Malvaldi, Marco «Massimo, barista du BarLume – La briscola à cinq » (2014)
Auteur : Marco Malvaldi est né à Pise en 1974. Après des études de chimie, il a été chercheur pendant dix ans à l’université de Pise. Passionné de musique baroque, il a étudié le chant lyrique au Conservatoire avant d’entamer une brève carrière de chanteur professionnel. Il a publié aux éditions Sellerio la série des retraités du BarLume, qui connaît un succès critique et commercial retentissant en Italie.
Il est également l’auteur du Mystère de Roccapendente (Christian Bourgois Editeur, 2012 ; 10/18, 2013), roman policier historique mettant en scène le célèbre gastronome Pellegrino Artusi.
10/18 grands détectives – 05.06.2014 – 167 pages (titre original « la briscola in cinque » 01.03.2013 – traduit par Nathalie Bauer)
Résumé : Dans un village près de Livourne, en Toscane, un jeune homme découvre dans une poubelle le cadavre d’une adolescente, Alina Costa. Il décide de se rendre dans l’endroit le plus proche pour appeler les secours et tombe sur le BarLume, tenu par Massimo. Et voilà que ce trentenaire fantasque, râleur et bon enfant, amoureux de la nourriture italienne, se retrouve enquêteur malgré lui ! Mais il pourra compter sur les quatre habitués du bar, une bande d’octogénaires originaux qui se retrouvent pour jouer aux cartes, fuir leur femme et échanger leurs avis sur « l’affaire Alina ».
Mon avis : L’histoire se situe dans la ville imaginaire de Pineta, petite ville représentative des côtes italiennes. Ce qui compte le plus, c’est l’ambiance, les personnages, pas de prise de tête, une brochette de retraités qui tapent le carton, jouent à la briscola, jeu de cartes traditionnel italien, comme la belotte en France ou le yass en Suisse ; cela aurait pu être aussi la scopa, mais non, c’est la briscola…
La vie typique de ces petites villes côtières, et en particulier la vie dans le bar où se retrouvent les petits vieux tous les jours voit sa routine chamboulée quand le cadavre d’une jeune fille et retrouvée dans une poubelle: il n’en faut pas moins pour chambouler le quotidien du barman et de la petite bande de retraités…La police n’étant pas à la hauteur à son avis, c’est le barman qui va essayer d’influencer le commissaire chargé de l’enquête pour le mettre sur la bonne voie et ne pas faire condamner un innocent. Il trouve des indices, des pistes, et s’investit vraiment alors qu’il passe son temps à ne pas vouloir s’en mêler. Un barista très sympathique, un petit roman d’été, Un « giallo » tout ce qu’il y a de plus classique, à l’ancienne, bon enfant, très sympa à lire, qui donne le sourire, savoureux.
Extraits :
Tout en mêlant les cartes, Aldo, le patron du restaurant Boccaccio, propose un jeu :
« Scopa, briscola, tressette ? »
Quand tu pioches un trois, on a l’impression que tu vas avoir une attaque. N’importe qui peut comprendre que tu as des atouts, même les morts dans leurs cercueils !
Une briscola à cinq, ça vous dit ? »
Inutile d’échanger un coup d’œil : les prunelles se raniment, les verres se vident, les coudes sont pointés sur la table, et c’est parti.
La briscola à cinq a l’art de plaire.
Nom d’une pipe, si ça nuit ! Ça vous nuit.
le brainstorming des petites vieilles était redoutable, et pas un seul villageois n’échapperait dans les jours à venir aux élucubrations de prétendues Miss Marple occupées à téléphoner à toutes leurs connaissances.
« Nom et prénom ?
— Massimo Viviani, c’est-à-dire Viviani Massimo.
— Né ?
— Bien sûr, sinon je ne serais pas ici.
« Snob ? Hautaine ? Casse-couilles ?
— Les trois conviennent. Bref, pourquoi ? »
Le mousseux doux ne s’utilise pas à l’apéritif. Sans compter que, l’asti excepté, ce genre de vins est traître. Il vous en faut un qui titille le palais, et non qui le tue. C’est le cas des bons bruts, non des pétillants sucrés.
L’important, quand on cancane, c’est de conserver une façade. Le divulgateur doit exiger le secret absolu, et les membres de l’assistance doivent le lui accorder. Après quoi, ils feront galoper la nouvelle partout. Ce n’est qu’une question de temps. Quand on dit « gardez ça pour vous le plus possible », cela ne signifie pas « dites-le à peu de gens », mais « résistez le plus que vous pourrez avant d’exploser, ainsi les traces qui remonteront jusqu’à moi seront plus difficiles à suivre »
À mon époque on appelait ça “se faire entuber”, maintenant on dit “astrologie et divination”.
Malgré sa maîtrise de droit, l’avocat était un homme intelligent, quoique relativement dénué d’humour.
Briscola : La briscola se joue surtout avec des cartes italiennes dont les couleurs sont : denier, coupe, épée, bâton.