Perry, Anne « Du sang sur la Tamise » (2014)

Perry, Anne « Du sang sur la Tamise » (2014)

(20ème enquête)

Résumé :

Londres, 1856. Alors que le canal de Suez sonne l’ère du progrès, William Monk se voit confronté à une affaire sans précédent. Sous ses yeux, un navire explose sur la Tamise et cause la perte de nombreux passagers. Pour la police, le coupable de l’attentat est vite trouvé. Mais ne s’agirait-il pas surtout de couvrir la vérité à l’aide d’un bouc émissaire ? Hanté par les images du drame, Monk est prêt à se dresser contre une autorité corrompue pour que justice soit faite…

Mon avis :

Explosion d’un bateau mouche sous les yeux de Monk et de son adjoint. Mais dès le lendemain, alors que Monk sort de l’eau (plongée en scaphandre) on lui retire l’enquête pour la confier à la police métropolitaine qui se dépêche de faire condamner un égyptien et de classer l’affaire. Quand Monk, au détour d’une autre affaire découvre qu’ils ont condamné un faux coupable, on lui redonne l’enquête… évidemment l’eau a coulé sous les ponts et il lui faut reprendre l’enquête à zéro.. Que va-t-il découvrir, au péril de sa vie… ? Que le monde de la politique, de la justice et du pouvoir est plus glauque que le petit peuple qui grouille dans les bas-fonds, sur les bords de la Tamise?

J’aime toujours quand tout le monde participe ; Monk, Hester, Scuff.. mais aussi Sir Rathbone, que nous avions laissé en mauvaise posture à la fin de l’ancien tome.. Anne Perry n’a pas son pareil pour nous faire pénétrer dans les différentes classes sociales qui cohabitent dans le Londres victorien du XIXème. Toujours aussi fan de Monk!

Extraits :

À toujours recevoir, on perd le respect de soi-même. C’est une source de fierté que de payer son dû

Pour une infirmière, soigner n’était jamais soumis à conditions, et le jugement n’entrait pas en ligne de compte. Mais la nourriture, l’abri, les vêtements, la dignité… c’était différent. On ne pouvait pas faire don de l’estime de soi

Pour payer au prix fort sa liberté, il faut avoir conscience de ne pas être libre

La presse posait aussi la question d’une éventuelle corruption au sein de l’appareil judiciaire. Si toutes les parties prenantes étaient à la fois compétentes et rigoureusement honnêtes, comment se faisait-il qu’un innocent eût été reconnu coupable et condamné à mort ? Pourquoi sa culpabilité n’avait-elle jamais été sérieusement mise en doute ? Un tel sort menaçait-il tout un chacun ? Dans quelle mesure était-on à l’abri ? Certains allaient encore plus loin, en suggérant que l’argent, la naissance, la situation sociale et la couleur de la peau pouvaient influer sur une inculpation ou un verdict

Nous devons trouver des preuves qui ne soient pas basées sur des visages ou des souvenirs. Ou au moins qui n’émanent pas de ceux qui ont déjà témoigné et qui n’oseraient pas se dédire à présent, par peur du ridicule. Sans compter qu’ils pourraient être inculpés de parjure, c’est-à-dire d’avoir menti au tribunal alors qu’ils avaient juré de dire la vérité.

Comme un cheval doit galoper, comme un oiseau doit voler, un être humain doit utiliser les talents dont la nature l’a doté et qu’il a passé sa vie à développer

Pour des mots ! Un imbécile mal embouché vous insulte, et vous prenez le risque de passer le reste de votre vie à casser des cailloux en prison juste pour avoir eu le plaisir de vous venger.

On était vendredi. Il y avait une sorte de lassitude dans l’air.

 

( Voir aussi l’article  sur la série des « Monk » )

3 Replies to “Perry, Anne « Du sang sur la Tamise » (2014)”

  1. Je l’ai terminé aussi et je suis entièrement d’accord avec ton avis
    J’adore me plonger dans cette ambiance avec tous les personnages de cette série !
    Il faudrait peut-être que je commence aussi la série avec les Pitt…

    1. Oui ! tu verras, la série est différente et les personnages très attachants. Le premier est lent mais il met bien en place le contexte. Il faut le lire rien que pour cette raison…

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