Meyer, Christophe « La page » (RL2021)

Meyer, Christophe « La page » (RL2021)

Auteur : Christophe Meyer est né en 1967 dans le Jura suisse. Flic à Genève, instructeur de plongée aux Maldives, animateur radio, bourlingueur, guitariste-chanteur dans un groupe de punk-rock… il est l’auteur de plus de deux cents textes de chansons. La Page est son sixième roman.

Romans :  « Lat(t)itude 47 » –  « Le livre » (2019) – « La page» (2021)

Editions Slatkine – 23.08.2021 – 336 pages

Résumé :
Une année après « L’affaire du livre » qui l’a passablement perturbée, Léa s’isole aux Limes, son jardin secret caché sur les contreforts du Chasseral, pour prendre du recul. Mais sa quête de tranquillité est rapidement perturbée et l’ex-punkette se retrouve mêlée à deux meurtres qui la ramènent à son adolescence. La jeune maman saura-t-elle faire preuve de discernement ou se laissera-t-elle guider par son impulsivité et sa curiosité maladive ?
Deuxième saison des péripéties de Léa, La Page navigue de la fin du IIIe Reich aux coffres-forts des banques helvétiques, entre réalité et fiction. Que s’est-il passé le 26 avril 1945 ? Existe-t-il un lien entre l’assassinat d’un motard jurassien et celui d’un commerçant de La Chaux-de-Fonds perpétré au printemps 2014?

Mon avis :
Bienvenue en Suisse et dans l’Arc Jurassien en particulier, avec un petit tour à la D’Chaux. Toujours un plaisir pour moi de lire un roman qui se déroule en Suisse Romande. Il s’agit du tome 2 des enquêtes de Léa ; le fait de ne pas avoir lu le tome 1 ne m’a pas dérangée, mais si je le trouve c’est avec plaisir que je le lirais.

Un livre qui se déroule sur deux époques mais principalement en 2014. Les chapitres qui se déroulent de 1945 à 1948 sont moins nombreux mais permettent de faire le lien entre les événements : des destins se jouent, tant au niveau historique qu’au niveau du roman et ont un point commun : un passage par la Suisse ; il y a Pétain qui passe par la Suisse en quittant Sigmaringen, Mussolini qui se prépare à fuir, Hitler qui est aussi de la partie, des SS qui transitent…

Le moins que l’on puisse dire c’est que cela démarre sur les chapeaux de roue et qu’on est happés dès le début. Pas le temps de s’ennuyer un instant, le roman roule à cent à l’heure (et même plus…).

Léa est une personnalité attachante mais totalement givrée… Elle est déboussolée, fragilisée par la mort de ses parents, asociale (et consciente de l’être), extrêmement observatrice, irresponsable, impulsive. Elle passe son temps à se mettre dans des situations impossibles, à tout vouloir faire en solo et à se mettre en danger. C’est ce qui fait son charme mais parfois (souvent) on a envie de lui dire « non mais tu réfléchis un peu avant d’agir ? » …
Au moment où elle décide « de prendre du recul… pour mieux sauter » elle part ce réfugier toute seule dans la petite fermette isolée de son enfance et il lui suffit de trouver une page qui provient du livre ancien (qui était le sujet du tome 1) pour qu’elle se retrouve plongée dans une aventure qui la fera revenir plusieurs siècles en arrière… Le vent de l’aventure se lève… un texte inconnu à déchiffrer.
Et c’est parti pour une chasse au trésor… et je ne vais pas vous en dire plus  pour vous laisser frémir face au mélange détonnant composé de  l’inconscience de Léa , de la dangerosité des gens auxquels elle va se heurter, de la réaction de ses proches (amis et famille) qui vont se trouver en danger du fait de ses agissements..
L’auteur a osé mélanger Histoire et fiction, mixer le vrai et l’inventé, la fin est juste stupéfiante… et j’espère juste que c’est une hypothèse qui ne se vérifiera jamais historiquement parlant même si j’ai déjà entendu cette possibilité ( laquelle ? à vous de lire jusqu’au bout)

Une fois encore tous mes remerciements aux Editions Slatkine de m’avoir permis de découvrir un auteur suisse romand.

Extraits :

Le monde n’a pas exclu Léa, elle s’est mise à l’écart elle-même. Disons que, ce n’est pas complétement de ma faute si j’aime pas trop les gens. À elle, maintenant, de faire le nécessaire pour tisser un lien social avec ses semblables.

Des trucs pareils ne s’inventent pas. Ils se vivent.

Et si c’est l’adjectif nasillard qui l’énerve, et pas forcément le ton ?
– Comme … nazi ?

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