Falcones, Ildefonso « La Reine aux pieds nus » (2014)

Falcones, Ildefonso « La Reine aux pieds nus » (2014)

Auteur : Barcelonais de naissance, Ildefonso Falcones vit toujours dans la capitale catalane, où il exerce la profession d’avocat. Grand lecteur et fin connaisseur de l’Espagne médiévale, il a consacré dix années à l’écriture de La Cathédrale de la mer, son premier roman, qui lui a valu une renommée internationale.   Il est également l’auteur de Les révoltés de Cordoue (2011) et La reine aux pieds nus (2014). La suite de La Cathédrale de la mer est parue en espagnol (Los herederos de la tierra) mais n’a pas encore été traduite

 

Résumé :

En 1748, Caridad, esclave cubaine noire affranchie, se retrouve abandonnée sur le sol de Séville, sans ressources. Elle est recueillie par un vieux Gitan au caractère ombrageux, Melchor, qui l’impose à sa famille et à toute la communauté dans les faubourgs de la ville. Tout en travaillant, elle roule des cigares de contrebande, Caridad se lie d’amitié avec Milagros, la petite-fille de Melchor, une jeune Gitane fière et avide de liberté. Tandis que Milagros, prise en tenaille entre la loi gitane et les persécutions de la part des Espagnols, fait le difficile apprentissage de la vie, Caridad, victime-née, a bien du mal à se libérer de ses chaînes… Rejetée par la plupart des Gitans, secrètement amoureuse de Melchor mais incapable d’exprimer au grand jour ses peurs et ses désirs, parviendra-t-elle enfin à se faire accepter pour ce qu’elle est, une femme courageuse et magnifique ? Et Milagros, chanteuse et danseuse sensuelle adulée du tout-Madrid échappera-t-elle à la domination de son mari, un être veule et méprisable qui profite d’elle pour s’enrichir, tout en la bafouant et la prostituant ? Au travers des aventures souvent tragiques de Milagros, Caridad et Melchor, nous est contée la formidable lutte des Gitans pour la survie dans une Espagne catholique qui ne cherche qu’à les éliminer.

Mon avis : Je dois avouer que je suis un peu déçue !!! Moi qui avais adoré les deux premiers (surtout « La cathédrale de la mer ») … Je me suis lancée dans ce gros pavé en me réjouissant de partager le monde des gitans et je me suis trainée lamentablement derrière eux sur les routes d’Espagne, en portant toute leur misère sur le dos… Alors je suis allée jusqu’au bout ; mais alors long le périple…

Comme dans les deux romans précédents, le côté positif est la très bonne documentation et le côté historique  parlant de la persécution des gitans au XVIIIème siècle ; j’ai aimé le côté Ode à la liberté, révolte contre l’intolérance, la persécution, les préjugés ; la révolte des femmes contre l’esclavage de toute sorte, la rébellion contre les « machos », la solidarité féminine, la découverte des lois de la communauté gitane ; j’ai aimé pénétrer dans les haines entre les « clans », redécouvert la haine que le catholicisme vouait à la communauté gitane et son désir de l’exterminer ; j’ai aussi aimé apprendre les dessous de la contrebande du tabac..

Donc en relisant mon commentaire… je suis déçue oui… mais par les personnages… pas par le roman… Les personnages sont bien campés, intéressants, représentatifs mais ils ne sont pas attachants…

Extraits :

Lorsque les ombres disparaissent, expliqua Milagros, et que le soleil passe du levant au ponant, c’est un temps qui n’existe pas, un instant où tout appartient aux morts : les chemins, les arbres..

Ils peuvent aussi nous battre et nous laisser mourir de faim, ils peuvent même nous voler notre beauté, jamais ils ne nous ôteront notre fierté

Tu t’es battue pour les autres, et ils t’ont arraché la peau pour ça. Elle est là, ta beauté ! N’en cherche pas d’autre, petite

Ils tombèrent dans les bras l’un de l’autre et firent taire par autant de baisers tous les mots qui s’accumulaient dans leur gorge.

nous les femmes, nous venons au monde pour accoucher dans la douleur, pour travailler et pour souffrir de la dépravation des hommes. Taisez-vous, le pria-t-elle, voyant qu’il allait intervenir. Eux, vous tous…, vous vous révoltez, vous luttez, vous combattez l’infamie. Parfois, les hommes gagnent et ils se transforment en mâles victorieux ; le plus souvent, ils perdent, et ils retournent leur colère contre les faibles pour se duper eux-mêmes et vivre avec la vengeance comme seul horizon. Nous, on doit se taire et obéir, ça a toujours été comme ça

Nous, nous pouvons seulement lutter pour oublier nos peines et nos souffrances, pour les vaincre, mais jamais pour nous venger d’elles. On peut s’accrocher à un espoir, aussi petit soit-il, et, en attendant, parfois, et seulement parfois, on peut essayer de se sentir à nouveau femmes.

 

voir aussi article : Falcones, Ildefonso « Les révoltés de Cordoue »

 

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