Barde-Cabuçon, Olivier «Entretien avec le diable» (2016)

Barde-Cabuçon, Olivier «Entretien avec le diable» (2016)

«Entretien avec le diable» (2016) 5ème enquête du Commissaire aux morts étranges

Résumé : Une jeune fille possédée par le diable, des villageois qui meurent chaque jour, une abbaye hantée depuis la mort de son abbé, une mystérieuse Dame blanche errant dans la forêt… Le mal aurait-il envahi cette vallée perdue de Savoie ? Et qui est cette jeune fille à la capuche rouge qui semble ne pas avoir peur du loup ?

Sur le chemin qui les ramène de Venise à Paris, le commissaire aux morts étranges et son père vont profiter de leur étape dans ce lieu insolite et reculé pour opposer les préceptes de la raison aux manifestations de l’inexplicable. Temporairement aveugle, le chevalier de Volnay doit s’en remettre à l’ingénue Violetta et à ses sens exacerbés par la tension ambiante. Son père, quant à lui, cache tant bien que mal son excitation sous sa robe de bure : car quoi de plus tentant, pour un moine hérétique, que de s’entretenir avec le diable lui-même ?

Quelque part entre L’Exorciste, Le Nom de la rose et Le Petit Chaperon rouge, Entretien avec le diable est sans conteste le volet le plus détonnant dans la série du commissaire aux morts étranges.

Mon avis : A quel bonheur de retrouver le Chevalier de Volnay et le Moine. Je me demande d’ailleurs si je ne tombe pas nettement sous le charme du père… Ni Venise, ni Paris.. mais un peu des deux quand même alors que nos deux compères se retrouvent bloqués dans un village au milieu de nulle part . Quand en plus on me rajoute un peu de sorcellerie, une nature sauvage, des sorcières, des guérisseurs, des mystères.. . je suis totalement envoutée aussi.. Après la « Dame verte » de Carole Martinez, j’ai eu le plaisir de faire la connaissance de la Dame blanche.. et comme c’est le cas dans mes lectures récentes.. le loup était au rendez-vous… Alors un seul conseil, lisez… j’ai adoré.. et si vous ne connaissez pas encore le Commissaire aux morts étranges.. ne tardez pas à faire sa connaissance.. En ville, en campagne, à paris, à Venise, en Savoie.. je le suis partout !

Extraits :

pour résister à la tentation il faut d’abord y être soumis !

Pour moi, il est nécessaire de naviguer. Je préfère mes naufrages à la fuite. Au moins, j’ai le sentiment de vivre et d’avoir vécu.

— L’herboristerie est avant tout la science de l’équilibre et de la mesure. Toutes choses dont nous sommes abondamment pourvus !

Bonne chrétienne mais un peu superstitieuse. Elle croit aux varous, aux goubelins, aux ensorceleuses et aux plantes enchantées !

Un vent glacé souffle sur notre solitude et notre pays est bien rude. Ici tout le monde se couche dans les bras de la fatigue.

Elle se retrouvait prisonnière d’elle-même autant que de ses liens et cela lui rappelait une autre servitude lorsque, un mois plus tôt, lui-même s’était découvert prisonnier de son humeur noire, muré dans son propre corps et dans son esprit.

l’esprit de son fils n’avait jamais été aussi acéré que depuis que sa vue se trouvait occultée.

Dans la lumière diffuse filtrée par les branches, il lui semblait que l’écorce des arbres révélait d’immondes visages ratatinés aux yeux vitreux et à la barbe mousseuse.

Privé de la vue, il éprouvait désormais une envie irrésistible de toucher, sentir et entendre

Comme vous l’avez remarqué, il ne s’agit que d’un loup. Les hommes sont plus nombreux et beaucoup plus dangereux, me semble-t-il !

Une fois privés d’un de nos sens, nous développons tous les autres pour atteindre une perception différente du monde qui nous entoure !

— Il existe dans ces régions reculées une vieille magie qui sommeille dans les herbes, les arbres, les bois ou l’eau des rivières…

Paris est une ville très masculine, débordante d’énergie et de brutalité mêlées. Je trouve Venise plus raffinée et délicate, toute en séduction, en un mot elle est féminine…

— Vous attirez les ennuis comme un aimant. La question est de savoir pourquoi vous êtes un aimant !

Il vous suffit de dire la vérité. Ne l’encombrez pas de serments à tort et à travers. Lorsque l’on dit la vérité, il n’est nul besoin d’en rajouter.

— À la guerre, nous avions coutume de dire : Si tu avances, tu meurs, si tu recules, tu meurs. Alors, à quoi sert de reculer ?

À toile ourdie, Dieu envoie le fil

Que savez-vous du mal, vous qui demeurez calfeutré dans votre abbaye comme une pomme de terre dans sa cave ?

— Le courage n’est pas d’ignorer la peur mais de savoir la combattre.

Quelque chose lui échappait encore mais, telle l’hirondelle au printemps, la pensée finirait bien par regagner son nid pour y pondre.

J’ai appris dans la victoire comme dans la défaite,

— Je préfère les gens qui savent rester eux-mêmes en société. Vous, vous êtes vous-même en toutes circonstances.
— C’est un compliment ?
— Prenez-le comme tel !

En prison, le moine avait pris l’habitude de se parler à lui-même, se jugeant seul digne de sa conversation ou, tout simplement, se trouvant sans personne avec qui la partager.

Il fut un temps où la vie d’une abbaye tournait autour des livres. Et lorsqu’un incendie se déclarait, les moines criaient : “Mes frères, ad libros, ad libros ! Sauvez les livres !”

Introduction globale sur la série:     Olivier Barde-Cabuçon et la série du « commissaire aux morts étranges »

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