Pancol, Katherine – Muchachas II (04.2014)

Pancol, Katherine – Muchachas II (04.2014)

(Paru chez Albin Michel)

Résumé de l’éditeur: Ces filles-là sont intrépides. Elles ne demandent rien aux autres. Tout à elles-mêmes. Cachent leur peur sous un sourire. C’est le plus sûr moyen pour avancer, inventer, s’inventer. Elles se sentent pousser des ailes, s’envolent, tombent et repartent de plus belle. Il y a des secrets, des mystères, des trahisons. Des obstacles à surmonter. Des mots d’amour lancés à la volée. La vie quoi !

Katherine Pancol : un des plus grands phénomènes d’édition de ces dernières années. Un succès mondial (traduite dans 27 pays). Depuis leurs sorties, Les Yeux jaunes des crocodiles, La Valse lente des tortues et Les Ecureuils de Central Park sont tristes le lundi sont devenus des classiques.

Mon avis: Ah oui … Après un Muchachas 1 un peu poussif, j’ai replongé dans Muchachas 2.

J’ai retrouvé l’esprit des yeux jaunes. Un livre plein d’émotions, qui donne la pêche, mené tambour battant .. enfin tembour.. plutôt piano et violon !  Les deux héros de ce 5ème tome de la « saga Cortès »: Hortense et Gary. Mais aussi des nouveaux ; la violoniste Calypso et sa famille à distance, la presque centenaire Elena… et aussi Joséphine et ses doutes, Philippe, Shirley, Zoé… et les univers de le musique et de la mode… Vivement le 3 !

 Extraits:

Moi, je me couche tellement tard et me lève tellement tôt que je me croise dans l’escalier

Pourquoi dire oui à un truc moyen quand je pourrai bientôt dire oui à un truc formidable

Je ne sais pas ce qui nous arrive, il y a des trous partout entre nous, on marche sur une toile d’araignée

On peut écouter et ne rien entendre, voir et ne rien regarder, regarder et ne rien voir.

On était le 1er avril. Et le printemps faisait semblant de naître.

Je suis ce qu’il y a de plus triste au monde : une fille qui ne sert à rien…

Il détestait ce genre de pimbêches qui vous piquent sans vergogne le taxi que vous aviez hélé et lancent désolée ! Je l’avais vu avant ! Ces femmes qui sourient sans plisser les yeux, aiment sans donner leur cœur, mangent sans rien avaler, que du vent, de l’air, zéro calorie garanti

J’ai tendu la main pour attraper l’idée, et pfft, elle s’est envolée

La peur que tu enjambes est le pont vers la réussite.

Laisse faire le temps. C’est lui qui décide. Va te balader. L’artiste travaille même quand il est oisif. « L’artiste est une exception : son oisiveté est un travail, et son travail un repos », disait Balzac. Promène-toi.

Tes yeux, quand ils sont heureux, on dirait des noisettes vertes. Quand ils sont colère, du mazout sur la mer.

L’une a aimé, a été aimée, est restée vibrante, curieuse, généreuse. L’autre, avare de sentiments, d’émotions, d’effusions, est devenue une vieille dame sèche et rude

Car ce n’est pas tout de réussir, il faut ensuite forger sa légende, s’inventer une vie, grimper sur la lune afin d’épater ceux qui, restés en bas, voudraient y monter mais n’ont pas trouvé d’échelle.

Drôle de fille ! Je ne la comprends pas. Souvent elle m’énerve mais je l’aime. Je voudrais la protéger

… et la gifler. La secouer et la cajoler. On est si différentes

C’est toujours la même chose, la même vie à deux, mais c’est toujours nouveau

Ses yeux racontent bien plus de choses depuis qu’il travaille

Hier donc, il a ouvert les Lettres de Madame de Sévigné et il a soupiré, moi, j’ouvre les Lettres et je respire l’air frais. L’air qui met de bonne humeur. Qui remplit de belles choses.

Tu sais, je pourrais vivre dans les livres, les manger, les boire, m’en draper. C’est beau, les livres, c’est beau, la vie.

J’ai compris tout d’un coup pourquoi certaines filles disent moi, je tomberai plus jamais amoureuse. J’ai compris que si tu tombes, t’es foutue, parce que si jamais ça s’arrête, si jamais le degré de peur dépasse la limite autorisée, c’est la dégringolade assurée au pays des édredons, des fraises Tagada et des musiques supertristes genre Radiohead.

« L’amour est ce que tu veux qu’il soit. C’est une grande échelle. Elle t’emmène au ciel ou en enfer. À toi de choisir

J’aime bien te lire. Et j’aime bien t’écrire. Et puis je t’aime tout court. Y a pas beaucoup de gens que j’aime. Profites-en ! »

Elle est tellement concentrée qu’elle en devient captive

Elle n’a pas faim, elle le goûte des yeux et cela la remplit d’une joie gourmande. Soulevée par un élan mystérieux qui l’emporte aussi sûrement que les notes de son violon

Elle sourit à demi. Son cœur chante. Elle aime ! Elle aime ! L’univers se résume à ces mots-là. Elle n’a besoin de rien d’autre. Elle n’a plus faim, elle n’a plus soif, elle le boit, elle le mange. Elle n’a plus peur non plus. La peur a reculé devant ce grand plein de grand bonheur

Il pénètre la musique tel un sculpteur, ses mains entrent dans la glaise. Elle ferme les yeux, s’élève au-dessus du sol, s’enivre. Je n’ai pas besoin d’alcool, il me suffit de l’entendre jouer. Attentif, précis, il ne prend pas toute la place comme ces pianistes qui écrasent le soliste.

De la pointe de l’archet, j’ouvre la note, la développe, la nourris de couleurs, d’odeurs, de cris heureux, d’un sourire de grand-père qui joignait les mains et les levait au ciel pour saluer un accord réussi

Elle affirme que si l’on veut que quelque chose existe, il faut trouver le mot exact. Si on vous dit « arbre » et que vous ne connaissez pas la variété de l’arbre, ce dernier n’est qu’un tronc. Alors que si on vous dit « chêne », « palmier », « bougainvillier » ou « magnolia », l’arbre déploie ses branches, ses fleurs, ses fruits, ses parfums. Vous pouvez vous asseoir à son ombre, le saluer en passant. Il existe. Il a un nom, un prénom, une famille, un emploi.

On ne trouve rien en restant coincé. On ne trouve que dans le mouvement qui transporte, fait naître des mots, des sons qui vous submergent d’émotion.

Elle se promenait sur la plus haute vague. Qu’elle était haute, la vague, et comme elle l’emportait ! Elle aurait voulu parler, vider son cœur dans le cœur d’une amie, d’un confident attendri.

Dans la nuit qui tombe, une petite flûte joue le bonheur. Quelle allégresse d’aimer et comme les murs de la vie sont roses !

Elle a envie de l’embrasser. Elle ne sait pas embrasser. Elle n’a jamais approché la bouche d’un garçon. Un jour, elle a essayé avec une golden jaune et a reculé en apercevant la trace de ses dents dans la chair du fruit. Il ne faut donc pas mordre, elle s’était dit. Juste poser délicatement ses lèvres et

Elle a le don d’empoigner la vie et de vous en éclabousser

Il pense au ciel de Manhattan, il pense que Schubert n’avait pas besoin d’hélicoptère pour aller plus loin que le ciel, et les notes d’un piano imaginaire, mêlées à l’aube qui pointe et agrandit le rectangle parfait, l’emportent si haut, si haut qu’il sourit et ferme les yeux, heureux

Et les arbres dans la rue, pas une feuille ! On est en avril, qu’est-ce qu’ils attendent ? Faut leur crier dessus pour qu’ils poussent ?

Arrête d’endosser tous les malheurs du monde ! Tu n’as que deux omoplates !

La pluie battait le trottoir brillant, les gouttes tombaient en spirale et explosaient sur le noir comme les fleurs d’un feu d’artifice sans couleurs.

Aujourd’hui, on cultive le malheur, on s’en délecte. C’est d’un conventionnel ! C’est bien plus original de chercher à être heureux, plus difficile, certes, mais plus entraînant.

C’est mieux qu’un cadeau, c’est un secret de bonheur. Écoute bien et grave ces mots dans ta mémoire : en faisant attention, on prend conscience de soi, des autres, de la vie, on devient grand et fort comme une tour imprenable

Elles disparaissent pour toujours dans le ciel, les femmes qui portent ce parfum ? – Oui, mais elles te laissent leur empreinte et tu ne les oublies jamais

Tout devient terrible, la nuit. Les ombres s’allongent et sortent leurs griffes

Le mensonge est le pire des guides. Il t’entraîne dans des souterrains menaçants et détale en ricanant

Elle est seule. Ou elle se sent seule. Quelle est la différence ?

Seule une femme amoureuse déchiffre les regards, les soupirs, une lèvre qui tremble, une main qui se crispe. Une femme amoureuse est toujours à l’affût

Elle n’est pas en colère. C’est pire, elle est résignée. Quand on est en colère, on est encore vivant

Le coupable n’est pas celui qui commet l’erreur, ça arrive à tout le monde, mais celui qui se complaît dans l’erreur.

J’avais perdu ma place dans la vie. Je n’étais plus rien qu’une femme qui attend

Une femme, il faut que tu lui parles… Alors qu’un livre, c’est lui qui te parle

– Mais quel mal y a-t-il à se débarrasser d’un objet qui ne nous plaît plus ? – Tu ne sais même pas s’il ne te plaît plus ! La publicité t’ordonne de le penser pour que tu le remplaces aussitôt. On nie la réalité de l’objet qui peut encore durer, on nie la réalité humaine qui est enfermée dans cet objet. On nie aussi l’idée de consommer moins vite pour protéger nos réserves d’énergie

Quand vous êtes petit, on vous fait même croire que la vie va être belle, on vous donne des bons points, des esquimaux au chocolat, on vous plante des arbres de Noël et puis après, on vous retire tous les soleils, tous les palmiers, toutes les noisettes et on vous laisse le mazout, les mouettes qui crèvent la gueule ouverte

J’aime apprendre. C’est mon kif. J’aime entasser le savoir comme d’autres font du shopping. Quand on sait, on cloue le bec au monde entier et il vous respecte. Alors, étonne-moi, apprends-moi mille choses nouvelles. Raconte-moi la mode, le luxe, les rois, Versailles, Marie-Antoinette, retrace-moi l’histoire des premières maisons de couture, des plus belles étoffes, le pourquoi du style, le comment de l’élégance et nous ferons affaire.

Le problème des hommes, c’est qu’ils prennent les limites de leur savoir pour les limites du monde. Le monde est bien plus vaste ! Faisons marcher notre imagination. » Schopenhauer pense comme Einstein qu’inventer est plus important que savoir. On est à l’étroit dans le savoir, jamais dans l’imagination

On est comme deux troncs qui seraient devenus un seul arbre

Arrête d’avoir peur tout le temps. À force d’avoir peur sans raison, tu vas finir par avoir des raisons d’avoir peur !

il voit tout en blanc, il n’a pas de couleurs, il est triste, il n’a rien à quoi se raccrocher, il flotte, je crois qu’il est perdu. Il cherche ses mots, mais il ne les trouve pas. Il ne sait pas comment poser des mots sur tout ce blanc qui l’étouffe. C’est trop pour lui. Il se lève et va vers le parc, les arbres, le gazon, les pétunias, les cannas, les myosotis sous la mousse, il cherche des couleurs

Ce n’est pas les choses qui arrivent, c’est toi qui fais arriver les choses !

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *