North, Claire « le Serpent » (Série : La Maison des Jeux tome 01) (2022) 160 pages

North, Claire « le Serpent » (Série : La Maison des Jeux tome 01) (2022) 160 pages

Autrice: Née le 27 avril 1986 à Londres en Angleterre, Claire NORTH publie son premier livre à l’âge de 16 ans, sous son nom véritable, Catherine Webb — une huitaine d’autres romans suivront.
Avide de nouveaux territoires littéraires, elle adopte le nom de Claire NORTH en 2014 pour sa première incursion dans un registre plus Science-fiction et Fantasy

Romans indépendants: Les quinze premières vies d’Harry August (prix Campbell Memorial en 2015)- Touch – La soudaine apparition de Hope Arden – 

Série La maison des jeux: Le Serpent (tome 1) – Le voleur (tome 2) – Le maître (tome 3)

Editions Le Bélial –  – Prix Imaginales 2023  /Belial Poche Une heure lumière – 24.03.2022 – 153 pages (Titre original : The serpent » – traduit par Michel Pagel)

Résumé:

Venise, 1610.
Au cœur de la Sérénissime, cité-monde la plus peuplée d’Europe, puissance honnie par le pape Paul V, il est un établissement mystérieux connu sous le nom de Maison des Jeux. Palais accueillant des joueurs de tous horizons, il se divise en deux cercles, Basse et Haute Loge. Dans le premier, les fortunes se font et se défont autour de tables de jeux divers et parfois improbables. Rarement, très rarement, certains joueurs aux talents hors normes sont invités à franchir les portes dorées de la Haute Loge. Les enjeux de ce lieu secret sont tout autre : pouvoir et politique à l’échelle des États, souvenirs, dons et capacités, années de vie… Tout le monde n’est pas digne de concourir dans la Haute Loge. Mais pour Thene, jeune femme bafouée par un mari aigri et falot ayant englouti sa fortune, il n’y a aucune alternative. D’autant que l’horizon qui s’offre à elle ne connaît pas de limite. Pour peu qu’elle gagne. Et qu’elle n’oublie pas que plus élevés sont les enjeux, plus dangereuses sont les règles…

Mon avis:

Nous voici à Venise en l’an 1610, en compagnie de Thène, qui est née à la fin du XVIème siècle.
J’ai beaucoup aimé le personnage de Thène mais j’ai eu du mal à m’investir dans l’histoire et il y a quand même pas mal de personnages … Alors oui j’ai aimé les descriptions de Venise mais comme je ne connais rien au Tarot, aux Echecs et aux jeux en général… et que je suis très modérément amatrice de Imaginaire/Fantasy … Je ne suis pas le lecteur cible mais je suis certaine qu’il devrait ravir tous les adeptes de « l’Imaginaire ».
Mais je ne regrette pas ma lecture, pour l’atmosphère et pour Venise…
Je ne pense pas lire la suite de la trilogie…

Extraits:

deux choses seulement sont plus précieuses aux Vénitiens que leur famille : leurs ponts et leurs puits.

Ne nous fions qu’aux hommes dont l’avis est incertain, car ceux-là entendent tout et ne croient rien, ils rapportent les rumeurs comme telles et, dans leur doute, découvrent la vérité — à savoir que nul ne sait rien.

Il y a des règles, des limites, des contraintes imposées à vos actes. Des objectifs clairs, des outils pour les atteindre, une table garnie de rivaux forcés d’obéir aux mêmes règles que vous pour atteindre le même but. La seule différence entre les événements qui nous occupent et n’importe quel autre jeu, c’est la taille du plateau.

« Jouez pour gagner, souffle-t-elle. C’est tout. »

Une loyauté achetée avec de l’argent ne dure que jusqu’à l’offre suivante.

Le ghetto se situe dans le quartier Cannaregio et, du point de vue architectural, peu de chose le distingue au premier coup d’œil de ce qui l’entoure. Comme une grande partie de la cité, il a absorbé les styles de l’Orient et de l’Occident : une grande place au centre, de minuscules ruelles tout autour, des coupoles pentues et des angles vifs, des vêtements mis à sécher sur les fils tendus entre les fenêtres. Pourtant regardez, regardez d’un peu plus près : il n’y a aucun crucifix mais des chandelles brûlant sur des menoras ; il y a des gens qui vivent un peu trop entassés dans des logements qu’on aurait dû agrandir voilà des années — or, au lieu de cela, on a abaissé les planchers ; toutes les pièces paraissent donc comprimées et l’entrepôt au bord de l’eau accueille sept étages au lieu des cinq que justifierait sa hauteur. À présent écoutez, écoutez, et vous n’entendrez peut-être pas parler seulement vénitien mais aussi l’espagnol des Juifs séfarades expulsés par une reine chrétienne, ou les prières de ceux qui ont fui le Saint Empire romain quand les protestants les ont pris pour des amis des catholiques, les catholiques pour des amis des protestants. L’Orient et l’Occident ne prient pas ensemble, chacun visite sa propre synagogue et chuchote que, quoique de la même famille, du même sang, lui ne pratique pas les mêmes règles qu’elle.

Seules quatre professions sont autorisées aux Juifs de Venise, dont celle d’usurier, raison pour laquelle ils sont critiqués, maudits, humiliés et enviés.

Il y a de la force dans la lenteur, de l’intelligence à ne jamais se presser.

– J’ai une seule approche de la victoire : l’intention de gagner. Le reste n’est que tactique.

Il est demeuré un instant pendu là, ce pauvre joueur potentiel, avec sa vie dans la main d’un autre — mais quelle vie ne l’est pas ? Quel destin n’est pas pendu entre le caprice d’un inconnu et le mépris de l’univers ?

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