Bauer, Belinda «Cadavre 19» (2014)

Bauer, Belinda «Cadavre 19» (2014)

Autrice : Belinda Bauer grandit en Angleterre et en Afrique du Sud. Elle s’installe à Cardiff où elle travaille comme journaliste et scénariste pour la BBC. En France, ses livres sont publiés chez Fleuve noir et 10/18. Elle publie en 2009 son premier roman, Blacklands (Sous les bruyères) avec lequel elle remporte le Gold Dagger Award en 2010. Elle a publié « Sous les bruyères » (2009,) « L’Appel des ombres » (2012), « Le Voleur d’enfants tristes » ( 2013), « Cadavre 19 » (2014), « Arrêt d’urgence » (2019)

Résumé : Malgré ce que prétend le professeur Madoc, pendant le cours d’anatomie, Patrick Fort, étudiant autiste, pense que les morts peuvent nous parler. Pour lui, le cadavre numéro 19 n’est pas mort de cause naturelle. Samuel Galan, sorti du coma, affirme avoir assisté au meurtre de celui que Patrick est en train d’autopsier. Le passé refait surface alors qu’il mène l’enquête

Mon avis : J’avais découvert Belinda Bauer avec sa trilogie irlandaise. Une fois encore je suis ravie de ma lecture. Des personnages atypiques et attachants, enfin surtout celui de Patrick . Et une romancière qui construit aussi bien son intrigue que ses personnages, en se documentant sur le sujet. Le jeune Patrick, depuis la mort de son père, est certain qu’il est possible de « parler avec les morts » ; alors lorsqu’il se retrouve dans la salle de dissection, il va « faire parler » le cadavre et découvrir qu’il est mort assassiné et non de mort naturelle. Il va donc décider de mener l’enquête ; atteint du syndrome d’Asperger, son problème est qu’il est plus à l’aise pour parler avec les morts qu’avec les vivants… Un livre original que je n’ai pas lâché. Quand l’enquêteur est un jeune quelque peu particulier qu’il est facile de faire passer pour un handicapé, les acteurs et les témoins sont des cadavres et les proches quelque peu déjantés ou totalement à côté de la plaque… la route n’est pas toute tracée pour découvrir la vérité… Heureusement qu’il a de la suite dans les idées… Je conseille vivement. On en apprend en plus sur la vie pendant le coma et sur l’autisme.. Il est certain que plus je lis Belinda Bauer et plus j’apprécie .

Extraits :

« Je les entends aller et venir ; effet Doppler lent. Je ne les reconnais pas, mais ils semblent savoir ce qu’ils font ; ils sont très occupés, très efficaces, même si je ne comprends pas ce qu’ils disent. Les voix entrent et sortent, comme moi – j’entre dans la vie et les rêves puis en ressors pendant des jours, des semaines, des années ? Mais quand je suis dedans, je ne cesse de tendre l’oreille, en quête d’une voix connue. Et c’est quand j’en entendrai une que je franchirai la surface et crierai pour leur faire savoir que je suis là. Je vais les appeler : Hé ! Bonjour ! Je suis là, en bas ! Et ils se pencheront sur le puits et me verront au fond ; surpris, ils me feront signe ; ils iront chercher de l’aide et me feront remonter dans un grand saut en bois, tel un chaton perdu depuis une éternité. »

« Quand quelqu’un meurt, c’est comme s’il franchissait une porte : une fois que cette porte se referme sur lui, il ne peut plus revenir. »

« Il m’arrive aussi de dormir, mais tout en ayant parfaitement conscience de ne pas être éveillé. Alors, j’essaie de nager pour remonter à la surface d’un puits sans fond. L’eau est épaisse et sale, et je ne distingue pas toujours le disque de lumière. Seule la peur de ce qui se trouve au-dessous de moi dans ces méandres obscurs m’incite à continuer à me battre, à continuer à nager. »

4 Replies to “Bauer, Belinda «Cadavre 19» (2014)”

  1. Je suis entièrement d’accord avec toi. J’apprécie énormément cette auteure. Je suis contente que tu me l’aies fait découvrir. Hâte qu’elle en sorte un autre !!!

  2. J’avais aimé la trilogie irlandaise de Belinda Bauer et j’ai également apprécié « Cadavre 19 ».

    Il faut reconnaître que l’auteure sait y faire pour qu’on s’attache à ses personnages. Il y a bien sûr les principaux protagonistes de ce récit à deux voix : ce malade tout juste sorti du coma mais incapable de bouger et de s’exprimer et Patrick, jeune homme attachant atteint du syndrome d’Asperger, dont on découvre avec plaisir l’évolution au fil des pages. Mais il y a aussi tous ceux qui gravitent autour d’eux et qu’on aurait aimé connaître davantage comme Meg, Lexi et même Nick Le Zarbi.

    Je regrette que quelques questions soient restées sans réponse. Si on peut imaginer le sort réservé à Tracy, qu’est-il arrivé au « cadavre 19 » pour qu’il sombre dans le coma ? Et la pauvre Mrs Deal a-t-elle finalement pu obtenir justice ?

    Au final, on a un bon petit polar de facture classique avec juste ce qu’il faut comme rebondissements et un rythme bien dosé qui s’accélère en fin de roman.

    1. « Sous les bruyères » (2009,) « L’Appel des ombres » (2012), « Le Voleur d’enfants tristes » ( 2013) forment une trilogie…

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