Clearlake, Thomas « Signatures » (2022) 412 pages
Auteur: Canadien, né le 19 octobre 1973 –
« J’ai commencé à lire avec Edgar Allan Poe, H.G. Wells, Jack London, Agatha Christie, Jack Kerouac, Edgar Rice Burroughs, Lovecraft, Dean Koontz, Stephen King, Clive Barker…
Ma passion pour les littératures de l’imaginaire m’a amené à écrire dans des univers très différents, mais c’est dans le roman à suspense et le polar que je préfère exercer.
Pour moi, le Thriller est le maître de tous les genres littéraires. Il permet de jouer avec les sensations et les émotions du lecteur comme aucun autre genre le peut. Il y a dans le thriller cette possibilité de créer l’intensité, et de la pousser à son maximum » (Source : site de l’auteur : https://www.tomclearlake.com/ )
Romans : Tréfonds – L’Essence des Ténèbres – Avides – Sans retour – Signatures – Les Forêts d’Acora
Autoédition – Moonlight – 19.01.2022 – 412 pages (possibilité d’acheter les livres /ePub mois cher sur le site de l’auteur)
Résumé:
Margot Bellanger, psychocriminologue, se voit confier le dossier du meurtre sordide d’une femme, en région parisienne. Quelques jours plus tard, une autre victime est retrouvée morte dans la forêt de Sénart. Comme la première, son corps a été l’objet d’une mise en scène macabre. Pour Margot et son équipe, le lien entre ces deux dossiers est évident. Il s’agit bien d’un même tueur. Et ce dernier semblerait s’attacher à faire de chacun de ses assassinats une œuvre d’art. Les choses se compliquent quand le tueur entre en contact avec un journaliste pour l’envoyer sur le lieu de sa troisième composition.
Mon avis:
Le moins que l’on puisse dire c’est que l’auteur ne fait pas dans la dentelle!
Un trio de psychocriminologues, une inscription en latin, des cadavres mutilés et mis en scène, des tableaux monstrueux avec des titres révélateurs, l’Ecole des Beaux-Arts, les photographes de presse, un écrivain qui a le syndrome de la page blanche, l’importance de la célébrité, des médias, un tueur en série qui joue avec la police et avec les médias. Inutile de dire que la police est sur les dents! Des meurtres qui défrayent la chronique, la presse qui est tenue au courant des scènes de crime avant la police, une incursion dans le monde de l’art et dans le monde de l’écriture de romans noirs… on y croise même François Busnel et sa Grande Librairie…
Parfois à la limite de l’horreur, de la violence, mais aussi des personnages qui sont tellement conditionnés par leur enfance que l’on ne s’étonne pas que leur cerveau ait vrillé.
Belle découverte que cet auteur pour qui aime les polars psycho-psychologiques, le suspense, l’angoisse, la manipulation..
Un auteur que je vais continuer à suivre.
Extraits:
Le terme latin ars moriendi signifie « l’art du décès » ou « l’art de mourir comme il se doit ». Il existe deux textes majeurs qui portent ce titre, ils datent de la fin du XVe siècle et sont accompagnés de gravures.
– L’art est la plus incertaine des formes d’expression qui puissent venir en aide à l’artiste, dans le seul but de le libérer de son incompréhension du monde, et du fait d’être lui-même, bien souvent, incompris…
Personne pour lui donner la confiance dont un enfant a besoin pour grandir. Il avait développé des vues fausses et s’était mis à chercher ailleurs qu’en lui-même. Les apparences l’avaient piégé. Il avait ensuite appris à jouer avec les reflets de ce monde qu’il ne comprenait pas, dont il se sentait exclu, comme font les artistes. Coupé de la société, il s’était créé un univers macabre et s’était enveloppé dans sa vision funeste de l’humanité.
Le monde est un immense bourbier, pensa Margot. Une boue faite de confusion, d’agitation, de frénésie. D’incompréhension. Chacun de nous se débat là-dedans.
Beaucoup d’auteurs l’avaient courtisée, nombre d’entre eux y avaient laissé des plumes.
J’aime les romans noirs parce que, justement, le noir met en valeur la lumière. On peut même dire qu’il en est la source.
En tant qu’auteur de récits criminels, je crée des personnages de ce type depuis quinze ans maintenant. Et c’est comme si soudain, l’un d’eux était sorti d’un de mes livres et avait pris forme dans le monde réel.
Il faut vraiment aimer tous les personnages que l’on crée. Même les antagonistes. Sans cette empathie inconditionnelle, votre écriture n’est pas vivante, et le lecteur ressent cette carence. Il trouve le récit fade.
Je ne suis pas un tueur. J’écris des histoires policières. Mes récits sont jalonnés de morts violentes. Et j’avoue que j’y tue énormément de personnes. Mais tout cela reste dans l’espace compris entre la première et la dernière page d’un roman.