Michela Murgia « La guerre des saints » (2013)
Michela Murgia est née à Cabras en 1972. Après « Accabador », Prix Page des libraires 2011, elle a publié en Italie Ave Mary, un essai sous-titré « Et l’Eglise créa la femme ». Ses livres sont traduits dans de nombreuses langues.
Résumé : Chaque année, Maurizio passe les vacances d’été chez ses grands-parents à Crabas, un village sarde. En compagnie de Giulio et de Franco Spanu, il y goûte l’amitié et la vie de la communauté qui, en ces lieux, se conjugue à la première personne du pluriel. Ensemble ils multiplient les aventures rocambolesques dans les rues ou sur les rives de l’étang, la fronde au poing, ne se calmant qu’à la nuit tombée pour écouter les histoires de fantômes et de créatures fantastiques que distillent les vieillards, assis devant leurs portes. Mais un jour, une annonce en apparence anodine – la fondation d’une nouvelle paroisse – fait voler en éclats la sérénité des habitants, les divisant en deux factions ennemies et les plongeant dans un terrible conflit qui culminera le jour de Pâques, lors de la traditionnelle procession de la Rencontre. Enfants de choeurs, les trois amis en deviendront malgré eux les acteurs. À la fois drôle et profond, ce roman d’apprentissage, qui adopte le rythme rapide des équipées malicieuses des trois garçons, est aussi un hymne à l’amitié dont les liens sont souvent plus forts que ceux du sang.
Mon avis : Court trop court! 115 pages… Basé sur une histoire vraie, plein de justesse et de tendresse..
J’ai eu l’impression de faire un bond en arrière dans le temps, et de me retrouver du temps de Don Camillo et Peppone…. matiné de l’ambiance de Gaudé dans Le Soleil des Scorta … Une querelle de clocher, un petit village sarde, qui courrait être corse je pense… des enfants, une nouvelle paroisse…
C’est un roman sur l’amitié, les petites histoires des villages, les luttes d’influence…
Extraits :
« Nous avons joué dans la même rue. C’est ainsi qu’on devient vraiment frères et sœurs à Crabas, étant donné que naître de la même mère n’a jamais apparenté quiconque, même les chats »
« C’est ainsi qu’on entend dans les bars de certains adultes, des hommes mille fois faits et défaits par le vie, se vanter encore des liens que la rue de leur enfance a créées entre eux – nous avons partagé le jeu- comme s’il s’agissait d’un pacte respecté. »
« Le « nous » n’était pas d’un emploi aisé, car il n’y a pas de pluriel dans le monde d’un fils unique, entrainé par la solitude à être son unique mesure »
« Ce n’était pas un pronom comme ailleurs, mais la citoyenneté d’une patrie tacite où le temps partagé se déclinait à la première personne du pluriel.
« Quand le soleil se couchait, les vieillards sortaient de chez eux tels des escargots après la pluie, traînant des chaises basses à assise de paille. Ce peuple du soir paraissait suivre des sillages invisibles aux enfants de la rue.
« Allons prendre le frais », disaient-ils comme si le frais était un poisson à pêcher à mains nues, le long de la rivière terrassée que constituait la chaussée. »
et j’arrête de vous copier le livre!!!