Remin, Nicolas « Les fiancés de Venise » (2008)

Remin, Nicolas « Les fiancés de Venise » (2008)

Auteur : Né à Berlin en 1948, Nicolas Remin a fait des études littéraires en Allemagne, puis à Santa Barbara. Grand voyageur, il a vécu en Californie et en Toscane. L’impératrice lève le masque et Les Fiancés de Venise sont les deux premiers tomes d’une série prenant pour décor la Venise du XIXe siècle.
Nicolas Remin étudie la littérature, la philosophie et l’histoire de l’art à l’université libre de Berlin, puis à l’université de Californie à Santa Barbara. Il s’est lancé tardivement dans la carrière littéraire, ne publiant son premier roman qu’à l’âge de 56 ans.

Série Alvise Tron : L’Impératrice lève le masque – Les Fiancés de VeniseGondoles de verre – Les Masques de Saint-Marc – Requiem sous le Rialto
Les six romans policiers historiques dont il est l’auteur mettent en scène le personnage du commissaire Alvise Tron, héritier d’une vieille famille vénitienne déclinante, reconverti dans la fonction publique, et qui mène des enquêtes criminelles dans la Venise des années 1860, alors sous souveraineté autrichienne. Le commissaire Tron, dans ses investigations, est à la fois aidé et concurrencé par l’impératrice Élisabeth (dite Sissi), épouse de l’empereur François-Joseph, qui séjourne fréquemment dans la « cité des Doges ».

Tome 2 :

10/18 – 5.6.2008 – 380 pages –  Frédéric Weinmann (Traducteur)

Résumé : En 1863, en plein centre de Venise, une jeune femme est retrouvée sauvagement assassinée dans son appartement. Le commissaire Alvise Tron, responsable du secteur de Saint-Marc, est chargé de l’enquête qui le conduit au cœur du pouvoir autrichien. La victime, Anna Slataper, n’est autre que la maîtresse de l’archiduc Maximilien, jeune frère de l’empereur François-Joseph… Crime passionnel ou politique ? dans le brouillard de la lagune et les méandres des rios vénitiens, Alvise Tron se perd dans les vraies fausses pistes : le meurtrier est-il un des résidents du majestueux hôtel Danieli, un des passants anonymes de la riva degli Schiavoni, un des invités des fastueux bals masqués de l’aristocratie vénitienne ou un proche de l’archiduc ? L’assassin semble lui échapper. Pourtant une jeune fille a vu son visage…

Mon avis : Enchainé sur ma lancée. A la fin du tome 1, Tron et la princesse de Montalcino se sont rapprochés. Les voici pour ainsi dire fiancés, mais la princesse continue de résider dans son Palais Balbi-Valier et le palais des Tron continue à se dégrader, lentement mais surement, au grand désespoir de la mère de Tron qui entrevoit l’avenir à sa façon : un mariage, une rénovation du Palais grâce à la fortune de la Princesse, qui devra s’installer dans le palais Tron et cesser ses activités… On rêve…
Quant à la Princesse, elle verrait bien Tron arrêter de travailler dans la Police et travailler dans son entreprise… Tron, lui, est policier dans l’âme et n’envisage pas de changer quoi que ce soit, il aime son métier et ne veut pas épouser sa dulcinée « pour son argent ».

J’ai bien aimé l’enquête de Tron… qui passe son temps à suivre des pistes et à faire marche arrière, à écouter les théories des uns et des autres, et à faire des erreurs, faire marche arrière et à repartir dans une autre direction.
J’aime bien cet aristocrate fauché et humain, cet amoureux de Venise.
J’aime bien ces personnages qui semble hors du temps…
Et j’aime bien en découvrir un peu plus sur cette période de l’histoire de Venise.
L’écriture est fluide, les livres se lisent rapidement, et comme j’ai la suite sous la main, je pense que je vais les lire rapidement pour ne pas perdre le fil…
Délassant et agréable à lire donc, sans être un coup de foudre… Mais Venise est Venise.. alors j’aime…

Extraits :

J’aime avoir le sentiment de me livrer à une activité dont la valeur ne peut se traduire en argent. Je crains moins de vendre le palais Tron que de me vendre moi-même.

— Comme tu le sais sans doute, tous les membres du Grand Conseil de Venise peuvent devenir doge. C’est-à-dire qu’ils sont de rang équivalent aux princes. Voilà mille ans qu’il en est ainsi et que toutes les chancelleries d’Europe le reconnaissent.
[…]
— Comme tu le sais sans doute, Tron, la République n’existe plus depuis 1797. Plus de République de Venise, cela signifie plus de Grand Conseil et plus de doge. Nous sommes en 1863, mon cher, au cas où tu l’aurais oublié.

Ailleurs, pensa Tron, l’automne se traduisait par des feuilles jaunes chassées par un vent froid. Ici, à Venise, une ville presque sans arbres, seul un souffle humide se répandait dans l’air, comme une fumée, vers la fin d’octobre.

— Quand les faits ou les indices autorisent une autre conclusion, commissaire, un enquêteur ne peut refuser de la tirer.

La barque longeait le môle. Les réverbères de la Piazzetta balançaient avec nonchalance les uns vers les autres, comme si la rive se déplaçait. Cette expérience aussi était nouvelle pour Angelina. Étaient-ils encore nombreux, à Venise, à n’avoir jamais pris la gondole ? En tout cas, la jeune fille éprouvait une sensation merveilleuse. Elle savourait le glissement tranquille après chaque coup de rame, suivi d’une douce accélération et du tendre clapotis des flots contre la proue. Ce mouvement lui rappelait certains rêves dans lesquels elle planait au-dessus des toits et des cheminées, les cheveux épars dans le vent comme l’étoffe d’un drapeau.

À t’entendre, on croirait que le mariage est un marché, riposta-t-il, conscient de parler comme une héroïne de roman, très jeune et fleur bleue.
La réponse de sa mère fut à la mesure de cet idéalisme.
— Mais c’est un marché, rétorqua-t-elle froidement. Et meilleur le marché, meilleur le mariage.

 

 

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