Balen, Noël – Barrot, Vanessa « Mort sur le gril » (2019)
Les auteurs : Noël Balen, écrivain et musicien, partage son temps entre sa table d’écriture, les studios d’enregistrement et les fourneaux de la cuisine familiale.
Vanessa Barrot, avocate d’affaires, avoue un goût immodéré pour les saveurs du palais et confesse un appétit peu raisonnable pour les nourritures livresques.
Série : « Crimes gourmands » tome 06
Fayard – 25.09.2019 – 168 pages /
Résumé : Ghislain Bergeton, un des critiques culinaires les plus brillants et redoutés de sa génération, vit désormais retiré dans le Vaucluse, où il vient de fêter ses 80 ans. Laure Grenadier, rédactrice en chef du magazine Plaisirs de table est bouleversée d’apprendre la mort de son mentor, sauvagement assassiné. Elle décide alors de prendre ses quartiers en terre provençale avec son photographe Paco. De Ménerbes à Richerenches, d’Avignon à Lourmarin, ils partent à la recherche d’une vérité tapie entre broussailles et pierres sèches. A l’ombre du mont Ventoux sommeillent des rancunes anciennes, de sourdes rivalités entre spécialistes de la presse épicurienne, querelles d’egos entre chefs et des agissements pour le moins suspects. Dans cette nature généreuse, où les vins ensoleillés côtoient huile d’olive et fruits confits, Laure et Paco s’acharneront à révéler les mystères dont le Luberon semble truffé.
Mon avis : Dangereux de vouloir se faire un barbecue en janvier dans le Luberon. Mais aussi quelle idée de vouloir se faire un quasi de veau en solitaire ! Avoir un bon coup de fourchette, je veux bien ; mais là, la fourchette s’est plantée de travers !
J’ai retrouvé avec plaisir Laure et son photographe Paco pour faire une petite escapade dans une région que j’aime beaucoup. Comme dans les autres tomes, il s’agit d’une virée gastronomique et touristique, saupoudrée de petits morts par-ci par-là et d’une enquête qui n’est de loin pas le thème central de la lecture.
Une jolie petite échappée dans le sud de la France : ses spécialités gastronomiques, ses lieux à visiter, avec en prime une petite recette de brouillade aux truffes. Direction le Luberon, Bonnieux, Lourmarin, L’Aigue Brun, Apt, Carpentras, Gordes… A nous la visite du musée du tire-bouchon, de la Maison de la Truffe, les fabriques de fruits confits, d’huile d’olive… Apprenons l’origine du sucre … Faisons un petit tour dans les bories…
J’ai apprécié la façon d’employer un vocabulaire qui correspond à la fois à la cuisine et à la façon d’écrire.
Extraits :
Le cœur de la maison se trouvait ici, entre les rayonnages constitués de caisses de vin empilées les unes sur les autres, solidement vissées pour supporter le poids du savoir et des souvenirs.
Je me faufilais entre les charrettes, les camionnettes et les grandes gueules venues vendre leurs marchandises. Mon coin préféré était certainement le Carreau où étaient étalés les fruits et les légumes. Moi qui poussais sur le bitume, j’y voyais défiler les saisons, les variations de la nature, la fatigue de l’automne, le repli de l’hiver, les hésitations du printemps et l’épanouissement débridé de l’été.
Au-delà de ce petit théâtre quotidien, mes rencontres préférées étaient celles que je faisais avec les produits : les légumes, les fruits, les viandes, les poissons… toute cette matière brute et déjà parfaite qui allait connaître une seconde vie après avoir été arrachée à son milieu naturel. Les racines de mon goût pour la cuisine se sont plantées là, dans le ventre de Paris.
il était parfois aussi difficile d’apprécier un plat lorsque l’on manque d’appétit que de profiter d’un bon récit lorsque l’on est submergé par le sommeil.
Ce chef est très respectueux du produit et ne se repose jamais sur des évidences. Comment peut-on oser écrire un truc pareil ? Et encore, je suis gentille en disant « écrire », parce qu’il aligne les poncifs et les lieux communs. Quant au style… c’est lourd, mais lourd, totalement indigeste !
Image : Fourchette géante plantée dans le Lac Léman (à Vevey devant l’Alimentarium)