Indriðason, Arnaldur « Ce que savait la nuit » (2019) 340 pages Série Kónrað – tome 01
Auteur : Né en 1961 en Islande, Arnaldur Indridason est journaliste et critique de cinéma. Ses romans sont publiés dans plus de 30 pays, et il est considéré comme une des figures majeures et incontournables du polar nordique.
Voir article sur la série « Erlendur Sveinsson »
Voir article sur la série « la Trilogie des Ombres »
Voir article sur la série « Série «Kónrað »
Série Kónrað
Tome 1 : Ce que savait la nuit – Tome 2 : Les Fantômes de Reykjavik – Tome 3 : La pierre du remords – Tome 4 : Le Mur des Silences
Eric Boury (Traducteur)
Tome 1 : Ce que savait la nuit
Métailié Noir (Bibliothèque nordique) – 07.02.2019 – 288 pages/ Points Poche -06.02.2020 – 340 pages
Résumé :
Les touristes affluent en Islande et les glaciers reculent lentement. Le cadavre d’un homme d’affaires disparu depuis trente ans émerge du glacier de Langjökull. Son associé de l’époque est de nouveau arrêté, et Konrad, policier à la retraite, doit reprendre bien malgré lui une enquête qui a toujours pesé sur sa conscience. Au moment où il pensait vivre sa douleur dans la solitude – son père menteur et escroc a été assassiné sans que l’affaire soit jamais élucidée et l’amour de sa vie vient de mourir d’un cancer -, Konrad est pressé par le principal suspect, mourant, de découvrir la vérité
Seul le témoignage d’une femme qui vient lui raconter l’histoire de son frère tué par un chauffard pourrait l’aider à avancer…
Mon avis:
Après avoir achevé la série des « Erlendur Sveinsson » je retrouve avec plaisir la plume d’ Indridason et je fais connaissance de Konrad, un inspecteur à la retraite. Konrad est bien solitaire et vit avec le passé. Un passé difficile, tant du point de vue personnel que professionnel. Coté vie privée, il a perdu son père avec qui il vivait – sa mère était partie avec sa soeur et il était resté avec son père – quand il était tout jeune, assassiné dans de mystérieuses circonstances. Il faut dire que le bonhomme était peu recommandable et tout sauf un exemple à suivre. Et il est veuf, sa femme et l’amour de sa vie était décédée d’un cancer. Coté professionnel, il a beau être retraité, son ancien métier ne l’a pas totalement abandonné – flic un jour, flic toujours – et il a sur la conscience une enquête vielle de trente ans non élucidée.
En Islande comme partout ailleurs, le climat change et une des conséquences est la fonte des glaciers : quand le corps refait surface, miraculeusement préservé dans la glace, il est facile de reconnaitre la personnes disparue il y a bien longtemps…Konrad va être prévenu par une ancienne collègue et va se remettre à enquêter, parfois plus ou moins officiellement et parfois pour son compte. Une enquête à l’ancienne, une réouverture de cold case, et même de deux… Difficile de retrouver les témoins et de trouver d’autres pistes après une si longue période; et pourtant..
Dès le début le personnage de Konrad – qui n’est pas sans rappeler celui d’Erlendur – m’a plu. Il est humain, et le fait de ne plus être en service facilite certains contacts. Mais il a beau être retraité, il ne lâche rien! Le suspense est total, jusqu’à la toute fin, l’ambiance est bien rendue et je me réjouis de bientôt enchainer sur les trois autres tomes de la série.
Extraits:
Le visage de l’homme apparut au groupe, comme une pièce de porcelaine d’un blanc translucide soigneusement dessinée et si fragile qu’elle pouvait se briser au moindre choc. Il était impossible de dire depuis combien de temps cet homme se trouvait dans la glace qui l’avait conservé intact en le protégeant du processus de décomposition.
Mais ce qui lui paraissait le plus étrange, c’était qu’il était à la retraite sans avoir l’impression d’être vieux.
C’étaient peut-être là des sentiments normaux quand on prenait de l’âge.
La seule manière de vaincre la mort est de l’accepter.
La lune était décrite ainsi dans un poème : elle était la boucle de la nuit. L’antique amie des amants.
Il baissait les yeux sur la rivière et se disait qu’intérieurement il bouillonnait autant qu’elle.
Photo : glacier de Langjökull (image Tripadvisor)
One Reply to “Indriðason, Arnaldur « Ce que savait la nuit » (2019) 340 pages Série Kónrað – tome 01”
J’avais découvert cet auteur avec « L’homme du lac », un conseil éclairé d’un libraire d’Ajaccio, un jour ensoleillé, au sortir du vote du prix des lecteurs corses, où j’étais entré dans la librairie, afin de retrouver ce plaisir rare dans un des déserts ruraux. Le peu de librairie des petites cités en Corse a rendu anorexiques le rayon des rares romans proposés, surtout depuis que les Amazon et autres se chargent de transformer ce plaisir d’errer parmi des livres qui sont autant de sirènes tentant de nous pousser à l’achat impossible à réfréner, tant le temps libre se fait rare (temps libre où l’on peut lire sans tomber de sommeil en peu de temps, après une journée de paperasse bureaucratique).
J’avais été emballé illico par ce roman et j’avais avidement engloutis les romans précédents. C’était juste après Millénium (les trois premiers). Les seuls de l’auteur d’origine.
Je ne peux que me régaler d’un autre enquêteur, car au terme de 14 romans, on commence à avoir fait le tour des divers personnages récurrents.
Ce roman a tout de même 4 ans déjà. Et le 4ème est sorti cette année.
L’auteur a le don de nous pondre des intrigues qui sont toujours originales. Quel dommage qu’il n’ait pas mieux expliqué dans les versions non islandaises les particularités extrêmes du climat du pays, car elles permettent des disparitions inexpliquées (peut-être ou pas) liées à la violence des éléments, chose que l’on ne peut appréhender plus au sud.