Giuliano, Serena « Un coup de soleil » (2023) 240 pages

Autrice: Autrice italienne née à Salerne en 1982. Elle arrive en France, en 1994. Serena a alors 12 ans et ne parle pas un mot de français. En trois mois, elle maîtrise la langue et se hisse au niveau de ses camarades de classe. Après un BTS dans le domaine bancaire, elle se lance comme conseillère en image et crée un blog mode et beauté.  (Source Babelio)

Romans:  Ciao Bella (2020), Mamma Maria (prix Babelio 2020 et prix Machiavel du roman Cercle Leonardo da Vinci 2020), Luna (2021), Sarà perché ti amo (2022) , Un coup de Soleil (2023)

Robert Laffont – 09.03.2023 – 240 pages

Résumé:
Six foyers, et un point commun : Eléonore, femme de ménage. Mais leur routine risque de se voir chamboulée…
Lundi, Dottore Di Martino. Veuf au coeur brisé.
Mardi, Signora Rizzo. La doyenne à l’esprit mal tourné.
Mercredi, les Ferrara. Culs-bénits, autoritaires.
Jeudi, Signora Marino. Voyante : lit dans les cartes et les pensées.
Vendredi matin, les Landi. Aisés, bronzés, désespérés…
Vendredi après-midi, Signor D’Amato. L’homme invisible !
A Salerno, les jours se suivent mais ne se ressemblent pas pour Eléonore. Entre ses ménages et ses jumeaux ados, elle n’a pas le temps de goûter à la dolce vita. Surtout, Eléonore ne parvient pas à oublier Marco, dont elle vient de se séparer. Pendant qu’elle récure chez les autres, au moins, son esprit est occupé. Mais en pénétrant dans l’intimité de ses clients, elle va s’apercevoir que les apparences sont trompeuses, et sa routine bien huilée pourrait se trouver chamboulée… Son rêve de toujours deviendra-t-il réalité ? Et si un hasard s’apprêtait à rebattre toutes les cartes ?

Mon avis:

Il y a la famille et ceux qui en font partie sans en être vraiment.
Eleonore a deux enfants, des jumeaux et est séparée du père de ses enfants, qui est très proche mais vit avec une autre femme dont il a eu une petite fille.
Coté famille de coeur, il y a son amie Caterina et une jeune fille, Laura, amie de ses enfants, maltraitée par ses parents et qui trouve refuge dans son foyer.
Et il y a cet immense chagrin d’amour… cet amour impossible avec Marco…
Et puis il y a ses clients qui vont faire irruption dans sa vie quotidienne; elle n’est pas que la femme de ménage mais elle va se retrouver impliquée dans la vie des six personnes/familles chez qui elle se rend…
Mais Eleonore est surtout une femme qui a eu une enfance sans amour et qui en a énormément souffert, au point de fair passer les autres avant elle. 

Oh j’ai failli oublier … elle a un rêve : aller à Venise… 

Que dire ? C’est tout à fait charmant, feel-good, plein de bons sentiments … et de jolies phrases. Un joli moment de lecture.
Le livre aborde plusieurs thèmes sensibles : les relations sociales, les réseaux sociaux, la difficulté de rencontrer quelqu’un, l’importance d’une enfance malheureuse sur le reste de la vie…

Cela se lit vite et sera certainement vite oublié.

Extraits:

j’ai l’interdiction d’accomplir des tâches bruyantes.

Il semblerait que ça la déconcentre, et que, de ce fait, elle n’arrive plus à « capter les ondes ».

Personnellement, je me méfierais d’une voyante qui arrête de « voir » si elle n’entend pas bien. Mais soit.

C’est délicat, la position de femme de ménage. On entre dans l’intimité des gens sans pour autant être un membre de la famille ou une amie.

J’aurais dû écouter mon sixième sens. Il est comme le vinaigre sur le calcaire : redoutable.

Finalement, on aime à quatre-vingt-dix ans comme à quinze, l’âge ne change rien.
C’est la seule émotion qui arrive toujours à tout chambouler. Peu importe le corps, les rides. Peu importe l’enveloppe, il n’y a que le cœur qui compte.
Et tant qu’il bat, il peut aussi vibrer.

Je crois que je me suis tout simplement oubliée, perdue en chemin.
J’ai compris grâce à cette simple question banale que je me débrouillais toujours pour m’occuper d’autrui, que je le faisais volontiers, que c’était certes un peu par nécessité, mais aussi parce que je suis comme ça, au fond.
Je me suis sentie si seule pendant mon enfance que j’ai la trouille du vide, et que je le comble à n’importe quel prix. Quitte à me faire du mal et à me contenter de relations bancales.

J’ai l’impression que faire à manger, c’est comme dire je t’aime.

Faire le ménage chez les autres, c’est bien. Remettre de l’ordre dans ma vie, c’est mieux.

Mon ex est simplement encore présent dans mes pensées : ma tête a décidé d’avancer, mais mon cœur, lui, va à son rythme. Et il est plus lent.
Alors, il faut que je m’arme de patience.