Danielewski, Mark Z. « La Maison des feuilles » 2002 – réédition 2023 – 702 pages

Danielewski, Mark Z. « La Maison des feuilles » 2002 – réédition 2023 – 702 pages

Auteur: né le 5 mars 1966 à New York, est un écrivain américain, essentiellement connu pour son roman La Maison des feuilles.

La Maison des feuilles est un livre étrange et complexe, doté d’une mise en page hallucinée, de textes disloqués. Mark Z. Danielewski y mêle plusieurs narrations qui s’entrecroisent jusqu’à brouiller le lecteur en combinant les styles et les genres – passages romancés, mais aussi extraits de magazine, interviews, citations authentiques ou inventées, critiques photographiques…

Les Lettres de Pelafina (The Whalestoe Letters), complément à La Maison des feuilles, est un recueil de nouvelles paru en 2003. 

Mark Z. Danielewski, né le 5 mars 1966 à New York, est un écrivain américain, essentiellement connu pour son roman « La Maison des feuilles ».

La Maison des feuilles, Denoël, coll. « Denoël & d’ailleurs », 2002 ((en) House of Leaves, 2000), trad. Christophe Claro / Editions Monsieur Toussaint LouvertureTraduction de l’anglais (Etats-Unis) par Claro. Format 17 x 23,5 cm.  702 pages. Edition en couleurs (mot maison en bleu, mots barrés et minotaure en rouge, une ligne barrée en violet et des photos en couleurs). Broché avec 1 seul rabat. Titre original : House of Leaves. Précédemment paru aux Editions Denoël et Points. 

Résumé et Description de l’éditeur:

En rentrant chez eux un soir, les Navidson – Will, Karen et leurs deux enfants qui viennent à peine d’emménager en Virginie – découvrent qu’une nouvelle pièce a surgi dans leur maison… comme si elle avait toujours été là. Simple inattention ? Canular élaboré ? Mètres, plans et appareils de mesure sont réquisitionnés, et soudain l’explication la plus étrange devient la plus évidente : le foyer des Navidson est plus grand à l’intérieur qu’à l’extérieur.

Très vite, d’autres changements surviennent ; un mur se décale, une nouvelle porte apparaît dans le salon et derrière elle un couloir étroit et obscur. Photoreporter de renom et aventurier intrépide, Will s’y risque un soir mais, manquant de se perdre dans ce qui s’avère être un dédale immense, décide de mettre sur pied une équipe d’explorateurs chevronnés, afin d’étudier ce passage qui paraît sans fin et qui, très vite, se révèle l’être pour de bon.

Plongée dans le labyrinthe d’une maison impossible, ce roman tout en méandres cache un minotaure : au cœur de l’obscurité abyssale et toujours croissante, résonne un grondement impie qui semble vouloir déchirer les murs et dévorer les rêves.

À la fin des années 1990, La Maison des feuilles est un manuscrit étrange dont aucune maison d’édition ne veut. Certaines parties circulent pourtant déjà sur le net où elles créent un réel engouement. Finalement publié au début du nouveau millénaire, les succès s’enchaînent : nominé pour le Bram-Stoker Award du meilleur premier roman, lauréat du New York Public Library’s Young Lions Fiction Award, le roman devient instantanément culte et se vendra à plus d’un million d’exemplaires.

Entre récit fantastique, livre énigme et mise en abyme typographique, ce roman captivant se confie comme un trésor de générations en générations. Aujourd’hui et pour la première fois, il est offert aux lecteurs français dans son Édition couleur remasterisée.

Voir sur le site de l’éditeur: https://monsieurtoussaintlouverture.com/produit/la-maison-des-feuilles/ 

Mon avis:

Quelle aventure ! Faut quand même s’accrocher ! Et ça va pas être simple de faire une chronique ! Le moins qu’on puisse dire c’est que c’est surprenant à tous les niveaux ! J’ai comme l’impression que la « Littérature ergodique » c’est pas vraiment mon truc, mais je suis contente d’être sortie de ma zone de confort et d’avoir été jusqu’au bout!

Alors je me lance dans mes impressions – je fais le tri car j’ai pris 6 pages de notes pendant ma lecture…)
Direction Ash Tree Lane… pour faire connaissance avec la famille Navidson et visiter leur maison… une maison quelque peu labyrinthique, comme le livre… 

Alors j’ai commencé par rechercher les définitions de labyrinthe :
Dans l’Antiquité, vaste édifice comprenant d’innombrables salles agencées de telle manière que l’on ne trouvait que difficilement l’issue
– Réseau compliqué de chemins, de galeries dont on a du mal à trouver l’issue ; dédale.
– Complication inextricable.

L’histoire est très bien expliquée dans le résumé et donc inutile d’y revenir. Ce livre est un objet étrange, un vrai labyrinthe; c’est du fantastique, mais pas que. Le narrateur y parle en notes, les paragraphes dessinent des objets; il y a des dessins, des acrostiches, des zones d’ombres; on y parle de perte de contrôle du temps et de la vie; de la relativité temps/espace; ce qui est difficile c’est de lire les notes de bas de page en même temps que le livre mais je pense que c’est nécessaire. 

La maison a eu de l’effet sur d’autres personnes avant que la famille ne s’y installe; elle a été construite en 1720 et a sa vie propre; c’est quand la famille s’absente pour la première fois qu’elle en profite pour se modifier et ce qui préoccupe les adultes semble ne pas déranger les enfants. Quand on pense que le déménagement dans cette Maison était supposé souder le couple… Le thème du labyrinthe est partout (p 111; P. 116) et tout se modifie en fonction de notre perception des lieux.
J’ai beaucoup aimé le passage sur les devinettes , la signification et l’étymologie du mot (p.33);
Les noms ont aussi des sens bien à eux. Reston est en fauteuil roulant, Hook est alpiniste, Holloway (chemin creux) explore les couloirs…
Même les fautes d’orthographe ont un sens .. dans un lieu d’errance, l’emploi du mot « différance » est voulu et à ce sujet, comment ne pas noter le nom de Johnny Errand (à part le nom qui m’a fait sourire car il est bien dans le ton, je n’ai pas accroché …)
Et pour se perdre, en plus de se perdre dans le récit, ilm est facile de se perdre dans le sens de lecture… On part en avant, en arrière, on retourne le bouquin, on le re-retourne…
Les fissures et zones inexplorées ne concernent pas que la maison mais aussi le couple Navy-Karen. Et au moment où la famille envisage de quitter la maison, cette dernière se referme physiquement sur eux, dans l’obscurité, comme si elle voulait les tuer et ne pas les laisser partir… comme une réaction humaine.. Il semble que pour comprendre le lieux Davidson doit tout d’abord explorer ses propres zones d’ombre, se comprendre lui-même, explorer son propre moi intérieur. D’ailleurs il semble que la maison se soit dissoute pour libérer Davidson pour que Karen puisse le retrouver et le délivrer…
C’est une lecture ludique également :  chercher comment se diriger sans boussole ( d’ailleurs elles ne fonctionnent pas) dans le livre, en recherchant le sens et les sous-entendus de l’écriture, les pistes dans lesquelles le livre nous entraine avant de faire demi-tour… 

A partir de la page 535, on quitte l’histoire proprement dite pour se plonger dans des journaux, des annexes, des photos, des relations épistolaires, des poèmes, des collages, des citations…
Au final une expérience incroyable de lecture mais cela reste une expérience… et plus il y a des passages que je n’ai pas trop suivi car trop techniques et il faut relever aussi une érudition impressionnante de l’auteur au vu des références littéraires, historiques et autres.  

Mes compliments au traducteur car c’est un boulot du domaine de l’impossible !!!

Citations:

Les portes offrent un passage mais les fenêtres offrent une vision

(p. 570) Poème « Tu seras mes racines »
Tu seras mes racines et
Je serai ton ombre,
Même si le soleil brûle mes feuilles

(etc)

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