Stevens, Chevy «Sequestrée» (2011)

Stevens, Chevy «Sequestrée» (2011)

Autrice : nom de plume de Rene Unischewski1, née en 1973 dans la province de la Colombie-Britannique, est une femme de lettres canadienne, auteure de roman policier.
Elle passe son enfance sur un ranch situé sur l’île de Vancouver. Adulte, elle travaille dans le milieu de la vente, puis comme agent immobilier, avant de se lancer dans l’écriture de thrillers qui s’inscrivent sur la New York Times Best-Seller list. Elle vit à Nanaimo, sur l’île de Vancouver.

Ses romans : Séquestrée (paru aussi sous le titre La Cabane de l’enfer) – Il coule aussi dans tes veines – Des yeux dans la nuit – Cette nuit-là (paru aussi sous le titre Après la nuit)

L’archipel – 14.09.2011 – 335 pages / Pocket – 10.01.2013 – 380 pages (Still Missing, 2010 – traduit par Sébastian Danchin)

Résumé : Annie O’Sullivan, 32 ans, est agent immobilier sur l’île de Vancouver. Par un beau dimanche ensoleillé d’août, alors qu’elle fait visiter une maison à un potentiel acquéreur, ce dernier lui plante le canon d’un revolver dans le dos et l’oblige à monter dans sa camionnette…Quand Annie se réveille, elle est prisonnière dans une cabane isolée en pleine forêt.
C’est le début d’un enfer qui durera plus d’un an : douze mois où le Monstre – comme Annie le surnomme – fera d’elle sa chose. Torture psychologique, abus sexuels… : tout y passera, jusqu’à ce que la jeune femme parvienne enfin à s’échapper. Pourtant, le plus dur commence pour Annie, qui doit à présent surmonter son traumatisme, réapprendre à vivre normalement sans plus dormir enfermée dans un placard, seul lieu où elle se sent en sécurité, et, surtout, accepter l’effroyable vérité : elle connaît le commanditaire de son enlèvement…

« Un suspense psychologique d’une noirceur extrême, dense et suffocant, qui repousse les limites du genre. » Kirkus
« Lorsqu’un psychopathe joue au jeu du chat et de la souris avec sa victime. Un thriller d’une force inouïe. » Lisa Gardner.

Mon avis : Excellent suspense. Dès le début on sait que même si elle a été séquestrée, Annie va en réchapper car le roman est constitué des récits des séances avec sa psychologue.
Un livre en deux parties : une partie atroce, en huis-clos, ou la jeune femme puise dans ses ressources et son instinct de survie pour survivre à son enlèvement.
La deuxième partie se déroule après qu’elle a réussi à s’échapper.
Le stress post-traumatique et les rapports humains sont au centre du roman. La difficulté de se réadapter après l’année de séquestration, les relations avec ses proches, la peur des autres.
Je ne vais pas vous en dire davantage : c’est oppressant, c’est psychologique, c’est angoissant à souhait, c’est machiavélique !

Extraits :

Le plus souvent, elle n’était « pas très nette ». Maman est encore une belle femme, mais je la compare souvent à un tableau dont les couleurs se seraient mélangées.

Chaque fois que je vous en parle, ça m’oblige à les revivre. C’est quand même plus pratique d’être dans le déni.

Pourquoi les gens ne s’intéressent-ils qu’au drame, jamais à ses conséquences ? Ils croient peut-être que tout rentre dans l’ordre du jour au lendemain ?

Quand je croise quelqu’un que je connais, les rares fois où je m’aventure dehors, je lui demande comment ça va et il prend un air soulagé en me parlant de ses problèmes de boulot, de son couple, de ses prochaines vacances. Ça devrait me rassurer de savoir que les gens continuent à se lever le matin, même si ma vie est en lambeaux.
Et puis on se dit au revoir, ils retournent à leur vie normale et je recommence à en vouloir à la terre entière. Je les hais tous de ne pas souffrir autant que moi, d’être heureux. Et je me déteste de les haïr.

Je m’en voulais horriblement de tenir compte de l’opinion d’un déséquilibré. Mais, si quelqu’un vous affirme à tout bout de champ que le ciel est vert, vous finissez par vous demander si ce n’est pas vous qui êtes fou de croire qu’il est bleu.

La souffrance physique me donnait l’impression de résister, à l’inverse de la cruauté mentale qui me grignotait inexorablement la tête.

Je gardais au fond de moi une petite flamme, comme le brûleur d’une chaudière, mais je vivais constamment dans l’angoisse qu’elle s’éteigne.

Pour la cuisine et le jardinage, il suffit de suivre une recette ou d’avoir la main verte. Avec les enfants, c’est plus difficile.

J’avais du mal à comprendre que sa peau ne porte pas en elle les effluves de son âme pourrie.

Tout ce que je sais, c’est que j’ai l’impression d’être incroyablement vulnérable dans mon lit. Tout ce vide autour de moi, ça me stresse, j’ai l’impression qu’on peut m’attaquer de tous les côtés, même d’en haut.

Je traverse une zone de tempête majeure. À certaines périodes, je me redresse, je fonce et je m’arc-boute en défiant les éléments. D’autres fois, je me recroqueville en attendant que ça passe. En ce moment, je suis en mode repli total sur moi-même.

Maman n’a jamais compris que le manque d’affection était une forme de maltraitance.

Le temps ne compte pas quand votre existence n’a plus de sens.

Je me souviens d’avoir lu un jour que les oiseaux en cage ne partent pas tout de suite, même quand on leur ouvre la porte.

Si tu veux m’aider, tu dois m’accepter telle que je suis.

À mesure que les médicaments laissaient mon subconscient prendre le dessus, l’horreur que j’avais vécue refaisait surface.

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