Markogiannàkis, Chrìstos « Au 5e étage de la faculté de droit » (2018) 281 pages (Série Capitaine Markou tome 1)
Auteur: Chrìstos Markogiannàkis est un auteur grec né à Héraklion en 1980; c’est un auteur de romans policiers mêlant l’art et le crime. Après avoir étudié le droit et la criminologie à Athènes et à Paris, il a travaillé pendant plusieurs années comme avocat pénaliste.
Romans « Criminarts : « Scènes de crime au Louvre » (2017) , « Scènes de crime à Orsay »(2018) dans lesquels il analyse la représentation du crime dans les tableaux de ces deux musées.
Autres: Une tradition de Noël (nouvelle) – Omer le fils caché (2023)
Série Capitaine Markou : « Au 5e étage de la faculté de droit » (2018), « Mourir en scène » (2020) « Qui a tué Lucy Davis » (2022) « Auteur de crimes » (2023)
Albin-Michel – 03.04.2018 -288 pages / Livre de poche – 04.03.2020 – 281 pages (traduit par Anne-Laure Brisac)
Résumé:
Cinquième étage de la faculté de droit d’Athènes, section de criminologie. Anghelos Kondylis, doctorant en criminologie, découvre le corps sans vie de la professeure Irini Siomou… avant d’être tué à son tour. Chargé d’enquêter sur ce double meurtre, Christophoros Markou, jeune capitaine fraîchement diplômé, entre dans l’univers secret de l’université : un effrayant dédale où s’entrelacent ambitions professionnelles, compromissions, lâchetés et vanités.
Puisant dans sa propre expérience, Christos Markogiannakis, diplômé de criminologie et de droit, auteur d’un essai remarqué, Scènes de crime au Louvre, signe un brillant premier polar qui dévoile la personnalité atypique du capitaine Markou, empêcheur de tourner en rond dans une Grèce au bord du chaos. Une gourmandise pour ceux qui aiment le suspense.
Mon avis:
Un polar présenté comme une enquête à la Hercule Poirot et qui tient toutes ses promesses et qui a pour cadre l’Université d’Athènes, plus précisément la Fac de Droit, Département criminologie. Un ancien élève, Christophoros Markou, diplômé de cette même université va devoir enquêter sur 2 meurtres.
Le concierge – Vandoros – découvre deux corps dans les couloirs de la Faculté de droit : il s’agit d’une professeure détestée par tout le monde, la professeure Siomou et surnommée « la Vipère » et d’un étudiant, Anghelos Kondylis, doctorant qui séjourne actuellement à Paris.
Les principaux suspects sont tous des experts en criminologie, à priori insoupçonnables… et d’anciens professeurs du Capitaine Markou : il y a la Professeure Daneli, Directrice actuelle du Département et directrice de thèse du doctorat assassiné, Le Professeur émérite Vellis, et ancien directeur« Le Bouddha » , Le Maître de Conférences Mavridis, et Nikoleta Strobakou, la secrétaire,
Deux personnages qui sont dans le deuxième cercle de suspects éventuels : le professeur Légros – actuellement à l’autre bout du monde – et Yorgos Kardamis, un étudiant qui postule une place au master et qui est très souvent dans les parages, et enfin
Véra Konsta, ancienne élève, ancienne secrétaire du Département, qui va aider le Capitaine dans la mesure du possible car elle connait très bien tous les protagonistes. Sans oublier la voix – les voix – du potentiel criminel qui se fait entendre, ou plutôt qui s’exprime dans un journal intime, celui qui est perturbé par la voix du dedans et celle du dehors qui sont contradictoires et s’affrontent dans sa tête..
J’ai adoré ce presque huis-clos cette enquête qui semble simple mais qui se complique, les fausses pistes, le fait que le Capitaine Markou reprenne, explore toutes les possibilités, l’intelligence de l’enquêteur, ce que j’ai personnellement beaucoup apprécié car tous les détails sont pris en considération, toutes les informations vérifiées et recoupées mais qui ne plaira peut-être pas aux lecteurs qui veulent du thriller qui bouge à 100 à l’heure avec adrénaline et courses poursuite.
Ce qui est sûr c’est que cela ne donne pas envie de fréquenter l’Université d’Athènes – en tous cas la Fac de Droit – qui est glauquissime et dont le corps enseignant est un vrai nid de vipères, même si la Professeure surnommée « la Vipère » a été éliminée.
Je vais me précipiter sur les autres livres de cet auteur, tant la suite des enquêtes de Markou que ces « criminarts » qui, comme le nom l’indique, ce déroulent dans le domaine de l’Art.
Extraits:
Respirer un bon coup. Décider d’arrêter de gamberger, sinon ça va être comme dans les dessins animés, boum, avec la tête qui éclate comme une pastèque. Exactement ce qui est arrivé, à l’autre. Boum. Le crâne en morceaux, les cheveux , le sang et la cervelle qui giclent à trois mètres. Partout.
Elle va forcément revenir à un moment ou à un autre, la Voix du dedans, elle saura bien ce qui est important, elle saura ne plus juger et donner un coup de main.
Si son intuition était fondée, d’ici peu de temps la petite étincelle deviendrait feu de joie et éclairerait toutes les zones d’ombre de cette affaire.
Il n’aurait jamais imaginé qu’il se retrouverait un jour à la place d’un de ces détectives que la littérature affectionne, ces héros de polars qui réunissent les suspects d’un meurtre dans la bibliothèque d’une villa des années 1920 et leur exposent étape par étape leur vision de l’affaire, pour finir par révéler le nom du coupable dans une minutieuse mise en scène… Est-ce l’art qui imite la vie ou la vie qui imite l’art ? s’amusa-t-il. Et il se voyait bien en costume tweed sombre, tripotant sa moustache ou mordillant sa pipe, tel Hercule Poirot ou Sherlock Homes, en ouvrant la porte de son appartement où il n’avait pas mis les pieds depuis des jours.
En général, la cheville ouvrière d’une enquête criminelle, c’est le mobile ; c’est lui qui nous conduit à l’auteur du crime. Si vous avez le pourquoi, vous trouvez le qui.
Quand une idée vient se nicher au fond de notre cerveau et qu’elle prend racine, elle finit par devenir en quelque sorte autonome. A un moment, elle semble aller de soi et elle nous pousse inévitablement à tirer des conclusions.
Informations:
Les Érinyes : Dans la mythologie grecque, les Érinyes ou Érinnyes (« implacable »), ou parfois « déesses infernales » sont des divinités persécutrices. Selon Eschyle, elles sont transformées en « vénérables », après l’acquittement d’Oreste, à l’occasion duquel Athéna aurait obtenu qu’elles devinssent des divinités protectrices d’Athènes comme gardiennes de la justice. Euripide les a identifiées aux Euménides (« les Bienveillantes »). Elles correspondent aux Furies chez les Romains. (Source: début de l’article de Wikipédia)
2 Replies to “Markogiannàkis, Chrìstos « Au 5e étage de la faculté de droit » (2018) 281 pages (Série Capitaine Markou tome 1)”
Tentant…
Peut-être que les « criminarts » auraient un air de famille avec la série télé « L’art du crime » ? Ce serait tentant aussi
je vais en lire un prochainement je pense. Tu le sauras…