de l’encre semée en chiures de mouche sur des pages incompréhensibles, je voyais de la lumière, des rues et des êtres humains. »

« La peur est la poudre et la haine est la mèche. Le dogme, en dernière instance, n’est que l’allumette qui y met le feu.  »

« Monsieur Sempere croyait que nous faisions tous partie de quelque chose, et qu’en quittant ce monde, nos souvenirs et nos désirs ne se perdaient pas mais devenaient les souvenirs et les désirs de ceux qui venaient occuper notre place. »

3. « Le Prisonnier du ciel », 11.2012 (El prisionero del cielo, 2011),

Résumé : Barcelone, Noël 1957. À la librairie Sempere, un inquiétant personnage achète un exemplaire du Comte de Monte Cristo. Puis il l’offre à Fermín, accompagné d’une menaçante dédicace. La vie de Fermín vole alors en éclats. Qui est cet inconnu ? De quels abîmes du passé surgit-il ? Interrogé par Daniel, Fermín révèle ce qu’il a toujours caché.

La terrible prison de Montjuïc en 1939. Une poignée d’hommes condamnés à mourir lentement dans cette antichambre de l’enfer. Parmi eux Fermín et David Martín, l’auteur de La Ville des maudits. Une évasion prodigieuse et un objet volé…

Dix-huit ans plus tard, quelqu’un crie vengeance. Des mensonges enfouis refont surface, des ombres oubliées se mettent en mouvement, la peur et la haine rôdent.

Foisonnant de suspense et d’émotion, Le Prisonnier du ciel nous rapproche pas à pas de l’énigme cachée au cœur du Cimetière des Livres oubliés.

Où l’on retrouve les personnages de « L’ombre du vent »…

mon avis et les extraits : voir article sur le livre  

 – 4.« Le Labyrinthe des esprits», mai 2018 ( 848 pages ) 

Résumé : Dans la Barcelone franquiste des années de plomb, la disparition d’un ministre déchaîne une cascade d’assassinats, de représailles et de mystères. Mais pour contre la censure, la propagande et la terreur, la jeune Alicia Gris, tout droit sortie des entrailles de ce régime nauséabond, est habile à se jouer des miroirs et des masques.
Son enquête l’amène à croiser la route du libraire Daniel Sempere. Il n’est plus ce petit garçon qui trouva un jour dans les travées du Cimetière des Livres oubliés l’ouvrage qui allait changer sa vie, mais un adulte au cœur empli de tristesse et de colère. Le silence qui entoure la mort de sa mère a ouvert dans son âme un abîme dont ni son épouse Bea, ni son jeune fils Julián, ne son fidèle compagnon Fermín ne parviennent à le tirer.
En compagnie d’Alicia, tous les membres du clan Sempere affrontent la vérité sur l’histoire secrète de leur famille et, quel qu’en soit le prix à payer, voguent vers l’accomplissement de leur destin.
Érudition, maîtrise et profondeur sont la marque de ce roman qui gronde de passions, d’intrigues et d’aventures. Un formidable hommage à la littérature.

mon avis et les extraits : voir article sur le livre 

 Zafón, Carlos Ruiz « La Ville de vapeur / La Ciudad de Vapor » (2020) 222 pages ( lu en espagnol)
Résumé :
Un architecte qui fuit Constantinople avec les plans d’une bibliothèque inexpugnable, un étrange cavalier qui arrive à convaincre un tout jeune écrivain (accessoirement nommé Miguel de Cervantes) d’écrire un roman inégalable… on retrouve dans ce recueil une atmosphère et des thématiques familières aux lecteurs de Zafón : des écrivains maudits, des bâtisseurs visionnaires, des identités usurpées, une Barcelone gothique et certains des personnages phares de la tétralogie du « Cimetière des livres oubliés », tels Semperé, Andreas Corelli ou David Martin.
Il se dégage de l’ensemble une unité parfaite et un charme profond et envoûtant, dans un halo de mystère (et de vapeur).Autant de récits qui constituent d’émouvantes miniatures d’un talent narratif incomparable et dégagent un charme profond et envoûtant, dans un halo de mystère et de vapeur. Le dernier hommage à un monstre sacré de la littérature.
mon avis et extraits : voir article sur la page

 

Petite info : Comme j’ai lu la majorité de ces livres en espagnol, je suis allée sur le site de Babélio ( et sur le web) pour prendre quand même quelques petites citations en français)

(J’ai emprunté la photo au blog de Manu Cabañas)

5 Replies to “Auteur coup de coeur : Zafón, Carlos Ruiz”

  1. Ton avis : magnifique, fabuleux. Incontournable, du rêve, de la poésie, de la sensibilité, de l’émotion… La grosse découverte, le gros coup de cœur, un bijou… Surtout ne pas passer à côté…

    Oh que oui Cath ! J’ai tant aimé « l’ombre du vent », une ambiance presque irréelle, tout en finesse, poétique et envoûtant…Auteur coup de coeur pour moi également ♡

  2. Auteur incontournable pour moi… tout comme Perez-Reverte 😉
    Mais j’ai du retard… pas encore lu « Marina », ni « Les lumières de septembre »… it is a shame !

  3. J’aime beaucoup cet auteur que je connais peu ,mais je vais le lire davantage . Car ses ambiances sont tout à fait particulières et ses personnages hors du commun .

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