Dicker, Joël «La disparition de Stephanie Mailer» (2018)

Dicker, Joël «La disparition de Stephanie Mailer» (2018)

Auteur : Joël Dicker est né à Genève en 1985. Son premier roman, Les Derniers Jours de nos pères, a reçu les Prix des écrivains genevois en 2010. Il a publié en 2012 La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert, qui a obtenu successivement le Prix de la Vocation Bleustein-Blanchet, le Grand Prix du Roman de l’Académie française et le 25e Prix Goncourt des Lycéens. En 2015 il a publié Le Livre des Baltimore et en 2018 « La disparition de Stéphanie Mailer », en 2020 « L’énigme de la chambre 622 » , en 2022 « L’affaire Alaska Sanders« , en 2024 « Un animal sauvage ».

Editions de Fallois – mars 2018 – 650 pages

Résumé :  30 juillet 1994. Orphea, petite station balnéaire tranquille des Hamptons dans l’Etat de New York, est bouleversée par un effroyable fait divers : le maire de la ville et sa famille sont assassinés chez eux, ainsi qu’une passante, témoin des meurtres. L’enquête, confiée à la police d’Etat, est menée par un duo de jeunes policiers, Jesse Rosenberg et Derek Scott. Ambitieux et tenaces, ils parviendront à confondre le meurtrier, solides preuves à l’appui, ce qui leur vaudra les louanges de leur hiérarchie et même une décoration. Mais vingt ans plus tard, au début de l’été 2014, une journaliste du nom de Stephanie Mailer affirme à Jesse qu’il s’est trompé de coupable à l’époque. Avant de disparaitre à son tour dans des conditions mystérieuses. Qu’est-il arrivé à Stephanie Mailer ? Qu’a-t-elle découvert ? Et surtout : que s’est-il vraiment passé le soir du 30 juillet 1994 à Orphea ?

Mon avis : Et bien une fois encore sous le charme ! Je n’ai pas boudé mon plaisir ! comme « La vérité sur l’affaire Harry Quebert » et « Baltimore » …  J’aime quand on me raconte une histoire :  vite, je tourne les pages et j’ai envie de savoir la suite. J’aime bien les personnages… ils sont attachants, agaçants, pénibles, vivants quoi… Un page-turner comme je les aime. Pas de prise de tête, une histoire, des rebondissements…

C’est aussi un livre sur les solitudes mal vécues et les personnes qui restent accrochées à un événement du passé qui les empêche de vivre le présent et l’avenir ;  Jesse, Derek, Anna, Kirk Harvey, Ostrovski… tous désespérément meurtris au fond d’eux.

Extraits :

Il paraît que l’Amour arrive toujours sans prévenir, mais il ne faisait aucun doute que l’Amour avait décidé de rester chez lui ce soir-là

Combien de carrières avait-il fait par le rayonnement de ses critiques, combien de noms avait-il détruit par ses phrases assassines !

Il connaissait tous les sujets, savait presque tout faire et quand il ne savait pas, il savait admirer.

le public cible de la téléréalité est plutôt pauvre financièrement et mal éduqué. Il cherche une part de rêve quand il allume sa télévision.

— Je viens d’une famille modeste du Queens.
— Peu importe d’où tu viens, les gens te jugeront selon où tu vas.

[…] dans l’ordre du respect accordé aux genres, il y a en tête de gondole le roman incompréhensible, puis le roman intellectuel, puis le roman historique, puis le roman tout-court, et seulement après, en bon avant-dernier, juste avant le roman à l’eau de rose, il y a le roman policier.

— Tu connais le dicton : un ami, c’est quelqu’un qu’on connaît bien et qu’on aime quand même.

Et un secret, au fond, a plus d’importance dans ce qu’il cache que dans ce qu’il révèle.

« Qu’est-ce qu’on attend ? » J’ai répondu : « Quelqu’un mais je ne sais pas qui. »

Je voulais juste entendre sa voix, pas entendre des commentaires désobligeants.

Mais je ne cherchais ni son avis, ni son approbation : je voulais simplement que quelqu’un m’écoute alors que lui voulait faire comme s’il ne s’était rien passé, ou alors comme si tout était oublié.

Une partie de lui voulait tourner la page, tout de suite, tout jeter et tout oublier : dans ces moments-là, il se mettait à remplir frénétiquement des cartons de tous les objets qui avaient un rapport à elle, les destinant à la poubelle. Puis il suffisait d’un instant d’arrêt et d’un objet qui attire son attention, pour que tout vacille et qu’il passe à la phase de collection : un cadre de photo, un stylo sans encre, un vieux bout de papier. Il le prenait en main, l’observait longuement. Il se disait qu’il n’allait tout de même pas tout jeter, qu’il voulait garder quelques souvenirs, se remémorer tout ce bonheur, et il déposait l’objet sur une table en vue de le conserver. Puis il se mettait à ressortir du carton tout ce qu’il y avait mis.

Quand vous avez tué une fois, vous pouvez tuer deux fois. Et quand vous avez tué deux fois, vous pouvez tuer l’humanité tout entière. Il n’y a plus de limites.

 

(livre choisi pour le « challenge j’ai lu 2018 » ) : Un livre écrit par un auteur de votre région

One Reply to “Dicker, Joël «La disparition de Stephanie Mailer» (2018)”

  1. Plusieurs histoires dans l’histoire que l’auteur distille à petites touches tout au long du roman… Et pourtant j’ai lu beaucoup de mauvaises critiques mais moi ça m’a plu
    Par contre cette fois, pas surprise du dénouement, j’avais mon idée du coupable assez vite.

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