Gimenez-Bartlett, Alicia « Meurtres sur papier» (2004) 358 pages Série Petra Delicado – tome 4

Gimenez-Bartlett, Alicia « Meurtres sur papier» (2004) 358 pages Série Petra Delicado – tome 4

Autrice: Alicia Gimenez-Bartlett née le 10 juin 1951 à Almansa, dans la province d’Albacete, est une romancière espagnole, notamment autrice de roman policier. Elle vit depuis 1975 à Barcelone. Diplômée de Littérature et de Philologie Moderne, elle a enseigné pendant treize ans la littérature espagnole. Avant d’obtenir en effet un énorme succès dans son pays avec les romans Rites de mort et Le jour des chiens elle a publié plusieurs livres : Una abitacion ajena, évoquant le rapport difficile entre Virginia Woolf et sa femme de chambre, lui a valu en 1997 le prix Feminino Lumen pour le meilleur écrivain espagnol féminin. En 2011, Alicia Giménez Bartlett remporte le Prix Nadal pour son roman historique Donde nadie te encuentre, qui évoque la vie de Teresa Pla Meseguer, surnommée La Pastora, une hermaphrodite humiliée par un lieutenant de la Guardia Civil en 1949 qui s’engagea ensuite dans la guérilla anti-franquiste.En 2015, elle obtient le prix Planeta pour Hombres desnudos, un roman sur la prostitution masculine
Après le succès de ses romans, elle a pu se consacrer complètement à l’écriture.
La série qui amant en scène l’inspectrice Petra Delicato,  a eu un énorme succès et a fait l’objet d’une série télévisée. Elle est traduite en six langues.

Série Petra Delicado : Elle crée ainsi le personnage de Petra Delicado, une femme inspecteur de police, héroïne de plusieurs romans policiers. Cette série, qui obtient un vif succès, est traduite en plusieurs langues et lui vaut plusieurs distinctions, dont le Prix Raymond Chandler en 2008. En 1999, une série télévisée adapte les enquêtes de Petra Delicado et de son inséparable compagnon, Fermín Garzón.
La série :  Rites de mort 2000 (Ritos de muerte (1996) – Le Jour des chiens 2002 (Día de perros (1997) – Les Messagers de la nuit 2003 (Mensajeros de la oscuridad (1999) –  Meurtres sur papier 2004 (Muertos de papel (2000) – Des serpents au paradis 2007 (Serpientes en el paraíso (2002) – Un bateau plein de riz 2008 (Un barco cargado de arroz (2004) – Un vide à la place du cœur 2019 Nido vacío (2007) – Le Silence des cloîtres 2012 ( El silencio de los claustros (2009) – Personne ne veut savoir 2015 (Nadie quiere saber (2013) – Crímenes que no olvidaré (2015) – Mi querido asesino en serie (2017) – Sin muertos (2020)

Rivages – Rivages Noirs – 07.01.2005 – 358 pages (traductrice : Marianne Million)

Résumé :
Réunis une nouvelle fois, Petra Delicado et son adjoint Garzon sont chargés d’enquêter sur l’assassinat d’Ernesto Valdès, un journaliste vedette de la presse à scandale. Les suspects sont légion car nombreux sont ceux qui auraient eu de bonnes raisons de supprimer cet être dénué de scrupules qui n’a pas hésité à ruiner bien des carrières pour servir la sienne. A leur corps défendant, Petra et Fermin vont pénétrer dans un monde inconnu d’eux jusqu’ici, celui de la télé poubelle et du Show-Business. Entre Barcelone et Madrid, ils vont chercher eux aussi à débusquer le scandale, mais pour faire éclater la vérité. Cette quatrième aventure du tandem barcelonais tient toutes ses promesses grâce à une étonnante alchimie, mélange de causticité, d’autodérision et d’observation du quotidien. Sous l’humour inoxydable de son héroïne, Alicia Gimenez-Bartlett nous donne une vision de la société contemporaine plus critique que jamais.  » Non seulement Alicia Gimenez-Bartlett a l’art de nous captiver avec ses intrigues remarquablement agencées, mais elle y fait passer le souffle de la vie et de la réalité quotidienne, à travers les problèmes personnels de Petra Delicado et de son compagnon qui sont peu à peu devenus nos amis.  » José Luis Sampedro.

Mon avis:

Une enquête qui nous fait voyager entre Barcelone et Madrid : plusieurs meurtres, plusieurs coupables possibles, dans le monde de la télé et du journalisme trash/poubelle. « Une affaire au centre de laquelle figuraient l’image, l’apparence, l’influence sur autrui et la notoriété publique d’un personnage » comme le définit si bien Petra. Ernesto Valdès est le journaliste le plus connu dans le milieu des people: une vraie pourriture, totalement amoral. Lorsqu’il est retrouvé mort, il y a l’embarras du choix pour trouver qui pourrait avoir eu envie de le tuer : Tout le monde! Les pourris se bousculent au portillon! Quand les milieux de la presse et de la politique sont en ligne de mire, c’est compliqué… mais cela n’en demeure pas moins très très glauque et gangréné. Une enquête qui met en scène des personnages divers et variés, des personnages avec des caractères bien trempés, originaux. 

Comme de coutume la vie et la personnalité des enquêteurs est extrêmement importante.
Petra va accueillir sa soeur qui vient de se faire plaquer par son mari et qui est totalement à la ramasse.
Petra fait tout son possible pour ne pas mêler vie professionnelle et vie privée mais le tandem qu’elle forme avec Garzon est trop soudé pour faire la part des choses. Et cette fois-ci, le troisième enquêteur, Moliner, a lui aussi envie de se confier. Car il vient aussi de se faire larguer. Quand on y rajoute la soeurette Amanda.. cela devient bien compliqué!
Comme de coutume, Petra est impulsive et a davantage l’air d’une sans-abri que d’une policière. Son look est impossible et il faut qu’elle se reprenne en main! Et toujours les réflexions sur les rapports homme/femme, le couple, la dépendance…
Toujours cet humour, cette ironie, cette causticité qui caractérise la relation entre les enquêteurs. J’en redemande.
Et en prime le plaisir d’avoir lu le livre en étant à Barcelone… 

Extraits: 

Nous sommes tous un mélange variable de réalité et d’aspirations diverses, en fin de compte. Nous sommes… un condensé d’états d’esprit et d’états de santé, un amalgame de génétique et de biographie, de sensibilité et de nutrition.

— La question est de savoir si on l’a descendu pour le faire taire.
— On peut en ajouter une autre : ne l’a-t-on pas descendu pour avoir trop parlé ?

Le matin, au réveil, il s’appliquait au présent comme si le passé s’était évanoui avec le sommeil et que le futur résidait dans les vingt-quatre prochaines heures.

On nous avait toutes les deux élevées avec le sens de l’humour. Il n’existe pas d’héritage plus riche.

Elle se mit à pleurer. Au début, les larmes ont la qualité de conférer de la dignité à n’importe quelle situation, mais au bout d’un moment, la contemplation de la dignité engendre de l’impatience.

Il ne faut pas toujours forcer comme des bêtes de somme en éprouvant en plus un sentiment de culpabilité ; c’est une chose que nous les femmes, nous devrions apprendre une bonne fois pour toutes.

— L’intimité est une façade destinée à nous faire supporter seules nos chagrins.

On s’interroge sur l’impression que l’on produit sur les autres et on commence à faire des efforts pour que cette image soit bonne. C’était la première erreur, les autres venaient toutes seules.

Mes scrupules envers la presse à scandale restaient liés à de nombreux préjugés dépassés. Maintenant, l’avilissement était général, profond, il nous englobait tous. 

— Inspectrice, je vous rappelle que ce qu’il y a de mauvais dans les journaux, c’est qu’ils publient.

L’absorption par le travail n’était pas consciente, on ne la remarquait même pas au quotidien ; mais elle opérait certainement à l’intérieur comme un ver insidieux.

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