Gómez-Jurado, Juan « Roi blanc » (2024) 448 pages (Série Antonia Scott – tome 3)

Gómez-Jurado, Juan « Roi blanc » (2024) 448 pages (Série Antonia Scott – tome 3)

Auteur: journaliste et auteur espagnol, né à Madrid le 16 décembre 1977. Il est chroniqueur dans « La Voz de Galicia » et « ABC », distribués en Espagne, et il participe à de multiples émissions de radio et de télévision.

Série Anthony Fowler : L’espion de Dieu (2006) – Le Contrat avec Dieu (2009)
Pentalogie  Antonia Scott : El Paciente, Cicatriz ( non traduits)  Reine rouge (2022) – Louve noire (2023) – Roi blanc (2024)

 Fleuve Noir – 17.03.2024 – 448 pages – / Série Antonia Scott – tome 3 – traduit par Judith Vernant

Résumé:
Le grand final de la trilogie phénomène espagnole, après les thrillers best-sellers Reine rouge et Louve noire !  » J’espère que tu ne m’as pas oublié. On joue ?  » Quand Antonia Scott reçoit ce message alors que son coéquipier, Jon Gutiérrez, vient de se faire kidnapper en plein coeur de Madrid, elle sait parfaitement qui le lui a envoyé. Elle sait aussi que la partie qui se profile est presque impossible à gagner.
Mais Antonia n’aime pas l’échec. Et elle renoncera d’autant moins que si elle perd cette bataille, elle les aura toutes perdues. Tandis que l’heure du bilan a sonné, elle se lance corps et âme dans un face-à-face avec son ennemi numéro un, le mystérieux monsieur White. Une cruelle course contre la montre dans laquelle elle compte bien prouver que la reine est la figure la plus puissante de l’échiquier. 

Mon avis:
C’est avec beaucoup de plaisir que j’ai retrouvé le duo Antonia-Jon pour la troisième fois (mais peut-être pas la dernière – voir à la fin de la chronique). Il est important de signaler que ce tome est la suite directe de « Louve noire » et commence là où le précédent tome finit.
Dans cet opus, le suspense est à son comble, la course contre la montre est lancée pour sauver la vie de… Jon Gutiérrez… et cela va encore davantage motiver Antonia qui tient énormément à son co-équipier. On y retrouve quelques personnages des tomes précédents, en particulier Sandra. On apprend comment Antonia est devenue la Reine rouge espagnole, le passé de Sandra, les relations passées entre les personnages, ce qui clarifie le contexte dans lequel se déroule l’action.
Il me semble impossible de développer cette chronique davantage, sinon pour vous dire que le duo va devoir découvrir les auteurs de trois crimes dans un temps record.
C’est parti, accrochez-vous car Antonia conduit toujours aussi vite !
Une série que j’adore ! Et je redis une fois de plus que les auteurs espagnols devraient être davantage mis en avant !

En finissant le troisième et dernier tome de la série, je me rends compte qu’il s’agit de fait d’une pentalogie dont les deux premiers tomes n’ont pas été traduits et qu’à fin du livre, dans les remerciements l’auteur écrit
« Une dernière chose. Vous vous demandez peut-être ce qui va se passer, maintenant que la première aventure de Jon Gutiérrez et d’Antonia Scott est terminée. Affronteront-ils de nouveaux défis ? Vivront-ils de nouvelles aventures ?
La réponse courte est : je ne sais pas.
La réponse longue est : ça dépend de vous. »

Extraits:

C’est ce qui est beau dans les certitudes. Elles nous emplissent d’un certain soulagement.

Il est faux que, dans un duel de regards, le premier qui détourne les yeux a perdu. Le perdant est celui qui, face à l’imminence de sa propre défaite, se détourne pour empêcher son adversaire de la voir se refléter dans ses yeux.

Les pleurs sont un chien immense qui mord lorsqu’on le muselle et ne laisse derrière lui que des abîmes d’incertitude.

Parce que, parfois, seul le silence répare ce que les mots abîment.

Nous sommes pétris de contradictions, et c’est notre capacité à vivre avec cette matière instable qui nous permet de nous épanouir.

Les intuitions et le whisky ont un point commun : moins on y est habitué, plus ils font d’effet.

On se dit toujours que demain sera un autre jour, qu’on aura le temps d’arranger les choses. Jusqu’au moment où on ne l’a plus.

C’est curieux comme le bonheur pur et sans mélange ne laisse aucune trace dans nos cœurs, tandis que les eaux troubles de la tristesse salissent tout.

« L’enfer, c’est la vérité perçue trop tard. »
Thomas Hobbes

Tout le monde sait que la mémoire garde souvent un souvenir déformé des lieux qui ont compté. Il suffit de revoir la chambre de notre enfance ou la cour de notre ancien lycée pour constater que l’endroit est bien plus petit et plus ordinaire que dans nos souvenirs. Que nous ayons grandi ou non, le lieu, lui, aura irrémédiablement rétréci.

Dans la vie, il y a des troupeaux de crétins persuadés de tout savoir sur tout, et mieux que tout le monde. Qui se croient capables d’entraîner l’équipe nationale de football, d’opérer à cœur ouvert ou de régler le problème de l’immigration. Et qui balancent des jugements définitifs sur toutes ces questions en trois minutes chrono. Les gens véritablement intelligents doutent de tout et de tous, mais surtout d’eux-mêmes.

Ses émotions la submergent à nouveau. Et c’est reparti pour un tour gratuit des lieux les plus remarquables de son esprit. En bus panoramique à deux étages. Le circuit comprend le rond-point de la Perplexité, le monument de la Colère, la place de la Trahison. Les sièges du bus sont occupés par des personnages de sa vie qui profitent de la vue, pointent les sites intéressants du doigt, font des selfies.

C’est ce qui est fascinant, dans les puzzles. Lorsqu’il ne manque plus qu’une pièce, les autres vous indiquent sa forme exacte.

L’horreur ne se lit pas sur son visage, car le botox lui a ôté depuis belle lurette la capacité d’exprimer des émotions.

Il essaie de la sonder, mais ses pensées sont comme des poissons sous la glace : inaccessibles.

Elles lui rappellent qu’aussi dure soit la chute, pour tomber de haut, il faut d’abord avoir escaladé des sommets.

2 Replies to “Gómez-Jurado, Juan « Roi blanc » (2024) 448 pages (Série Antonia Scott – tome 3)”

  1. L’image du couple d’enquêteurs rendue improbable tant ils sont différents n’est pas d’une grande originalité pourtant, les personnages d’Antonia Scott et de Jon Gutiérrez sont tellement bien brossés qu’on les adore et qu’on en redemande. Pour ne rien gâcher, le récit est captivant. Tout ce que j’espère, c’est que l’auteur n’abandonnera pas ce magnifique duo… Comme il le dit lui-même, ça dépendra de nous. En attendant la suite, la série télé « Reine rouge » est très très bien aussi.

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