Waddell, Dan «Depuis le temps de vos pères» (2011) 391 pages (Série Les enquêtes du généalogiste tome 2)

Auteur  : Dan Waddell, né en 1972 à Pudsey dans le Yorkshire de l’Ouest, est un écrivain britannique, auteur de roman policier et de littérature d’enfance et de jeunesse. Fils d’un célèbre animateur de télévision, Dan Waddell a travaillé comme journaliste pigiste pour de nombreux titres de presse Outre-Manche.
En 2003, à la naissance de son fils, il s’intéresse à ses origines et entame des recherches généalogiques. Il découvre un secret de famille et réalise combien le passé influe sur la personnalité. Il imagine alors une série policière autour de la généalogie, où des crimes passés viennent hanter le temps présent. .

Série : les enquêtes du généalogiste : Code 1879 (2010) – Depuis le temps de vos pères (2011) – La Moisson des innocents (2014)

Editions du Rouergue – 04/01/2012 – 236 pages / Babel noir – 02.01.2013 –  391 pages – Jean-René Dastugue (Traducteur) – Titre original : The Blood Atonement

Résumé :
Tout juste remis d’une enquête qui a manqué lui coûter la vie, l’inspecteur Grant Foster réintègre la Criminelle de Londres lorsque Katie Drake, actrice de théâtre sur le déclin, est retrouvée morte dans le jardin de sa propriété londonienne. Sa fille de quatorze ans est introuvable. Une seule piste : un cheveu sur le corps du cadavre. Lorsque les résultats des analyses ADN révèlent qu’il appartient à un parent de Katie Drake, Foster décide de faire une nouvelle fois appel au généalogiste Nigel Barnes pour tenter de retracer l’histoire familiale de la défunte. 

Très vite, les voici plongés dans l’univers codifié de l’Eglise des mormons. Une enquête qui les mènera jusqu’à Salt Lake City, au coeur des archives de la communauté, terrain de rêve pour le chevronné Nigel Barnes. Entre meurtres et disparitions d’enfants, dans une ambiance où noirceur et humour font bon ménage, le deuxième volume des enquêtes du généalogiste donne plus que jamais son sens à l’expression « les liens du sang »…

Mon avis: 

Et j’ai retrouvé avec plaisir et intérêt les protagonistes de Code 1879, l’inspecteur Grant Foster qui revient après la pause forcée suite à sa précédente enquête, la policière Heather Jenkins et surtout le généalogiste, Nigel Barnes qui est partie prenante de l’enquête et qui est pour ainsi dire le personnage le plus important de l’enquête. Les trois sont en période de reconstruction mentale : Foster suite à sa blessure, Heather suite au décès de sa mère et Nigel suite à sa rupture avec Heather. Et les trois semblent si seuls… Foster et Nigel n’ont que leur travail dans la vie, Heather qui s’est remise avec son ex ne semble pas avoir grand chose de plus…
Le trio Eva recevoir l’aide de Susie Danson, ancienne profileuse, Professeur de psychologie appliquée. Comme dans le tome précédent le passé va ressurgir en force et il faudra se plonger dans le passé pour tenter d’élucider l’enquête. Passé et présent sont indissociables.
Le moins que l’on puisse dire c’est que Foster est servi pour sa première affaire depuis son retour!
Le meurtre d’une jeune femme et la disparition de sa fille de 14 ans. Toutes les pistes sont envisagées y compris la pédophilie…Ce qui interpelle aussi est que plus on se renseigne et plus la jeune femme assassinée n’a pas de passé… En fouillant dans les archives, on ne trouve rien… Seule découverte importante : la jeune femme, sa fille et le meurtrier partagent de l’ADN. Voilà qui va intéresser Nigel, notre généalogiste.

Ce qui m’a beaucoup intéressé est de voir qu’il y a plusieurs  sortes de généalogies : le rôle crucial de l’ADN en généalogie et en plus de l’ADN normal, il y a aussi l’ADN mitochondrial dont je n’avais jamais saisi l’importance. Et l’importance des lignées, dans ce cas les lignées du coté de la mère sont primordiales de même que ascendance biogéographie. 

La religion des Mormons, les sectes fondamentalistes, la Véritable église de la Liberté, la rédemption par le sang … Cette enquête va nous entrainer bien au delà de ce qui semblait être au début un simple crime double d’une disparition. 

C’est une série passionnante qui montre à quel point le passé peut conditionner le présent et l’emprise de la religion sur les gens. 

Extraits:

Je crois que la mort de sa propre mère est celle qui nous touche le plus profondément. Le corps qui vous a porté, vous a mis au monde, qui retourne à la poussière. On ne s’en remet jamais – on apprend juste à vivre avec. 

Récemment, il s’était dit qu’il devait goûter plus intensément l’instant présent, une tâche plutôt ardue pour quelqu’un qui passait sa vie plongé dans le passé. 

Le temps écrasait tout, chaque minute prenait une importance démesurée, chaque heure passée sans trouver de piste était aussi mortelle qu’une blessure.

Il était toujours étonné de voir à quel point une vieille photographie pouvait faire ressurgir les morts.

Les tentacules de l’Église mormone s’étendaient dans tous les lieux et domaines de la généalogie – bibliothèques, sites Internet, publications. Aucun autre groupe ne pouvait prétendre rivaliser. Mais aucune autre Église n’avait fait de l’étude de la généalogie l’un des piliers de sa religion.

La rédemption par le sang était une vieille croyance mormone dont l’Église s’était écartée lorsqu’elle cherchait à se faire accepter par le plus grand nombre. Cette croyance voulait que certains péchés soient à ce point ignoble, impardonnables, que le pardon du Christ n’était pas suffisant pour garantir le salut de l’âme et que le pécheur ne pouvait expier qu’en versant son sang sur le sol, dans la mort. Le meurtre était l’un de ces péchés.

Moi, je cherche quelqu’un qui m’aimera que je sois joyeuse ou triste, grosse ou maigre, maquillée ou pas, tout le bataclan. De manière générale, quelqu’un qui me considérera comme le centre du monde. 

Le deuil est un drôle de truc, avait-elle fini par dire. Tu as l’impression que ta vie t’échappe, que tu ne contrôles plus rien, comme si tu te voyais dans un film. Tu laisses les choses se faire. Tu t’accroches à ce que tu connais, à ce qui est simple et rassurant. Tu n’as pas le choix.

Le passé doit céder la place au présent »? Pourquoi? Je n’y crois pas une seconde. C’est plutôt le présent qui doit respecter le passé et arrêter de lui marcher sur la gueule. Parce que c’est le passé qui a fait notre foutu présent.

C’est une erreur grossière de penser que nous n’avons rien à apprendre de ceux qui nous ont précédés. Nous avons juste à apprendre à les écouter.