Bennett, S.J. « Bal tragique à Windsor » (2021) Série «Sa Majesté mène l’enquête» (tome 1)

Bennett, S.J. « Bal tragique à Windsor » (2021) Série «Sa Majesté mène l’enquête» (tome 1)

Autrice : SJ Bennett est née dans le Yorkshire, en 1966, et vit à Londres. Fille de militaire, elle a beaucoup voyagé dans le monde entier durant son enfance. Après avoir été consultante en stratégie, S. J. Bennett s’est lancée dans l’écriture de livres pour la jeunesse, puis de romans policiers.
Par le passé, elle a elle-même failli devenir secrétaire particulière adjointe de Sa Majesté. Autant dire qu’elle connaît son sujet !

Série « Sa majesté mène l’enquête » Bal tragique à Windsor (2021) – Bain de minuit à Buckingham (2022)

Presses de la cité – 06.05.2021 – 348 pages/ Points poche – 07.01.2022 – 379 pages (« The Windsor knot » traduit par Mickey Gaboriaud)

Résumé : Windsor, printemps 2016. La reine Elizabeth II s’apprête à célébrer ses 90 ans et attend avec impatience la visite du couple Obama. Mais au lendemain d’une soirée dansante au château, un pianiste russe est découvert pendu dans le placard de sa chambre, quasiment nu. Shocking ! Lorsque les enquêteurs commencent à soupçonner son personnel d’être impliqué dans cette sordide affaire, Sa Majesté, persuadée qu’ils font fausse route, décide de prendre les choses en main.

Mais être reine a ses inconvénients, et notamment celui de ne pas passer inaperçue. C’est donc Rozie, sa secrétaire particulière adjointe, qui va l’aider à démêler ce sac de nœuds… Quand Miss Marple rencontre The Crown !

Mon avis :
A l’heure de la disparition de la Reine Elizabeth II, c’est l’occasion de lui rendre un petit hommage, elle qui avait l’habitude de passer chaque printemps un mois au Château de Windsor, qui était sa résidence de coeur. Mais ce que vous ne savez peut-être pas, c’est que la Reine adore résoudre des enquêtes criminelles, depuis qu’elle est adolescente… (vérité ? invention ? qu’importe)
Ce roman, cosy murder qui se déroule au Château de Windsor, est une excellente surprise.
La Reine est dépeinte comme une femme à la fois malicieuse et au courant de tout et il me plait de penser que la description colle à la réalité. Elle semble vivre sa vraie vie, avec ses chiens, son mari, son amour pour les chevaux… Je ne sais pas si je suis naïve mais je l’imagine parfaitement dans ce rôle à la Miss Marple. De plus l’environnement ou elle baigne est très certainement le reflet de sa vie et de ses habitudes. Le contexte politique est aussi convainquant et j’ai trouvé ce cosy murder beaucoup moins niais que d’autres que j’avais lus pour me détendre. Un peu l’impression que la petite histoire avait pour décor la Grande Histoire.

Lorsqu’un corps est retrouvé à Windsor après une soirée, la Reine va charger sa nouvelle assistante, Rozie, de missions quelque peu spéciales. Asphyxie autoérotique ? Suicide ? meurtre ? Complot politique ? Les Russes sont-ils impliqués ? Est-ce un coup de Poutine ? Si oui pour quelle raison ? Et la Chine ? A-t-elle quelque chose à voir là-dedans ? Le grand projet qu’a la Chine de relier l’Asie, l’Afrique et l’Europe « la Ceinture et la Route » a-t-il quelque chose à voir dans cette mort ?

Au fil du déroulement des événements, on apprendra que ce n’est pas la première collaboratrice de la Reine à enquêter sur des affaires criminelles. Rozie est issue des quartiers populaires mais ne le montre pas. C’est une superbe créature, noire, juchée sur des talons aiguilles, qui a fait l’armée, monte à cheval, est bonne tireuse, a été dans l’armée en Afghanistan, a travaillé dans une banque d’affaires avant de venir travailler pour la Reine.

Une bonne lecture délassante. Je suis certaine que je vais lire la suite de la série ( J’espère qu’elle ne va pas s’arrêter avec le décès du personnage principal )

Extraits :

Mais à Windsor, on pense différemment. Entouré de domestiques en livrée, on ne regarde plus à la dépense. On est là parce qu’on a réussi.

Et Dieu savait que Vladimir Poutine était un individu horripilant, et incontestablement cruel, mais pas un idiot. On ne devient pas l’homme le plus riche du monde – du moins, à en croire les rumeurs – en commettant de grossières erreurs.

— Cette danse a réveillé en moi la fille de 18 ans que je suis toujours à l’intérieur et, en même temps, quelque chose d’intemporel chez Maksim. On aurait dit qu’il avait vécu un millier d’années et pas seulement vingt, vingt-deux ou vingt-quatre, que sais-je. Vous voyez ? Je ne sais même pas quel âge il avait ! Nous ne nous étions pas adressé la parole de tout le dîner. Même à ce stade, c’étaient déjà nos corps qui conversaient. On a raison de dire que la danse est l’expression verticale d’un désir horizontal…

Ces quelques précieux mois à Malte étaient restés dans le cœur de la reine, comme pris dans de l’ambre.

Qu’allait-il se passer ensuite ? Qu’allaient faire tous ces gens qui sacrifiaient leur vie – de leur plein gré, certes – pour satisfaire une seule personne ? Que se passerait-il si la confiance disparaissait ? Si l’affection laissait place à l’aigreur ? Ce serait un véritable séisme… et tout l’édifice s’effondrerait.

Aujourd’hui, il lui était difficile de se rappeler comment c’était : ne pas avoir à réserver sa confiance à une poignée d’amis proches, pouvoir prendre des risques et commettre des erreurs avec la sereine certitude que cela n’aurait aucune conséquence importante. Aujourd’hui, tout pouvait avoir des conséquences importantes.

« sept P » : avec une Planification et une Préparation Parfaites, Pas de Putains de Performances Pourries. Planifiant et préparant toujours tout, le directeur général du MI5 ne doutait jamais de la qualité de ses performances.

Elle aimait le cliquetis des talons de ses Francesco Russo sur le damier de marbre.

Sa Majesté est une politicienne émérite. Comment croyez-vous qu’elle a fait pendant toutes ces années ? Elle a toujours une longueur d’avance, elle pense sur le long terme.

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