Orwell, George « La ferme des animaux» (Animal Farm) (1945)
Auteur: nom de plume d’Eric Arthur Blair, né le 25 juin 1903 à Motihari (Inde) pendant la période du Raj britannique et mort le 21 janvier 1950 à Londres, George Orwell est un écrivain, essayiste et journaliste britannique.
Penguin Modern Classics – 1973 – 128 pages / Folio – 04.01.1984 – 151 pages / Livre de poche jeunesse (nouvelle traduction de Stéphane Labbe 06.01. 2021 – 144 pages)
Orwell achève l’écriture de La Ferme des animaux en février 1944. L’ouvrage ne paraît qu’un an plus tard, en août 1945. Entre-temps, le livre est refusé par quatre éditeurs53 : la mise en cause radicale de l’URSS semble prématurée, à un moment où la guerre contre l’Allemagne hitlérienne n’est pas terminée.
La Ferme des animaux (Animal Farm, Londres, Secker and Warburg, 1945), Paris, Champ Libre, 1981 (ISBN 2-85184-120-3) ; traduit aussi sous les titres Les Animaux partout ! et La République des animaux.
Résumé :
À la Ferme du Manoir, les animaux en ont assez d’être maltraités. Major l’ancien, leur doyen, leur a ouvert les yeux sur la tyrannie de l’Homme. Il faut faire la révolution ! Une fois le fermier banni, les animaux décident de ne plus se laisser commander. Pour veiller à cela, sept règles sont édictées et rédigées par les cochons.
Snowball et Napoléon, cochons en chef, affichent un règlement : » Tout ce qui est sur deux jambes est un ennemi. Tout ce qui est sur quatre jambes ou possède des ailes est un ami. Aucun animal ne portera de vêtements. Aucun animal ne dormira dans un lit. Aucun animal ne boira d’alcool. Aucun animal ne tuera un autre animal. Tous les animaux son égaux. » Le temps passe.
Mon avis :
Je crois bien que c’est le premier livre que j’ai lu en anglais … en tous cas l’un des premiers.. Ce fut un petit refresh… ô combien d’actualité! Nul doute qu’Orwell est un écrivain éminemment politique, qui dénonce l’injustice, qui est du coté des faibles et qui est vent debout contre l’injustice.
Le sage de la ferme, le cochon Major (Karl Marx??) décède trois jours après avoir prononcé un discours sur la condition de vie des animaux , esclaves sous le joug du tyran fermier Jones, une forme incitation à la révolte… et de fait, une réunion s’ensuit et le changement dans la vie de la ferme est lancé. La ferme change de nom et de fonctionnement… En route vers la liberté…
Dans la ferme, il y a des chiens ( au départ au nombre de 3 : Bluebell, Jessie, Pincher), des poules, des pigeons, des vaches, des moutons, des oies, deux chevaux (Boxer et Clover), une jument (Mollie) , une chèvre (Muriel), un âne (Benjamin) , des canetons, une chatte et un corbeau apprivoisé (Moïse). Il y a aussi des animaux sauvages, comme les rats ou les lapins. La question se posera de décider si les animaux non domestiques doivent être considérés comme des amis ( des 4 pattes donc) ou des ennemis ( les 2 pattes). Les oiseaux – même s’ils ont 2 pattes – sont considérés comme des amis car le moyen de déplacement courant sont les ailes.
On peut dire que le cheval Boxer est le portrait craché du stakhanoviste qui se tue à la tâche… Pour les autres animaux, je n’ai pas de rapprochement en tête mais on peut certainement en trouver…
Après avoir chassé les 2 pattes de la ferme, la vie s’organise, dans la joie et la bonne humeur. Napoléon (Staline) et Snowball (Trotsky) les deux verrats de la ferme s’affrontent. Il y a même le cochon porte-parole et de chef de la propagande et intermédiaire entre « le chef » et le reste du groupe (Squealer qui a le sens de mouchard, balance en français ) , Lequel va gagner? Petit à petit des rapports de force s’installent, subrepticement… Des moyens de communication biaisés, des chiens méchants qui servent de garde rapprochée à la race supérieure à savoir les cochons qui sont intelligents. S’ensuivent les luttes de pouvoir, les tricheries, les mensonges, les tractations secrètes. Les races inférieures sont conditionnées, maintenues dans l’ignorance et endoctrinées… S’ils travaillent et ont faim, au moins c’est pour eux-même et non pour les 2 pattes… Mais les tyrans qu’ils se sont choisis ne sont ils pas pires que ceux qui exerçaient le pouvoir précédemment ? Comment prendre le contrôle en douceur d’une société en lui faisant croire que c’est elle qui décide et dirige alors qu’elle est totalement manipulée. C’est déjà le royaume des fakenews… Orwell nous livre ici une allégorie politique sous forme de fable, une critique de la société soviétique, sa classe dirigeante, son prolétariat.