Rankin, Ian « L’étrangleur d’Edimbourg » (2004)

Rankin, Ian « L’étrangleur d’Edimbourg » (2004)

Auteur : né le 28 avril 1960 à Cardenden, village de la région de Fife, est un auteur écossais de romans policiers, de nouvelles, de romans d’espionnage et de critiques littéraires. Il est surtout connu pour sa série policière ayant pour héros l’inspecteur de police John Rebus. Considéré comme l’un des maîtres écossais du polar vit à Edinbourg  .

Série John Rebus

Tome 1 : L’étrangleur d’Edimbourg (2004) / Knots and Crosses (1987)

Résumé : John Rebus parcourait la jungle de la ville, une jungle que les touristes ne voient jamais, trop occupés à mitrailler les temples dorés du passé. Edimbourg était une ville d’apparences ; le crime n’y était pas moins présent, tout juste plus difficile à repérer. Edimbourg était schizophrène, la ville de Jekyll et Hyde, bien entendu, mais aussi celle de Deacon Brodie, des manteaux de fourrure sans petite culotte, comme on disait à Glasgow. Mais c’était aussi une petite ville. Un avantage pour Rebus.

Il traqua sa proie dans les bars à voyous, dans les lotissements où le chômage et l’héroïne tenaient lieu de blason, parce qu’il savait que quelqu’un d’aguerri saurait survivre dans cet anonymat. Jetant un coup d’œil à la ronde, il vit qu’il avait atterri au cœur du désespoir.

Mon avis : J’ai comme qui dirait l’impression que je suis lancée dans la découverte d’Edimbourg sur les traces de Rébus… et comme le tome 19 vient de sortir en français… plus qu’à mettre de bonnes chaussures… Evidemment, un inspecteur qui charrie avec lui sa zone d’ombre. J’aime beaucoup. Moi qui aime l’Ecosse, Rebus me va bien comme guide.. et j’enchaine sur le tome 2.

Extraits :

Il n’aimait pas revenir dans le Fife, où le bon vieux temps avait été tout sauf ça, où les coquilles vides des maisons désertes étaient peuplées de fantômes, où quelques rares boutiques baissaient leur rideau chaque soir.

 

Ils étaient frères, mais sans la moindre fraternité. La fraternité, c’était du passé.

 

Ce qu’il aimait le plus dans son métier, c’était la possibilité de mettre au jour les bas-fonds de cette ville — la criminalité, la corruption, les gangs, la drogue.

Toujours la hiérarchie, même dans la tourmente d’un meurtre. Le mal britannique.

Il avait l’impression d’habiter une contrée de l’Ancien Testament, livrée à la barbarie et la vengeance.

Quelque part, il se retrouvait dans chacun de ces dossiers. Cet autre lui qui se tapissait derrière son moi quotidien. Son Mister Hyde à lui… Robert Louis Stevenson n’était-il pas natif d’Edimbourg ?

Un ordinateur ça manque d’intuition, là-dessus on les bat à plate couture.

Edimbourg somnolait, comme elle somnolait depuis des siècles. On trouvait bien quelques fantômes dans les passages pavés et les cages d’escaliers tortueuses des immeubles d’Old Town. Mais c’étaient là des fantômes des Lumières, éduqués et respectueux. Pas le genre à surgir des ténèbres, une cordelette à la main.

Rien de meilleur qu’un péché véniel.

Les livres destinés à être lus avaient tendance à se retrouver dans la chambre, alignés par terre en rangées comme des patients dans la salle d’attente d’un médecin.

Sur ses épaules décharnées, elle portait un cardigan composé à dix pour cent de laine et à quatre-vingt-dix pour cent de trous.

Un peu défraîchie sur les bords, elle devait avoir environ le même âge que lui.

Les yeux écarquillés, Rébus sentait ses principes moraux s’effriter comme une biscotte.

C’était tout Edimbourg : une miette de culture parmi les fast-foods. Une messe de requiem et un paquet de chips.

Elle avait bien un regard d’inspecteur, qui vous fouillait l’âme, y flairait la culpabilité, la ruse et la motivation, pour chercher là où ça jouait.

Ces touristes passaient tellement de temps à photographier qu’ils ne voyaient rien du tout

Tout au fond de lui, il savait que les choses n’étaient jamais ce qu’elles paraissaient, que rien n’était arbitraire.

Tout le monde a quelque chose à cacher. Mais la plupart du temps ce ne sont que des broutilles, et enfouies sous le poids des ans.

sa vie venait d’être mise en lambeaux comme un vieux vêtement transformé en chiffons !

A cette époque, il avait fermé la porte à son passé comme on claque la porte à un témoin de Jéhovah. Mais ce n’était pas aussi simple. L’indésirable visiteur avait pris son mal en patience, avant de revenir par effraction dans la vie de Rébus. Un pied glissé dans la porte… Les portes de la perception…

lui seul détenait la clé. Malheureusement, celle-ci semblait être enfermée dans un tiroir qu’elle seule pouvait ouvrir. Il avait beau secouer, son passé était verrouillé à l’intérieur.

Il se mit alors à prier, serrant ses yeux comme des poings minuscules.

Si on croit le pire arrivé, c’est qu’il y a pire encore. Le Roi Lear de Shakespeare. Je ne le savais pas à l’époque, mais maintenant si. Et je confirme..

Il s’était laissé abuser par sa mémoire, qui lui avait fait croire que son passé n’était qu’un vaisseau éventré et inutile, vidé de sa substance.

Edimbourg était une ville d’apparences ; le crime n’y était pas moins présent, tout juste plus difficile à repérer. Edimbourg était schizophrène, la ville de Jekyll et Hyde, bien entendu, mais aussi celle de Deacon Brodie, des manteaux de fourrure sans petite culotte, comme on disait à Glasgow.

C’était grâce à cette capacité de ne pas partager la souffrance des autres que la masse des hommes allait de l’avant. Rester concentré sur son «moi», ignorer les mendiants aux bras croisés.

Parfois il était difficile de s’accrocher à la réalité quand celle-ci vous écrasait. On se trouvait un bouclier derrière lequel se protéger. Le bouclier de la dépression, de l’oubli. Le rire et l’oubli.

Si tu le préviens, je remonte et je t’enfonce ton téléphone dans le cul ! Pour le coup, tu pourras vraiment passer des coups de fil en interne. C’est clair ?

L’air d’être au bord du précipice, un précipice de sa propre imagination. D’autant plus terrifiant qu’il n’avait aucun contrôle dessus.

Rankin, Ian  : La série des enquêtes le John Rébus (et de Malcolm Fox)

One Reply to “Rankin, Ian « L’étrangleur d’Edimbourg » (2004)”

  1. Je suis tentée… je ne sais pas quand je rachèterai des polars (je suis tellement en retard dans mes lectures, et tellement envahie de livres qu’il va falloir mettre dans des cartons !) mais je me le note dans un petit coin de ma tête.

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