Malzieu, Mathias «Le plus petit baiser jamais recensé» 2013
Auteur : chanteur, musicien et écrivain français, né le 16 avril 1974 à Montpellier. Il est le chanteur du groupe de rock français Dionysos. Il a écrit : 38 mini westerns (avec des fantômes), (Pimientos, 2003) – Maintenant qu’il fait tout le temps nuit sur toi, (Flammarion, 2005) – La Mécanique du cœur, (Flammarion, 2007) – Métamorphose en bord de ciel (Flammarion, 2011) – L’Homme Volcan, (Flammarion & Actialuna, 2011) – Le Plus Petit Baiser jamais recensé, (Flammarion, 2013) – Journal d’un vampire en pyjama, (Albin Michel, 2016) – Une sirène à Paris, (Albin Michel, 2019) – Le Dérèglement joyeux de la métrique amoureuse (Éditions de l’Iconoclaste, 2020) – Le guerrier de porcelaine, (Albin Michel, 2022)
Résumé : Un inventeur-dépressif rencontre une fille qui disparaît quand on l’embrasse. Alors qu’ils échangent le plus petit baiser jamais recensé, elle se volatilise d’un coup. Aidé d’un détective à la retraite et d’un perroquet hors du commun, l’inventeur se lance alors à la recherche de celle qui « fait pousser des roses dans le trou d’obus qui lui sert de cœur ». Ces deux grands brûlés de l’amour sauront- ils affronter leurs peurs pour vivre leur histoire ? Le plus petit baiser jamais recensé, est un vrai faux polar romantique. Suite métaphorique de La Mécanique du cœur, ce roman teinté de mélancolie regorge de gourmandise explosive. Comme si Amélie Poulain dansait le rock’n’roll et croisait le Petit Prince avec un verre de whisky.
Mon avis : Les contes poétiques décalés de Mathias Malzieu sont un enchantement. Des friandises à déguster comme des baisers chocolatés, emprunts de douceur, de pudeur, de rêves et de nostalgie. Une imagination féérique et ouatée, une réflexion sur l’amour, le manque, le passé, le présent et le futur. Le temps suspendu… Un univers fantaisiste et romantique… à déguster, savourer, et gouter encore et encore…
Extraits :
Le souvenir de ce baiser est aussi intact que si j’étais en train de le vivre. Comme s’il se régénérait à chaque seconde. — C’est parce que vous y pensez tout le temps, vous l’entretenez
Elle coiffe ses cheveux comme on monte les œufs à la neige
J’avais rapidement planté quelques livres sur les étagères, histoire de me convaincre que c’était bien chez moi
Je suis un homme-grenier. Je garde tout
Pourtant, ce souvenir avait fait pousser une fleur étrange au fond du trou d’obus qui me servait de cœur
Elle était plus pulpeuse qu’une armée d’oranges
Je tentais d’en photographier la sensation avec des mots
La voisine rentra chez elle, pareille à un coucou qui a sonné minuit
Ses souffrances résonnaient avec les miennes et je me blottissais dans cet écho
Le contact de sa peau était musical, chaque embryon de caresse me donnait l’impression d’être aux commandes d’un piano aux touches de vent
L’amour est une équation poétique, cher ami ! Tu dois chercher à la résoudre quoi qu’il advienne
Il existe des femmes dont le mystère s’évente d’un seul coup lorsqu’elles se mettent à rire. Comme si quelqu’un allumait des néons de salle de bains au milieu d’une forêt de conte de fées.
« Comment convaincre une électrocutée de l’amour de dépasser sa peur pour vivre pleinement son histoire d’amour
Un éclair de peut-être, violemment joyeux
À vivre trop longtemps avec un bunker à la place du cœur, on s’habitue à l’obscurité
J’avais appris à vivre avec ce trou à la place du cœur.
L’aimant du passé se réactivait. L’orage magnétique menaçait, m’appelait. Il emportait toutes les particules de mes pensées
Sept ans de rêves plus grands que la réalité devenus accident d’amour
Elle souffrait de ne pas parvenir à accélérer ma guérison, mais travaillait tous les jours à assembler les pièces de mon passé, les recoller avec mon présent pour que l’idée de futur puisse se dessiner dans ma tête.
Cette espèce d’analyse du film de notre histoire était censée nous permettre de nous comprendre. En réalité, elle écrasait ce qui restait de subjectivité magique
Le grand cœur-circuit. Le plus intense baiser jamais recensé
Le ciel explose en sanglots de pluie contre la vitre
Tous les livres de la bibliothèque se sont envolés. Ils se sont mis à battre leurs ailes-pages et leurs mots se sont imprimés dans les nuages. A chaque fois que l’on s’embrasse, ça recommence.
156 pages, paru en édition poche (J’ai lu 10712)
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