Dicker, Joël «L’énigme de la chambre 622» (2020)
Auteur : Joël Dicker est né à Genève en 1985. Son premier roman, Les Derniers Jours de nos pères, a reçu les Prix des écrivains genevois en 2010. Il a publié en 2012 La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert, qui a obtenu successivement le Prix de la Vocation Bleustein-Blanchet, le Grand Prix du Roman de l’Académie française et le 25e Prix Goncourt des Lycéens. En 2015 il a publié Le Livre des Baltimore et en 2018 « La disparition de Stéphanie Mailer », en 2020 « L’énigme de la chambre 622 » , en 2022 « L’affaire Alaska Sanders » .
Editions de Fallois – 27.05.2020 – 576 pages
Résumé : Une nuit de décembre, un meurtre a lieu au Palace de Verbier, dans les Alpes suisses. L’enquête de police n’aboutira jamais.
Des années plus tard, au début de l’été 2018, lorsqu’un écrivain se rend dans ce même hôtel pour y passer des vacances, il est loin d’imaginer qu’il va se retrouver plongé dans cette affaire.
Que s’est-il passé dans la chambre 622 du Palace de Verbier ?
Avec la précision d’un maître horloger suisse, Joël Dicker nous emmène enfin au cœur de sa ville natale au fil de ce roman diabolique et époustouflant, sur fond de triangle amoureux, jeux de pouvoir, coups bas, trahisons et jalousies, dans une Suisse pas si tranquille que ça.
Mon avis : En ce 22 juin j’ai une révélation à vous faire : moi j’ai bien aimé ! J’ai pris beaucoup de plaisir à arpenter ma belle ville de Genève avec l’écrivain et ses personnages : le bord du lac, la vieille ville, le Parc Bertrand, les quartiers de Champel, s Florissant, s Eaux-Vives, les communes de Cologny, Collonge-Bellerive … et le reste de la Suisse Romande. Mis à part l’hommage rendu à Genève, j’ai bien aimé son hommage à la fois discret et appuyé à son ami, son maître, Monsieur de Fallois, intégré subtilement dans le livre sous forme de conversation pour se présenter.
Pour ce qui est du roman, j’ai dévoré le livre en deux jours… pas de temps mort, des personnages bien campés, des fausses pistes et du suspense jusqu’au bout.
Par moment en compagnie de Joël Dicker et par moment avec l’écrivain.
Mais pourquoi la numérotation des chambres du palace de Verbier est-elle bizarre ? Chambre 621, 621Bis, 623 ??? Pourquoi la 622 manque-t-elle ? Un oubli ? une superstition ? un événement particulier ? Quand les occupants des chambres 621 et 623 se posent la question, ils décident de satisfaire leur curiosité… et ils nous entrainent dans leur sillage.
C’est un roman qui parle de la transmission entre les générations, de l’importance pour les parents de voir leurs enfants réussir. C’est également l’histoire des russes qui ont fui la Russie pour la France, la Suisse et ont dû reconstruire leur vie après avoir renoncé à tout ce qui faisait leur richesse et leur statut social. C’est aussi une incursion dans le monde des riches qui malgré le pouvoir de l’argent ne sont pas heureux et s’ennuient..
L’écriture est fluide, les personnages bien campés, il y a des fausses pistes… moi j’ai passé un excellent moment et j’ai du attendre la fin pour que l’auteur me révèle le nom du coupable.
Extraits :
— Je suis désolée.
— Merci. Je me rends compte que j’ai du mal à tourner la page.
— C’est fâcheux pour un écrivain.
une intrigue, comme son nom l’indique, doit être constituée de questions. Commencez par poser votre trame de façon interrogative
Toujours aux petits soins pour elle. À se plier en quatre pour elle. Mais les hommes qui se plient en quatre sont des hommes conquis et la passion ne survit pas à la conquête.
— Tu pleures ?
— Non, juste une poussière dans l’œil.
— C’est une réponse de roman, fit-il remarquer. Les poussières n’ont jamais fait pleurer personne.
— Les poussières de souvenirs, si.
Nous sommes tous les étrangers de quelqu’un, non ?
L’homme qui sait vous faire rire, sait vous faire vivre, car il n’est pas de plus beau sentiment
— Mais c’est mon rêve ! s’écriait-il.
— Eh bien, nous n’avons plus les moyens pour tes rêves !
— Une vie sans rêve, ce n’est pas une vie !
J’aurais pas mal de temps libre, toi aussi certainement, et je pourrais continuer à t’apprendre tout ce que je sais. Transmission, mon fils, très important la transmission. C’est comme ça que les gens ne meurent jamais vraiment : quand bien même leur corps peut être rongé par les vers de terre, leur esprit survit au travers de quelqu’un d’autre. Et ainsi de suite.
Cet homme est un serpent. Il s’enroule autour des gens comme un boa et il ne les lâche plus. Jusqu’à la suffocation.
La mort empêche les retrouvailles, mais elle ne peut pas interrompre l’amour. Elle est avec moi. Pour toujours.
— On a le projet de s’aimer.
— S’aimer n’est pas un projet ! Qu’est-ce qu’on construit ensemble ?
quand on veut vraiment croire à quelque chose, on ne voit que ce que l’on veut voir.
Que sommes-nous capables de faire pour défendre les gens qu’on aime ? C’est à cela que l’on mesure le sens de sa propre vie.
Où vont les morts ?
Partout où l’on peut se souvenir d’eux. Surtout dans les étoiles. Car elles ne cessent de nous suivre, elles dansent et brillent dans la nuit, juste au-dessus de nos têtes.
La vie est un roman dont on sait déjà comment il se termine : à la fin, le héros meurt. Le plus important n’est donc pas comment notre histoire s’achève, mais comment nous en remplissons les pages. Car la vie, comme un roman, doit être une aventure. Et les aventures, ce sont les vacances de la vie.
2 Replies to “Dicker, Joël «L’énigme de la chambre 622» (2020)”
Arrivé sur ma pile il y a peu…
Fort envie de retrouver cet auteur que j’aime beaucoup 😉
Dernière page tournée ce matin…
Bien aimé l’intrigue, les allers-retours entre présents et passés (si, si, ça doit être au pluriel), bien aimé aussi l’hommage de l’auteur à son éditeur et père spirituel.
Et j’ai aussi bien aimé me balader entre Verbier, Genève, … et Collonge-Bellerive 😉
Et le dernier extrait que tu as mentionné, Soeurette, je l’avais épinglé itou !
PS: j’avais lu quelques critiques de lecteurs-lectrices… certaines sont éreintantes… me demande bien pourquoi…