Malø , Mo «Bienvenue chez les Corrigan » (2023) 352 pages  La Breizh Brigade tome 01

Auteur:  français né le 18.05.1968 à Rueil-Malmaison. L’auteur a des origines malouines.
Mo Malø est le pseudonyme de l’écrivain Frédéric Mars, de son vrai nom Frédéric Ploton.
Sous le nom de plume de Chat Malo, il publie un essai humoristique, « Le cat code » (2017)
Mo Malø  a signé de nombreux best-sellers aux éditions de La Martinière : Qaanaaq, Nuuk, Disko… Romans policiers qui ont conquis plus de 300 000 lecteurs.

Série Qaanaaq Adriensen (polars se situant au Groenland) : « Qaanaaq » (2018), « Diskø » (2019), « Nuuk » (2020), « Summit » (2022).

Série La Breizh Brigade : «Bienvenue chez les Corrigan » (2023) – « Ni Français, ni Breton… » (2023)

Les Escales – 10.02.2023 – 352 pages

Résumé :
L’alliance délicieuse de trois générations de femmes aux caractères bien trempés, résolues à élucider le mystère d’un meurtre au coeur de Saint-Malo. Du cosy crime comme on aime : piqué d’humour et surprenant. Bienvenue au Manoir des Corrigan, maison d’hôte chaleureuse entretenue par trois générations de femmes hautes en couleur : Maggie Corrigan, facétieuse quasi-septuagénaire, Louise Corrigan, sa fille, institutrice de métier et mère de la jeune Enora Corrigan, aux allures d’  » elfe rebelle  » à en croire sa grand-mère. 

C’est ensemble qu’elles vont ressusciter la Breizh Brigade, une équipe d’enquêtrices hors du commun, autrefois formée pour résoudre un mystère familial… Dans la maison d’hôte des ennemis de toujours, le Repaire des Corsaires, une jeune fille découvre avec effroi le corps sans vie de Paul Le Tohic, joueur de cornemuse virtuose du Briac Breizh Bagad. Les circonstances de sa mort écartent la possibilité d’un suicide. 

Qui a pu assassiner cet homme ? La police enquête, mais la Breizh Brigade est, elle aussi, sur le coup.

Mon avis:

C’est avec cette série cosy murder/cosy mistery  en terres malouines que je fais connaissance de l’auteur.  

J’ai passé un excellent moment. La Breizh Brigade se compose de 3 femmes de la même famille, la famille Corrigan : La grand-mère, Maggie, d’origine irlandaise,  sa fille Louise, plutôt acratopège,  et sa petite-fille Enora, qui a le caractère énergique et volontaire de la grand-mère. Au départ une petite association sans prétention , elle va véritablement prendre de l’ampleur et se mettre à enquêter apres le meurtre du joueur de cornemuse Paul le Tohic, membre du meilleur groupe de musique de l’endroit  et surtout ancien amant de Maggie.

C’est sympa, plein d’humour, bien écrit, l’enquête parallèle de la BB qui fait tout pour résoudre l’énigme du meurtre avant le commissaire chargé de l’enquête Christophe Guilloux.
Mais surtout c’est terriblement vivant On imagine Maggie se promenant avec sa canne, et on oublie vite qu’elle est grand-mère et qu’elle promène allègrement ses 70 balais… car de caractère et de comportement, elle a clairement la moitié de son âge.
C’est un roman qui file le sourire, donne la pêche, et qui est clairement un hommage à la ville de Saint Malo (n’en plus d’être un guide touristique par moments, mais en filigrane et sans lourdeur, par petites touches savoureuses. Impossible de ne pas tomber sous le charme de Maggie, la mamie infernale …
Et coté enquête, on ne s’ennuie pas un instant… plusieurs coupables potentiels, des fausses pistes, des rebondissements et du rire. C’est enlevé, dynamique, divertissant, bref, j’ai aimé.
Vivement la suite!

Extraits:

Sa façon à elle de poser des limites (des barbelés ?) autour de son cœur.

Elle avait prononcé « couirre » et non « cuire », roulant les r. Sa voix grave distillait une tonalité typiquement irlandaise, où seules des oreilles averties savaient déceler la rocaille du gaélique sous les vagues chantantes de l’anglais.

Elle le savait d’expérience : ce que l’esprit voulait oublier, le corps s’en souvenait à sa place.

Dans les grands verres à bière, des nappes de mousse séchée collaient aux parois, telle l’écume de mer aux rochers.

Renoncer volontairement à un homme était une chose – elle pratiquait ce sport plus souvent qu’à son tour, avec ses amants successifs. S’en faire priver par la providence se révélait autrement plus douloureux. Là encore, elle était déjà passée par ce chemin de peine et de souffrance.

Dans le ciel, pile au-dessus d’eux, un goéland ricanait en cercles, comme amusé par sa chronique des faits. À chaque région son corbeau.

Lui qui s’était montré si fantasque et si peu fiable de son vivant, il paraissait désormais la guider depuis son bout de nuage – voilà donc à quoi servaient ces cumulus qui ne quittaient jamais tout à fait le ciel de Saint-Malo. Maggie en était certaine. Il lui adressait des signes. Cherchait-il à se faire pardonner le mystère si tenace autour de sa mort ?

Détester ce qu’on ne peut obtenir, ou le meilleur moyen de ne jamais être frustrée

— Il faut se méfier des idées reçues, vous savez. Un flic qui a l’air d’un con ne fait pas usage de sa connerie à tous les coups. De même qu’une vieille dame qui possède une canne de marche n’en a pas toujours l’utilité non plus.

On sera à poil ! Naked de chez poil !

Mais de sommeil il n’aurait su être question pour Maggie Corrigan. Pas quand les chevaux fous des conjectures hennissaient aussi fort dans sa tête (et le whiskey aussi, bien sûr).

— Je n’étais pas en taule, s’insurgea l’intéressée. J’étais en garde à vue.
Elle avait prononcé vue comme vous, garde-à-vous.

Longtemps, elles avaient cru qu’il suffisait de s’aimer et de partager cette grande bâtisse pour (re) composer une famille. À la faveur de cette enquête, les trois Corrigan réalisaient que seule l’action commune les soudait pour de bon.